Son spectacle « Sur la page wikipédia de Michel Drucker il est écrit que ce dernier est né un douze septembre à Vire » fait au tabac à la Manufacture tous les soirs à 22h. Créé dans le bocage normand dans le cadre du travail de proximité du CDR de Vire – « Le Préau » dirigé par Pauline Sales et Vincent Garanger, ce spectacle parle de la décentralisation culturelle. On y croise une élue de terrain qui a peur des réactions de ses concitoyens et un directeur de théâtre très parisien, avec en filigrane l’ombre de Michel Drucker. Un spectacle truffé d’anecdotes personnelles. Rencontre avec Anthony Poupard.
- Votre un spectacle évoque la décentralisation culturelle, il parle donc aux professionnels
C’est une autofiction sur la fonction de « l’acteur décentralo ». Cela parle aux gens du métier, mais pas seulement car il y a l’histoire d’Anthony l’acteur mais aussi l’homme de la notion de la célébrité. Il fait du théâtre dans le bocage normand, mais il n’est jamais passé sur le canapé rouge de Michel Drucker alors que celui est né à Vire. C’est complètement incompréhensible pour ces parents.
- Votre personnage, c’est Anthony le comédien, mais c’est également une statue car vous parlez beaucoup de la tragédie grecque
Anthony essaye de monter un spectacle qui pourrait parler des rapports père/fils et pour cela il utilise la figure de Thésée qui envoie son fils mourir dans la pièce de Racine ou celle de Sénèque. Il monte ce projet en le croisant avec un texte d’un auteur contemporain. Il propose ce spectacle dans des salles des fêtes face à des gens pour qui être acteur signifie d’abord passer à la télé, de là né le quiproquo.
- Être acteur en décentralisation c’est aussi faire des ateliers dans des établissements scolaires
Etre acteur permanent dans une structure, c’est se lever le matin, donner un cours, faire une lecture l’après-midi et le soir jouer un spectacle. Ce n’est pas un pis-aller pour un acteur. La transmission fait partie de notre travail.
- Il y a des personnages récurrents dans le spectacle comme Mme Sévranisté, Président de la Communauté de communes de Condé-sur-Noireau
Elle a très peur de ne pas être réélue si les spectateurs n’aiment pas le public avec ce spectacle hybride où l’on mélange de la nudité, des alexandrins, de l’argile de Crète et des fragments de textes contemporains.
- Et j’imagine qu’elle existe ?
Oui on est très en liens avec ces élus de terrain qui sont très enthousiastes de travailler avec le CDN du Préau et inquiets de ce que l’on peut présenter. Et on entend souvent cette phrase : « c’est très bien mais peut-être pas pour mon public ».
- Et autre personnage Jean-Noël Patrick qui dirige le Théâtre National de Paris-la-Capitale
C’est le symbole incarné de la toute puissance de la programmation. C’est un monsieur suffisant, orgueilleux et bourré de grands principes qui explique comment faire du théâtre.
- Quelle a été la réaction du public dans le bocage normand ?
Très bien, cela tient beaucoup à la forme du spectacle qui peut ressembler à du « stand up ». C’est un format accrocheur.
- Et le canapé rouge de Michel Drucker c’est pour quand pour vous ?
C’est la question que me posent régulièrement mes parents. Mais ce n’est pas prévu !
- Il va faire du théâtre à la rentrée !
J’ai appris cela et justement il le répète chez nous en Basse-Normandie. J’espère que l’on pourra se croiser et pourquoi ne pas faire sa première partie !
- Propos recueillis par Stéphane CAPRON – www.sceneweb.fr
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