Le suédois Alexander Ekman déboule avec fracas sur les scènes française. Avant une création mondiale pour le Ballet de l’Opéra de Paris il a mis le Théâtre Champs Elysées à ses pieds avec A Swan Lake interprété par le Ballet de National de Norvège.
La France a jusqu’ici résisté aux charmes d’Alexander Ekman wonderboy de la danse demandé par toutes les compagnies en vue. Un passage discret à la Maison de la danse de Lyon en janvier 2012 avec Tuplet formidable création pour le regretté Cedar Lake Contemporary Ballet et puis presque rien. Dans le radar de Benjamin Millepied c’est en définitive Aurélie Dupont qui l’invitera à Garnier en décembre prochain. TranscenDanses la saison accueillie par le Théâtre des Champs-Elysées a grillé la politesse à l’Opéra de Paris en quelque sorte programmant son Swan Lake remuant commande du Ballet National de Norvège.
Soit un Lac revu et (sérieusement) corrigé qui se danse sur… l’eau. « Danser sur l’eau produit un effet très spécial je dois dire. Pour ceux qui sont sur scène tout d’abord et pour ceux qui les regardent ensuite. On à l’impression que le mouvement continue dans et avec l’eau » nous confiait Ekman il y a peu. Un petit film introduit le public dans les coulisses du projet avec vue plongeante sur le très futuriste Opéra d’Oslo qui semble lui même flotter. Dès la première image du ballet on comprend mieux ce Lac… et ses limites. En effet les interprètes se retrouvent le plus souvent à glisser ou à patauger. Quant au fil narratif on le perd en route. Mais les idées d’Alexander Ekman abondent comme ce duel Odette/Odile à coup de (fausses) gifles, ce bal improvisé avec ballons, gouttières et déluge de petits canard en plastique.
Une cantatrice folle arrive sur le plan d’eau sèche-cheveux en main et provoque une panne générale. Dans ces instants ce Lac pris de folie fait le job. Mais l’écriture chorégraphique assez fine et théâtrale d’Ekman est la plus-part du temps noyée dans les effets aquatiques. Surnage un formidable danseur Yoshifumi Inao. Le reste de la compagnie assure jusque dans les passages sur pointe. On a pas vu le temps passé en compagnie de ces cygnes souvent magnifiés par les lumières et les vidéos. Pour autant A Swan Lake concept plus que ballet se prend les pieds dans les plumes. Ou le contraire.
Philippe Noisette – www.sceneweb.fr
A Swan Lake première française
Ballet en un acte (2014)
Alexander Ekman chorégraphie et décors
Mikael Karlsson musique
Mikael Karlsson, Michael Atkinson orchestration
Henrik Vibskov costumes
Tom Visser lumières
Mikael Karlsson, Alexander Ekman son
Todd Rives vidéo / film
Etoiles et Corps de ballet du Ballet National de Norvège
Durée du spectacle
1h30 environ sans entracteThéâtre des Champs-Elysées Paris le 30 et 31 mars 2017
(quelques places à visibilité réduite uniquement en vente)
www.theatrechampselysées.fr
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