Célie Pauthe a exhumé un pièce rare de Maurice Maeterlinck. L’histoire d’un ménage à trois. On image qu’à l’époque en 1896 que le texte a du faire fureur. Aujourd’hui il a perdu de sa force d’autant que la directrice du CDN de Besançon en donne une vision vieillotte.
La scénographie de Marie La Rocca est impressionnante. L’action se déroule dans la cour d’une grande maison design en béton inspirée de celle qu’a pu construire l’architecte japonais Tadao Ando. C’est bien là la seule chose réussie de ce spectacle qui date d’un autre âge. On s’est ennuyé dès les premières minutes et rien dans la mise en scène ou la direction d’acteurs a pu nous rattrapés. Aglavaine et Sélysette raconte l’irruption d’une jeune femme au cœur d’une famille qui vit paisiblement au bord de la mer. Aglavaine (Bénédicte Cerutti) débarque dans la vie de Méléandre (Manuel Vallade) et Sélysette (Judith Morisseau).
Les comédiens ont beaucoup de mal avec la langue de Maurice Maeterlinck, un brin éculée Le début est terriblement figé et malgré un décor toujours en mouvement avec des murs qui vont et viennent, l’ensemble ne parvient pas à décoller. Les syllabes appuyées freinent le naturel. Les comédiens sont enfermés dans un jeu étriqué. C’est d’un académisme comme on n’en voit plus sur scène ! Certains phrases et certaines répliques frisent le ridicule et provoquent même des rires dans le public, c’est dire. On ne rentre pas dans cette romance, on ne croit pas en cette amour entre les deux femmes. Seule Karen Rencurel qui incarne la grand-mère est à l’aise avec cette langue, tout talent et l’expérience de cette comédienne que l’on adore fait la différence.
Mais quel mouche a donc piqué Célie Pauthe de monter ce texte ! Les comédiens souffrent. On est mal à l’aise pour eux. Ce spectacle ne nous réconcilie pas avec le symbolisme de Maurice Maeterlinck.
Stéphane CAPRON – www.sceneweb.fr
Aglavaine et Sélysette
de Maurice Maeterlinck
mise en scène Célie Pauthe
collaboration artistique Denis Loubaton
scénographie et costumes Marie La Rocca
lumières François Fauvelson Aline Loustalot
assistanat scénographie Jean-Baptiste Bellon
atelier costume Anne Tesson et Isabelle Flosi
maquillages et coiffures Rose Edmonde Tacailavec Bénédicte Cerutti, Judith Morisseau, Karen Rencurel, Manuel Vallade, et en alternance Joséphine Callies et Lune Vidal
production Centre dramatique national Besançon Franche-Comté, La Colline – théâtre national, Comédie de Reims – CDN
du 15 au 17 avril 2014
Théâtre National de la Colline
du 7 mai au 6 juin 2014
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