Jean Bellorini va diriger à partir du 1er janvier 2020 le Théâtre National Populaire de Villeurbanne. On connait les noms des candidat.e.s qui vont présenter aux tutelles un projet pour lui succéder.
Hiam Abbas et Jean-Baptiste Sastre
Hiam Abbass grandit dans un village du nord de la Galilée, en Israël. Si elle monte sur les planches dès 7 ans, elle s’oriente rapidement vers la photographie, qu’elle étudie à Haïfa. Elle rejoint ensuite la troupe palestinienne de El-Hakawati, avant de travailler dans un théâtre pour enfants. En 1987, elle fait sa première apparition au cinéma dans Noces en Galilee de Michel Khleifi, où elle incarne une femme violée par son mari.
Après un détour par Londres, Hiam Abbass s’installe en France à la fin des années 80, tournant pour le petit et le grand écran. Militante du FLN dans Vivre au paradis, elle campe l’épouse de Depardieu dans Aime ton père. Mais l’actrice accède à la notoriété grace à son rôle de sage mère de famille s’adonnant à la danse du ventre dans Satin rouge de la Tunisienne Raja Amari (2002).
Polyglotte et bonne connaisseuse du conflit israelo-palestinien, Hiam Abbass conseille Spielberg sur le tournage de Munich, incarne la mère d’un kamikaze dans Paradise Now (2005), et joue le rôle de la soeur affranchie de la Fiancée syrienne dans le film d’Eran Riklis qui en fera plus tard l’héroïne obstinée des Citronniers (2008).
Si elle travaille avec les plus fameux cinéastes du Proche-Orient, de Yousry Nasrallah à Amos Gitaï (Free zone en 2005), la comédienne au visage de madone, auteur de deux courts-métrages, est aussi très sollicitée en France : dirigée par Patrice Chéreau et Jean Becker (Dialogue avec mon jardinier) elle prête sa voix au dessin animé Azur et Asmar. Cette actrice sans frontières croise la route des Américains Jarmusch (The Limits of control) et Thomas McCarthy (The Visitor). C’est un cinéaste voyageur, Julian Schnabel, qui lui confie le rôle de Hind Husseini, directrice d’un orphelinat pour enfants palestiniens dans Miral, présenté à Venise en 2010.
Après des études au Conservatoire national supérieur d’Art dramatique de Paris, Jean-Baptiste Sastre signe en 1995 sa première mise en scène, Histoire vécue du roi Toto, d’après l’oeuvre d’Antonin Artaud (Théâtre de la Bastille, Paris, 1995).
Il met en scène au Théâtre National de Chaillot des textes de Genet, Duras, Marlowe, Büchner, Marivaux, Labiche ou Coleridge. Il travaille avec des acteurs tels que Philippe Clévenot, Jean-Marie Patte, Marcial Di Fonzo Bo, Hiam Abbass, Jerzy Radziwiłowicz, Hervé Pierre, Vincent Dissez, Denis Podalydès, Sylvester Groth et Christine Murillo. De plus, il collabore avec des plasticiens tels que Sarkis et Boltanski.
En 2005, il est lauréat de la Villa Médicis hors les murs à Londres.
Il met en scène La tragédie du roi Richard II de Shakespeare dans la Cour d’Honneur du Palais des Papes (Festival d’Avignon 2010).
Par la suite, il met en scène Phèdre les oiseaux de Frédéric Boyer avec Hiam Abbass et plusieurs communautés Emmaüs en France ainsi qu’à l’étranger avec des enfants des rues et des sans-abri. Ce projet significatif de quatre ans a notamment été présenté en tournée à Marseille et Aix-en-Provence, dans le cadre de Marseille-Provence 2013, Capitale Européenne de la Culture ; à Berlin avec le Straßenchor de Berlin, choeur des sans-abri de la ville ; à Los Angeles avec la Communauté de Venice Beach, choeur des enfants de la rue de Los Angeles ; à New York avec Haitian-Americans In Action (HAIA) ; en Italie avec les Compagnons d’Emmaüs d’Erba ; en Palestine avec les enfants du camp de réfugiés de Balatah, Naplouse ; et en Israël avec les enfants des villages de Galilée, Centre des Sourds et Muets.
Son parcours en tant qu’acteur lui a permis d’interpréter de nombreux rôles : Ernesto dans La pluie d’été de Marguerite Duras, mise en scène d’Éric Vigner (Le Quartz – Scène nationale de Brest, 1993/1994), Hippolyte dans Phèdre les oiseaux de Frédéric Boyer (Centre dramatique national de Lorient, 2012), Le Mari dans Les mamelles de Tirésias de Guillaume Apollinaire, mise en scène d’Ellen Hammer et Jean-Baptiste Sastre (Théâtre Garonne, Toulouse, 2012), Pridamant dans L’illusion comique de Corneille, mise en scène d’Éric Vigner (Centre dramatique national de Lorient, 2015).
Roland Auzet
De formation supérieure (Ecole Nationale d’Etat) et musicien, lauréat de plusieurs conservatoires nationaux et prix internationaux (Darmstadt…), Roland Auzet développe depuis de nombreuses années un parcours professionnel autour de la création et de la direction de projets artistiques centrés sur la scène pluridisciplinaire, comme metteur en scène et compositeur (plus de 20 ouvrages – théâtre musical, opéras…)
Il a été directeur général et artistique du Théâtre de la Renaissance à Lyon jusqu’en Juin 2014.
Sur le plan pédagogique, il est directeur de TOTEM(s) – Académie « jeunes artistes » de la Chartreuse de Villeneuve-lez-Avignon (Rencontres d’été – Festival d’Avignon) et intervenant « projets artistiques » – à l’Université de NYU de New York à Abu-Dhabi, à UCSD Université de San Diego (Californie), à Mac Gill University de Montréal et à l’Université de Banff (Canada).
Officier de l’Ordre des Arts et Lettres en 2016, lauréat de la fondation Marcel Bleustein Blanchet pour la vocation, musicien soliste diplômé de plusieurs conservatoires nationaux et internationaux, artiste en résidence à l’IRCAM (Paris), récompensé par l’Académie Charles Cros et titulaire du Diplôme d’Etat
de professeur et du Certificat d’Aptitude à l’enseignement musical supérieur, ses activités s’articulent aujourd’hui autour de la direction, la programmation, la production et la mise en scène de projets artistiques pluridisciplinaires développés en partenariat avec différents théâtres et festivals en France et à l’étranger : réseau des scènes nationales, réseau des centres dramatiques, Théâtres à Hambourg, Berlin, Montréal, Théâtre Vidy-Lausanne, Théâtre de Neuchâtel, Théâtre De Singel – Anvers, Théâtre Nanterre-Amandiers, Théâtre National de Taipei, Juilliard School New York, Théâtre des Bouffes du Nord, Comédie Française, Opéra national de Lyon, Opéra-Comique, Maison de la Danse à Lyon, Théâtre du Châtelet, festivals d’Avignon, de Montpellier, Les Nuits de Fourvière…
En parallèle à l’ensemble de ses activités, il construit et partage une réflexion sur le plan institutionnel avec le Ministère de la Culture et plusieurs collectivités territoriales, afin d’apporter un regard actuel sur l’évolution des métiers artistiques au sein des réseaux culturels pluridisciplinaires en France et à l’international.
Guillaume Barbot
Formé comme acteur à l’ESAD (école supérieure d’art dramatique de Paris), Guillaume Barbot fonde la compagnie Coup de Poker en 2005 en Seine et Marne. Il en assure la direction artistique. Il y est auteur et metteur en scène d’une douzaine de créations – théâtre jeune public, concerts, et principalement théâtre contemporain mêlant texte musique et danse (sous différentes formes : en intérieur ou en extérieur, performances, théâtre musical, parcours déambulatoire…). Chaque création prend comme base un texte non dramatique, pris en charge par Guillaume Barbot puis par les acteurs dans une écriture de plateau, et tend vers un théâtre de sensation qui donne à penser.
Après notamment L’évasion de Kamo de Daniel Pennac (plus de 120 dates), Guillaume Barbot créé Club 27 (Maison des Métallos, Théâtre Paris Villette, TGP à St Denis / Prix du club de la presse à Avignon), Nuit d’après La nuit du chasseur (Prix des lycéens Festival Impatience 2015 au Théâtre National de La Colline), Histoire vraie d’un punk converti à Trenet, On a fort mal dormi d’après Les Naufragés de Patrick Declerck (Théâtre du Rond Point…), AMOUR puis Heroe(s) en création collective avec deux autres metteurs en scène –Philippe Awat et Victor Gauthier-Martin (Théâtre de la Cité Internationale). En 2019, il présente Anguille sous roche d’Ali Zamir (TGP, Tarmac…), premier volet d’un diptyque ‘Portraits de femme’ qui sera complété par Alabama Song de Gilles Leroy à l’automne 2020.
Il met en scène aussi dans l’univers musical : à l’Opéra de Montpellier avec l’ensemble baroque Les Ombres (Baroque Fantastique, 2015)
La compagnie Coup de Poker a été en résidence au Théâtre de la Cité Internationale (2017), est associée au Théâtre de Chelles depuis 2015, et Guillaume Barbot est artiste invité pour le second mandat de Jean Bellorini au TGP à St Denis depuis 2018.
Guillaume Barbot écrit également pour la littérature. Son premier roman « Sans faute de frappe » publié aux éditions d’Empiria, avec le photographe Claude Gassian.
Il est aussi co-créateur et co-directeur artistique des Studios de Virecourt depuis 2014, lieu de résidence pluridisciplinaire près de Poitiers qui défend la création originale.
Julie Deliquet
À l’issue de sa formation au Conservatoire de Montpellier puis à l’École du Studio Théâtre d’Asnières, Julie Deliquet poursuit sa formation à l’École Internationale Jacques Lecoq. Elle crée le Collectif In Vitro en 2009 et présente Derniers Remords avant l’oubli de Jean-Luc Lagarce (2e volet du Triptyque « Des années 70 à nos jours… ») dans le cadre du concours Jeunes metteurs en scène du Théâtre 13, elle y reçoit le prix du public. En 2011, elle crée La Noce de Brecht (1er volet du Triptyque), puis en 2013, Nous sommes seuls maintenant, création collective et 3e volet du Triptyque. En 2015, elle met en scène Gabriel(le), pour le projet « Adolescence et territoire(s) » à l’initiative de l’Odéon – Théâtre de l’Europe, et crée Catherine et Christian (fin de partie), épilogue du Triptyque, au TGP-CDN de Saint-Denis dans le cadre du Festival d’Automne. En septembre 2016, elle met en scène Vania d’après Oncle Vania d’Anton Tchekhov à la Comédie française. Elle crée Mélancolie(s) en octobre 2017 d’après Les trois sœurs et Ivanov de Tchekhov.
Le collectif In Vitro est associé au Théâtre de Lorient – Centre dramatique national de Bretagne, à la Comédie de Saint-Étienne – Centre Dramatique National, et à la Coursive, Scène nationale de la Rochelle. Il est conventionné à rayonnement national et international par le Ministère de la Culture et de la Communication – DRAC Île-de-France.
En 2018-2019, Julie Deliquet crée Fanny et Alexandre à la Comédie Française, et les projets du collectif In Vitro Mélancolie(s), Tchekhov dans la ville et Nous sommes seuls maintenant sont en tournée.
Eric Charon, comédien du collectif In Vitro, crée également cette saison avec le collectif le projet Série Noire, fiction policière immersive. Julie Deliquet présente en ce moment dans le cadre du Festival d’Autoùne, Un conte de Noël.
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