Avec Platel, Bourgeois, Jolly et Bory, la Scala bâtit sa légende

Le logo de La Scala

Le théâtre de La Scala, qui ouvrira ses portes en septembre 2018 sur le boulevard de Strasbourg à Paris, continue de faire monter le désir. Bien que le bâtiment ne soit, à l’heure actuelle, qu’un immense chantier, l’équipe de ce nouveau théâtre était au complet à Avignon pour en dévoiler la première saison.

Le projet de la Scala est de ces histoires singulières qui se construisent comme pour mieux se raconter. C’est d’abord une aventure dans laquelle se lancent Mélanie et Frédéric Biessy grâce à leurs fonds personnels dans lesquels ils puisent en profondeur afin d’élever un théâtre d’art dans la capitale. Ils ambitionnent ainsi de créer un nouveau modèle économique à mi-chemin entre la France et les États-Unis. Mais dans cette quête, les Biessy ne sont pas seuls.

L’équipe administrative comporte quelques noms connus dans le monde du théâtre public, tels Pierre-Yves Lenoir qui occupera le poste de directeur exécutif. Pauline Rouer, issue comme le précédent du Théâtre de l’Odéon, sera en charge du mécénat. Du côté artistique, on remarque la présence d’Olivier Schmitt, longtemps journaliste au Monde et aujourd’hui conseiller dans le domaine de la culture, notamment aux côtés de Jean Nouvel. Rodolphe Bruneau-Boulmier, compositeur et producteur radio mettra ses oreilles au service du lieu, Aline Vidal, galeriste, sera conseillère pour les arts visuels.

« L’identité » de la Scala, ses fondateurs tiennent à ce mot, sera construite par Richard Peduzzi – scénographe de Patrice Chéreau –, Rudi Meyer et Philippe Manoury, qui seront en charge respectivement de l’identité du lieu, de l’identité graphique et de l’identité sonore. Car l’objectif affiché par l’équipe est de faire de la Scala « un lieu autre ». Un espace à l’identité forte mais néanmoins « totalement transformable » afin que les artistes puissent s’emparer du lieu, et non pas seulement de la scène, comme ils l’entendent.

Alors quid de cette première saison ? Yoann Bourgeois ouvrira le théâtre en septembre 2018 avec Scala, création in situ inspirée par le lieu. Thomas Jolly présentera son Arlequin poli par l’amour, création qui a précédé le succès d’Henry VI et que le public espérait revoir un jour à Paris. Jaco Van Dormael et Michèle Anne de Mey présenteront Cold Blood, Kiss and Cry et Amor durant l’hiver 2018 et Clément Hervieu-Léger montera Andromaque à l’automne 2019, en même temps qu’Alain Platel qui présentera pour la première fois en France son Projet Bach. Côté musique on y verra Francesco Tristano, Bertrand Chamayou avec des pièces pour pianos de John Cage, Matteo Fransceschini, Julien Leroy avec An Index of Metals de Fausto Romitelli où la soprano Donatienne Michel-Dansac fera partie du casting. Enfin, carte blanche sera laissée pendant la saison à Aurélien Bory, plasticien et homme de théâtre qui sera libre d’investir La Scala comme cela lui chante.