Toujours aussi riche, le programme des Rencontres chorégraphiques internationales de Seine Saint-Denis 2022 s’autorise les pas de côtés comme les indisciplinés. Du Swan Lake Solo de Olga Dukhovnaya au retour de Nora Chipaumire, cette édition sous la houlette de Frédérique Latu prend ses aises durant un mois. En guise de prélude, nous décryptons trois spectacles de saison.
Au chœur de Dalila Belaza
Découvert l’automne dernier dans le cadre de Danse Elargie, Au chœur reste l’une des plus belles surprises de cette saison. La rencontre entre un groupe de danseurs et musiciens traditionnels d’Aveyron et l’univers minimaliste de Dalila Belaza semblait, à première vue, improbable. Mais il n’est pas question de fusion sur scène, plutôt d’un dialogue avec ses décalages et ses unissons. La chorégraphe ose les transversales dans un clair-obscur délicat, signe le son enveloppant une transe aux horizons démultipliés. Le groupe folklorique Louis Castelous finit par se fondre dans les paysages en mouvement de Dalila Belaza. On sort de Au chœur légèrement hébété, comme après un voyage imprévu. Superbe.
9 et 10 juin La Commune Aubervilliers
g r oo v e de Soa Ratsifandrihan
Interprète remarquée (et remarquable) auprès de Anne Teresa De Keersmaeker ou Boris Charmatz, Soa Ratsifandrihana passe à la vitesse supérieure le temps de ce g r oo v e, solo frondeur. Se déployant d’abord dans le silence, la gestuelle va progressivement s’envelopper de rythmes électroniques donnant à voir un corps-métamorphose. Toutes les danses, de club ou de rue, se frottent à une écriture plus contemporaine. En appui sur une jambe, le poing serré ou caressant le sol, Soa Ratsifandrihana, toute en maîtrise, incarne une danse libérée. « Je pars à la quête de mon groove ». Sur les partitions de Sylvain Darrifourcq et de Alban Murenzi, Soa est enfin à sa juste place, en pleine lumière.
13 et 14 juin, CND Pantin
Fan dance d’Andy De Groat
Il y a des pas, en avant en arrière, des bras prolongés d’un éventail, des visages graves et des sourires. Dans cette Fan Dance imaginée par Andy De Groat, le baroque le dispute au contemporain dans un corps à corps inspiré. « C’est un hymne à la coordination physique, mentale et sensorielle, à la discipline de groupe et à la liberté individuelle » résuma le chorégraphe américain au moment de sa création. En marge de l’exposition du Centre National de la Danse à Pantin, la reprise de Fan Dance, Red Notes et Rope Dance Translations par le Centre chorégraphique internationale de nulle part (CCINP andy de groat) ne manque pas de panache. Pour les plus jeunes spectateurs, ce sera une révélation, pour les autres une mémoire réactivée. Pour tous, un plaisir en partage
17 et 18 Juin, MC93 Bobigny
Philippe Noisette – www.sceneweb.fr
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