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Champagne et charognes au Cabaret de l’Opéra-Comique

Coup de coeur, Les critiques, Opéra, Paris

A l’Opéra-Comique, un cabaret horrifique, et drolatique, réjouit le public et conjure le sort qui pèse sur la scène lyrique en contexte covidien.

Après avoir enchanté et revitalisé avec son complice Christian Hecq des œuvres telles que Le Domino noir de Daniel-François-Esprit Auber ou bien encore l’Ercole amante de Francesco Cavalli (le spectacle vient de recevoir le Grand Prix du Syndicat professionnel de la critique), Valérie Lesort reprend cette fin de saison une petite forme originale qui permet à l’Opéra-Comique de rouvrir momentanément ses portes alors qu’un nombre important de représentations et de productions a dû et devra encore être annulé à cause de la pandémie de Covid-19.

Plasticienne, marionnettiste, auteure et metteuse en scène, elle a imaginé une sorte de récital très théâtralisé qu’elle définit elle-même comme un « train fantôme musical ». D’inspiration gothique et joyeusement apocalyptique, la proposition pleine d’invention et de fantaisie débridées se joue des codes du spectacle d’horreur comme un écho à l’actualité tragique.

D’une facture nécessairement plus réduite qu’une production d’opéra pour répondre aux contraignantes mesures sanitaires à la fois parfaitement respectées et gentiment tournées en dérision, ce cabaret aussi léger que flamboyant, avait d’abord été montré salle Bizet dans le cadre du club musical Porte 8, avant de s’épanouir désormais sur la scène de la grande salle Favart où sont réunis la bande d’artistes et les spectateurs, coupettes à la main, installés en petit comité.

Magnifiquement éclairés dans des tonalités crépusculaires ou plus infernales, enveloppés de brouillard fumant, le parterre et les balcons servent de décor inouï à la performance. L’outre-tombe splendide que représente le grand espace vide se voit soudainement hanté de créatures diaboliques et fantomatiques, de morts-chantants à l’image d’un squelette d’opérette entonnant du haut de la corbeille les fameux zig et zig et zag de la Danse Macabre de Camille Saint-Saëns.

Le programme conçu comme un réjouissant patchwork brasse les langues et les styles, emprunte à l’opéra baroque (fameux airs tirés de Rinaldo de Händel, Platée de Rameau, Armide de Lully, King Arthur de Purcell) et passe en revue des extraits d’œuvres composées par Ravel, Schubert, Weill et Vian. Le trio d’artistes que forment la pianiste Marine Thoreau La Salle et les chanteurs Judith Fa et Lionel Peintre, grimés et costumés en zombies chics ou plus décatis, s’en donne à cœur joie, en revisitant par exemple d’une manière toute opératique la très populaire Salsa du démon ou en ressuscitant un certain Michael Jackson… Giclures d’hémoglobine (même les masques, forcément de rigueur, ruissellent de sang !), lames tranchantes, bris de verre, tête décapitée et membres découpés sont de la fête entre autres savoureux gimmicks halloweenniens.

La mise en scène multiplie ainsi à l’envi les trouvailles visuelles et sonores pleinement évocatrices. La conception de l’ensemble et la direction d’acteurs font primer le plaisir du jeu sans nuire à l’exigence du chant, parfois très vocalisant. Le goût évident pour la fête et l’insolite dont use les signataires de ce cabaret horrifique s’offre comme un parfait exutoire à la morosité qui accable la scène musicale.

Christophe Candoni – www.sceneweb.fr

Le Cabaret horrifique
Mise en scène Valérie Lesort
Soprano Judith Fa
Baryton Lionel Peintre
Piano Marine Thoreau La Salle

Au programme
Cinq Robaiyat – Serviteurs n’apportez pas les lampes Jean Cras
Furie terribili (Rinaldo) Händel
Nosferatu Marie Paule Belle
La danse macabre Camille Saint Saëns
L’air du feu (L’Enfant et les sortilèges) Maurice Ravel
Alabama song Kurt Weill
Scène de l’église (Faust) Charles Gounod
Le tango des joyeux bouchers Boris Vian
Le grand Lustucru Kurt Weill
Le roi des aulnes Franz Schubert
Le fantôme de l’Opéra Andrew Lloyd Webber
Le tango stupéfiant Marie Dubas
L’air de la Folie (Platée) Rameau
Armide et Hidraot (Armide) Lully
Air du Froid (King Arthur) Henry Purcell Durée estimée : 1h15

Opéra Comique
27, 29, 30 Juin, 1, 2, 3 et 4 juillet à 19h30 / 28 juin à 16h30

3 juillet 2020/par Christophe Candoni
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