Stanislas Nordey a présenté ce matin les grandes lignes de la saison 2020/2021, son avant-dernière à la tête du Théâtre National de Strasbourg, qui débutera le 25 septembre. Une saison riche de 20 propositions, dont 9 spectacles créés à Strasbourg.
La crise sanitaire a empêché Stanislas Nordey de mettre en scène Berlin mon garçon de Marie NDiaye. La création sera reportée en mars. L’autrice associée au TNS sera présente dans la saison avec une autre de ses pièces, Les Serpents avec Hélène Alexandridis, Bénédicte Cerutti et Tiphaine Raffier dans une mise en scène de Jacques Vincey. Les autrices sont au cœur de cette saison 20/21, Stanislas Nordey a d’ailleurs annoncé qu’il avait décidé de ne monter que des autrices d’ici la fin de mon mandat et même au-delà. « Il faut faire bouger les choses » a déclaré le metteur en scène lors de sa conférence de presse. Dans la saison prochaine, il va mettre en scène une nouvelle version de Au bord de Claudine Galea avec Cécile Brune, ce texte autour de la photo d’une soldate américaine tenant en laisse un prisonnier nu et à terre dans la prison d’Abou Ghraib. Dans Superstructure, Sonia Chiambretto propose le récit choral d’une jeunesse algéroise, dont la vitalité se heurte au climat de peur de la «décennie noire» (1991–2002). Hubert Colas en assurera la mise en scène. Et l’on découvrira mauvaise de debbie tucker green (elle ne met pas de majuscules volontairement), une pièce qui met en scène une famille noire sur fond de secret de famille avec Océane Caïraty, Nicole Dogué, Jean-René Lemoine, Bénédicte Mbemba, Josué Ndofusu Mbemba et Séphora Pondi.
La saison va s’ouvrir avec deux productions en partenariat avec le festival Musica. Aria da Capo de Séverine Chavrier et Suite n°4 de Joris Lacoste.
Un focus Racine
Racine sera à l’honneur avec plusieurs propositions, dont Antigone dans une mise en scène de Jean-Pierre Vincent, Mithridate avec Thomas Jolly, Philippe Morier Genoud, Stanislas Nordey, Jules Sagot, Yanis Skouta et Jutta Johanna Weiss, dans une mise en scène d’Eric Vignier. Gwenaël Morin avec des acteurs et actrices issu·e·s du programme Ier Acte va mettre en scène Andromaque à l’infini en novembre au Théâtre de Hautepierre. Frank Castorf présentera son Bajazet avec Jeanne Balibar et Jean-Damien Barbin. Et François Gremaud présentera en décembre son Phèdre! avec Romain Daroles.
Parmi les autres grosses création maison, celle de Blandine Savetier avec de jeunes acteurs qui s’intitule, Nous entrerons dans la carrière d’après La Mort de Danton de Georg Büchner et la vie de Jean-Baptiste Belley, premier député noire à la Convention. Une écriture de plateau à voir en mars. Et celle de Marie-Christine Soma qui adapte « 7 » le roman de Tristan Garcia, dont le titre scénique sera La Septième avec Pierre-François Garel. Dekalog d’après le cinéaste polonais Krzysztof Kieślowski avec les élèves du Groupe 45 de l’Ecole du TNS qui devait être créé au Printemps des Comédiens cet été par Julien Gosselin sera programmé en février.
La programmation se complète de spectacles invités. Tout mon amour de Laurent Mauvignier, dans la mise en scène d’Arnaud Meunier avec Anne Brochet et Philippe Torreton, Les Innocents, Moi et l’Inconnue au bord de la route départementale de Peter Handke dans la mise en scène d’Alain Françon, Audrey Bonnet et Marina Hands dans Soeurs en mars dans la mise en scène de Pascal Rambert, et Nickel de Mathilde Delahaye et Pauline Haudepin.
« Il faut savoir passer la main »
Par ailleurs, le TNS prépare une saison estivale pour les spectateurs qui ne partent pas en vacances. L’équipe du TNS a répondu à l’appel d’Emmanuel Macron, et attend les arbitrages budgétaires avant de dévoiler la programmation, car la pandémie a coûté pour le moment au TNS, 400 000 euros. Stanislas Nordey a confirmé l’engagement du TNS « de manière plus visible » sur la parité, la diversité, le développement durable et le handicap. Il y aura dans la saison l’organisation d’Etats-Généraux sur la place des femmes dans la profession. Enfin Stanislas Nordey a annoncé que la saison 20/21 serait son avant-dernière à la tête du TNS. « Il faut savoir passer la main » a expliqué le metteur en scène, qui se place ainsi dans la liste des favoris pour la succession d’Olivier Py à la tête du Festival d’Avignon, dont le mandat s’achève avec l’édition 2021, sauf s’il parvient à négocier un an supplémentaire en raison de l’annulation de l’édition cet été, ce qui colle encore mieux à l’agenda de Stanislas Nordey.
Stéphane CAPRON – www.sceneweb.fr
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