Quelle belle rentrée dans le théâtre privé à Paris ! Les directrices et directeurs ont mis les petits plats dans les grands pour proposer des spectacles divers, pour tous les goûts. Du divertissement à l’engagement politique, du rire à la réflexion sur la société, le théâtre privé montre un visage appétissant.
Caroline Verdu et ses associés Fleur et Thibaud Houdinière qui dirigent La Pépinière ont toiletté leur théâtre qui en avait bien besoin, un hall plus lumineux, de nouveaux fauteuils – ce n’était pas du luxe – et sur le plateau une pièce mythique, La Souricière d’Agatha Christie qui tient l’affiche du West End à Londres depuis sa création en 1952. Elle se joue au St. Martin’s Theatre depuis 1974, sans interruption. Elle a été interprétée plus de 27 000 fois, devant des millions de spectateurs. C’est l’équivalent de notre Cantatrice Chauve à la Huchette. La Souricière a été jouée en 1971 à Paris au Théâtre Hébertot avec Sady Rebbot et Christine Delaroche. La version 2019 de Ladislas Chollat est colorée, endiablée, agrémentée de chansons sur une musique de Frédéric Norel. Depuis 1952, aucun spectateur n’a vendu la mèche et n’a dévoilé l’intrigue de ce qui se trame dans le manoir Monkswell…
Au Poche Montparnasse qui enchaîne les succès depuis son rachat par Philippe Tesson, les deux directrices Stéphanie Tesson et Charlotte Rondelez programment la reprise du fabuleux Tchekhov à la folie de Jean-Louis Benoît. Au Théâtre de Belleville, repris en 2011 par Laurent Sroussi, on peut revoir An irish story, dans lequel Kelly Rivière endosse tous les rôles de son album de famille. Et dans Jules mis en scène par Mickaël Allouche, le jeune Carrelage collectif aborde dl’univers du fast-food d’une manière inattendue. Avec un humour, une énergie nourrie par sa pratique de l’impro.
A La Scala, pour sa deuxième saison, le théâtre dirigé par Frédéric et Mélanie Biessy frappe fort avec la création d’une nouvelle version de Galilée dans une production du Théâtre des Célestins de Lyon avec Philippe Torreton. On entend le texte engagé de Brecht, les phrases chocs résonnent, les comédiens prennent le temps et le temps est aujourd’hui une denrée rare ! “Penser est un des plus grands divertissements de l’espère humaine” écrit Brecht. On ne voit pas passer les 2h45 du spectacle, totalement happé par la beauté de ce décor clair-obscur et par le jeu captivant de la troupe.
En au Théâtre de la Porte Saint-Martin, Jean Robert-Charrier a confié à Zabou Breitman une super production: La dame de chez Maxim avec une distribution explosive. Les gags fusent, les quiproquos s’enchaînent à toute vitesse. Le théâtre privé fait sa révolution depuis plusieurs années, cette rentrée 2019/2020 en est le plus bel exemple.
Stéphane CAPRON – www.sceneweb.fr avec Anaïs Heluin et Vincent Bouquet.
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