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A Angers, Thomas Jolly éclaire le côté obscur du théâtre

A voir, Angers, Les critiques, Théâtre

La nuit de Madame Lucienne © Nicolas Joubard

La nuit de Madame Lucienne dévoile les coulisses d’un drôle de théâtre imaginé par Copi. Un objet délirant dont la troupe de Thomas Jolly s’empare énergiquement, trop peut-être. Au Quai d’Angers cet été.

L’histoire est désormais connue : à peine arrivé à la tête du Quai d’Angers, Thomas Jolly est confronté à la suspension des activités liées à la Covid. Et à peine sorti du confinement, il lance l’idée de ce festival Quai l’été, qui essaimera une centaine de représentations sur le territoire angevin, jusqu’en septembre. L’excellente laborieuse entreprise de Laurent Brethome en fera partie.

Élément central du projet, La nuit de Madame Lucienne ne faisait donc pas partie des plans initiaux de Thomas Jolly pour la saison à venir, mais le metteur en scène en portait le désir depuis longtemps. Créé dans l’urgence du déconfinement, le spectacle commence par transporter les spectateurs sur le plateau du Quai, via la cour logistique du théâtre et ses coulisses. Une entrée par l’arrière, une traversée de la face cachée du théâtre qui convient parfaitement au propos de cette pièce écrite par Copi.

L’auteur et caricaturiste autant français qu’argentin, mort en 1987, y campe en effet un metteur en scène qui, la nuit, répète avec son actrice principale, en compagnie du machiniste des lieux. On est d’emblée frappé par la beauté scénographique du dispositif bi-frontal imaginé pour l’occasion, beauté qui ne cessera jamais de s’approfondir dans le spectacle, au gré de l’ouverture successive de nouvelles perspectives. Au milieu de planètes mordorées suspendues dans l’air, Émeline Frémont fait ainsi une entrée remarquée en descendant directement des cintres dans son costume  mi-marvel, mi psychédélique de présentatrice des actualités lunaires. Un début tout feu tout flamme qui donne le ton burlesque de l’ensemble, dont Copi est familier.

Tu te crois où ? Au Puy du Fou ?!

Cette façon de ne pas se prendre au sérieux ne se démentira jamais, quitte à tenir l’intérêt du spectateur à distance. C’est certainement une difficulté du théâtre de Copi que de permettre à l’émotion de traverser les couches de la dérision, du grand guignol et de la parodie. Le jeu précis, énergique et investi de la troupe n’y parvient pas cependant, trop monochrome peut-être, trop survolté, dans une mise en scène qui prend le parti de surligner le caractère parodique des événements.

Le polar aux innombrables rebondissements – pour trouver qui a tué Madame Lucienne, la femme de ménage du théâtre – permet certes de traverser les aspects cachés de la fabrique du théâtre. C’était aussi l’ambition de ce projet. On croise ainsi les combats d’ego, les affaires amoureuses, les amertumes et autres péripéties ordinaires qui font la vie d’une troupe, mais cette exploration délirante de l’antre de la création –  sorte de plongée dans le puits du fou – a parfois un goût d’attendu. A coup de clins d’œil à la situation actuelle, voire locale, s’y précise cependant le fantôme d’une possible mort, bien réelle cette fois, qui depuis la Covid préoccupe le secteur et qui clôt le spectacle. Une mort du théâtre aux enjeux ainsi malicieusement condensés dans une formule reprise au salut sur les t-shirts des techniciens: « Tu te crois où ? Au Puy du Fou ?! ». A quoi Thomas Jolly semble répondre : Le théâtre est mort, vive le théâtre !

Eric Demey – www.sceneweb;fr

LA NUIT DE MADAME LUCIENNE de Copi
Avec Bruno Bayeux, Émeline Frémont, Damien Avice, Charline Porrone, Hélène Raimbault

régie générale Vincent Bedouet, François Mussillon
création et régie lumière Nicolas Pillu, J.P Geindreau, Gabriel Bouet, Delhia Dufils
musique originale Clément Prémartin
création son Loïc Le Bris
régie son Clément Prémartin, Loïc Le Bris, Marion Laroche
régie plateau et cintres Olivier Blouineau, Florent Benci Ronan Beaugendre, Jean-Francois Maillou
stage plateau Mélodie Reault
construction et décoration Florent Benci, Pierre Leroy des Ateliers Décors de la Ville d’Angers, Christian Frapreau
accessoires Vincent Bedouet, Olivier Blouineau, François Mussillon
couture et habillage Anne Poupelin
catering Ciboulette & Cie, Le Camion Vert

Production Le Quai CDN Angers Pays de la Loire

Le Quai
du mercredi 15 juillet au samedi 29 août 2020
du lundi au vendredi à 20h30 et le samedi à 18h | relâche du 2 au 17 août inclus

27 juillet 2020/par Eric Demey
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