A June Events qui s’achève le 18 juin, des chorégraphes dévoilent leurs créations dans le Bois de Vincennes, parmi les arbres et les chants d’oiseaux. On y découvrait les rituels captivants de la brésilienne Vania Vaneau et du duo français Marion Carriau et Magda Kachouche, jeunes chorégraphes qui interrogent écologie et lien avec notre environnement.
Nebula de Vania Vaneau
Sur l’herbe de la cendre est étalée pour former un cercle. Au loin on voit s’avancer la performeuse, Vania Vaneau, lentement. Elle porte devant son visage une plaque en verre circulaire aux allures de loupe et s’installer dans le cercle. Là sont disposés des morceaux de charbon, des bols, des fleurs, paniers, miroirs, une myriade d’objets qui confèrent à cet espace une allure de sanctuaire magique. Elle manipule tour à tour, debout ou accroupie, ce matériel avec soin, brûlant au passage quelques végétaux pour nous faire parvenir différents parfums : odeur de brûlé ou de souffre. Dans l’ambiance douce et humide de la fin d’après-midi, à une dizaine de minutes à pieds de l’Atelier de Paris, elle nous initie à un rituel magique aux accents post-apocalyptique. Au rythme de percussions, mêlées aux chants d’oiseaux qui annoncent le coucher du soleil, cette sorcière énigmatique manipule poudres, plantes, elle se colle des feuilles d’or sur le visage. Elle tourne sur elle-même, sort et rentre dans le cercle pour dévoiler une danse délicate, envoûtante, qui résonne avec le paysage. Une pièce où la danse est ténue joue avec subtilité des perméabilités avec son environnement, chose qui n’est pas toujours aisée.
Chêne centenaire de Marion Carriau et Madga Kachouche
Puis, quand le soleil est couché, dans la nuit noire, déplient à leur tour leur rituel fascinant. Notre regard suit un chant à l’unisson et on voit s’avancer un monstre, fait de deux grosses protubérances- semblables à des rochers couverts de coquillages ou de mousse – composées de tissages de plastiques et d’une traîne comme des matériaux de récupération. Indéfinies, à la fois humaine, animale, végétale, ces créatures semblent tout droit sortie d’une décharge magique. Sous le costume-sculpture, il y a les deux performeuses Marion Carriau et Madga Kachouche. Elles se tiennent fermement la main, accrochées l’une à l’autre, touchantes. A la manière de Vania Vaneau, elles déplient ce qui pourrait être un rituel, où la danse dynamique alterne avec des manipulations d’objets comme de gros tuyaux à travers lesquels elles soufflent des poudres colorées. Puis grâce à ces mêmes tuyaux, elles nous soufflent des secrets, se secouent le corps plein de poussière et déplient avec audace une invitation à se connecter à son environnement, teintée de réflexion écologiques et de mystère.
Belinda Mathieu – www.sceneweb.fr
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