L’émotion n’a pas de sexe, la sensibilité non plus. On a dit de Racine qu’il y avait « une femme en lui » … Comme Freud, il a su débusquer les méandres les plus sauvages de l’âme humaine, il a donné à ses personnages une « nature biologique commune », celle de l’émotion et de la violence, qui pulvérise toutes les constructions culturelles de la représentation des hommes et des femmes.
La Bérénice historique, « honnie des Juifs parce qu’elle était trop romaine, et par les Romains parce qu’elle était juive », a été deux fois reine, et mariée trois fois. « Femme de pouvoir, elle a joué un rôle majeur pour tenter d’éviter la guerre de Judée ». Quand elle rencontre Titus, venu ramener l’ordre en Palestine, elle a vingt ans de plus que lui. La Bérénice de Racine, c’est la tragédie de la rupture amoureuse : Antiochus aime Bérénice, qui aime Titus, empereur de Rome, qui aime la reine « des juifs », mais qui va la répudier pour raison d’Etat…
Trois actrices. Elles sont les officiantes d’une cérémonie où on invoque Racine, avec ses propres mots… Á vue, elles vont revêtir le costume du rôle qu’elles vont incarner : Antiochus, Bérénice et Titus. Elles vont aborder l’abîme de l’amour-passion décrit par Racine, qui peut embraser les femmes comme les hommes, sans distinction… Seuls ces trois personnages sont sur la scène. On entend le texte de leurs confidents depuis un ailleurs sonore, invisible, ces confidents qui sont la représentation du dialogue intérieur des héros, de leur espace mental et de leur conscience.
Laurence Février met en scène Bérénice
de Jean Racine
Avec
Laurence Février, Véronique Gallet, Catherine Le Hénan
Dramaturgie, scénographie, environnement sonore
Brigitte Dujardin
Lumières
Jean-Yves Courcoux
Costumes
Charlotte Villermet
Réalisation Costumes
Camille Brangeon
Photos
Margot Simonney
Production
Chimène CompagnieAvec le soutien de la Direction régionale des affaires culturelles d’Île-de-France Ministère de la Culture et de la CommunicationThéâtre de l’Épée de Bois
Du 14 janvier au 27 février 2019
Lundi, mardi, mercredi à 20h30
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