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Anouk Grinberg sculpte les mots à l’état brut

À la une, A voir, Les critiques, Paris, Théâtre musical

photo Christophe Raynaud de Lage

Avec la complicité musicale de Nicolas Repac, la comédienne illumine une série de « textes bruts ». Un moment intimiste.

L’art brut, cher à Jean Dubuffet, est surtout connu pour ses sculptures étranges, ses tableaux hors norme qui échappent aux canons esthétiques du marché de l’art. Longtemps laissés sous le boisseau, les « textes bruts » sont quant à eux restés largement confidentiels. Quelques spécialistes mis à part, peu de personnes se sont penchées sur ces lettres écrites par des personnes internées qui ne voulaient pas être oubliées par le reste du monde. Adressées à des proches, aux directeurs des institutions, et à même à certains politiques, elles résonnent comme autant de cris d’alarme lancés par des femmes et des hommes malades psychiatriques, ou simplement mis au ban de la société parce qu’ils ne correspondaient pas tout à fait aux codes sociaux en vigueur.

A ces bouteilles à la mer pour « parler au dessus le mur », à ces signaux de vie qui n’arriveront jamais à leurs destinataires, Anouk Grinberg et Nicolas Repac ont décidé de redonner une âme, une dimension artistique qui leur a trop longtemps été refusée. A mi-chemin entre la naïveté enfantine et le désespoir de l’adulte, la comédienne s’empare de ces supplications et de ces poèmes qu’elle restitue avec une prodigieuse énergie, comme possédée par une part de la douce folie qui émane de ces écrits. Leur contenu est souvent sombre, le propos parfois obscur, mais Anouk Grinberg cherche toujours à en révéler la face la plus lumineuse, à en extraire le « pur jus de vivre » pour nourrir l’empathie du public.

Subtilement accompagnée par la délicate composition musicale de Nicolas Repac, qui « joue des petites notes, des toutes petites notes avec des petits instruments », la comédienne en aiguise aussi toute la musicalité, s’amuse avec ces mots – « Je ne veux pas qu’on me rature de la circulatute » – en dehors des sentiers battus, mais emplis d’une poétique à nu. Ces auteurs méconnus – Aloïse Corbaz, Samuel Ernest Daiber, Jego Hestz, Joseph Heu, Jacqueline, Aimable Jayet, Laure, Lotte Morin, Jules Pages, Marguerite de Mauroux de Pillonel, Justine Python, Jeanne Tripier, Adolf Wölfli – s’imposent alors comme les modestes précurseurs ou les dignes héritiers des dadaïstes et autres surréalistes. Au jeu des comparaisons, qu’Anouk Grinberg orchestre malicieusement avec des extraits d’œuvres d’Emily Dickinson ou d’Henri Michaud, les différences entre les textes de ceux que l’on a internés et de ceux que l’on a célébrés paraissent, d’ailleurs, tout sauf flagrantes.

Vincent Bouquet – www.sceneweb.fr

Et pourquoi moi je dois parler comme toi ?
Avec Anouk Grinberg, Nicolas Repac
Textes Ingeborg Bachman, Aloïse Corbaz, Samuel Daiber, Emily Dickinson, Odysséas Elýtis, Jego Hestz, Joseph Heu, Jacqueline, Aimable Jayet, Laure, Henri Michaux, Lotte Morin, Jules Pages, Marguerite de Mauroux de Pillonel, Justine Python, Jeanne Tripier, Adolf Wölfli

Adaptation Anouk Grinberg
Musique Nicolas Repac
Collaboration artistique Kên Higelin
Lumière Joël Hourbeight

Production Les Visiteurs du Soir
Coproduction Le Train Théâtre (Portes-lès-Valence), Le Liberté Scène nationale de Toulon
Co-accueil Festival d’Avignon, La Chartreuse-CNES
de Villeneuve lez Avignon

Durée : 1h05

La Colline
du 22 septembre au 16 octobre 2022 au Petit Théâtre
mardi à 19h, du mercredi au samedi à 20h et dimanche à 16h

20 juillet 2018/par Vincent Bouquet
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