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Au Bois, un Petit Chaperon rouge drapé de noir

À la une, A voir, Les critiques, Paris, Strasbourg, Théâtre, Vannes

Photo Jean-Louis Fernandez

Réécriture féministe et insoumise du célèbre conte pour enfants, la pièce labyrinthique de Claudine Galea profite de l’habile mise en scène de Benoît Bradel et du talent de comédiens puissamment habités par une kyrielle de personnages aux désirs et caractères ambivalents.

Le Petit Chaperon rouge de Claudine Galea n’a plus grand-chose à voir avec la figure enfantine gravée dans les mémoires par Charles Perrault et les Frères Grimm. Dans « Au Bois », la petite fille sage et naïve des moralistes a cédé sa place à une adolescente de notre temps, rebelle et insolente. Plus question pour elle de traverser la forêt pour apporter gentiment une galette et une bouteille de vin à sa grand-mère. Comme tout ado qui se respecte, la jeune femme préfère sortir avec ses copines, renvoie sa mère dans les cordes et la laisse se charger de cette visite imposée qui, pour toutes les deux, relève de la triste corvée.

Le bois à traverser a, lui aussi, subi un habile ripolinage. Exit la forêt luxuriante dans laquelle s’égarer est un jeu d’enfants. Le bois de Claudine Galea, notre bois, est un ersatz de verdure, urbain, sale, dégradé par la pollution, vulgairement coincé entre deux lotissements. Intelligemment personnifié, il conserve l’intégrité de son pouvoir symbolique. Il reste le creuset de toutes les peurs et de tous les fantasmes, siège de tous les possibles, y compris les plus sombres. En son sein, rodent toujours le chasseur et le loup. Loin du manichéisme du conte original, les personnages ne sont plus catégoriquement « bons » ou « méchants ». Les figures féminines ne sont plus soumises aux desiderata des figures masculines, elles revendiquent leur indépendance, leurs propres pouvoirs de décision et de révolte. Dans ce bois-là, les rôles sont fluctuants, les menaces plurielles et les désirs vivaces, comme autant de plantes vénéneuses qui prendraient racine dans un humus pétri de magie noire.

Cet univers un rien cauchemardesque, où l’insoumission règne en maître, Benoît Bradel le reconstitue avec un certain talent. Le metteur en scène parvient à tenir cette ambiance, à la fois étrange et inquiétante, à mi-chemin entre le conte pour adultes et le fait divers sordide. Vecteur d’apparition de la « rumeur publique », cet attroupement d’une vox populi revancharde subtilement interprétée par François Chattot, Vincent Dissez, Norah Krief, Dalila Khatir, Annie Mercier et Thalia Otmanetelba, la création vidéo symboliste et réaliste de Kristelle Paré n’y est pas étrangère, tout comme les malicieux costumes et l’intrigante scénographie de Clédat & Petitpierre.

Certes, le propos de Claudine Galea n’est pas toujours limpide. Le texte, où les répliques ne sont à l’origine pas distribuées, peut faire l’effet d’un ensemble labyrinthique et s’y perdre est chose aisée. Pour profiter de sa montée en puissance progressive et voir les pièces du puzzle savamment se reconstituer, il faut se laisser guider par la belle performance des comédiens. Séphora Pondi en tête, magnifique en jeune femme insoumise et déterminée, tous se lovent avec talent dans la peau de ces personnages ambivalents et parviennent à créer, grâce à leur jeu choral, un vrai moment de théâtre.

Vincent Bouquet – www.sceneweb.fr

Au bois
Texte Claudine Galea
Mise en scène Benoît Bradel
Avec Raoul Fernandez, Émilie Incerti Formentini, Emmanuelle Lafon, Seb Martel, Séphora Pondi

Scénographie et costumes Clédat & Petitpierre
Musique Alexandros Markeas, Seb Martel
Assistanat à la mise en scène Maëlle Dequiedt
Création vidéo Kristelle Paré
Création son Thomas Fernier
Lumière Sylvie Garot
Collaboration à la dramaturgie Pauline Thimonnier
Régie générale Mathilde Chamoux
Régie plateau & assistanat régie générale Marie Bonnemaison
Réalisation costumes Anne Tesson
Travail vocal Dalila Khatir
Travail corporel Akiko Hasegawa

Avec la participation filmée de François Chattot, Vincent Dissez, Norah Krief, Dalila Khatir, Annie Mercier, Thalia Otmanetelba

Avec la participation du chœur La Chanterie du Conservatoire à Rayonnement Communal de Persan (Val d’Oise)
Chef de chœur Marie-Christine Laviron
Assistée de Marilyn Matthes
Le chœur des belettes Albane, Anna, Angéline, Antonin, Aurélien, Aurore, Baptiste, Bruce, Cécilia, Charline et Charline, Cloé, Coralie, Corentyn, Elsa, Eloïse, Emilie, Ewane, Francesca, Kamilia, Léonie, Maëlle, Melissa, Myriam, Noémie et Noémie, Raphaël, Sabrina et Selma

Remerciements à Françoise Héritier, Sophie Lahayville, Charles Laughton
Claudine Galea et Vincent Dissez sont artistes associés au TNS
Le texte est publié aux éditions Espaces 34

Production Théâtre National de Strasbourg, Compagnie Zabraka
Coproduction La Colline − théâtre national, Scènes du Golfe – Vannes
Avec le soutien du FIJAD, Fonds d’Insertion pour Jeunes Artistes Dramatiques
Avec la participation artistique du Jeune Théâtre National
Avec le soutien du Fonds SACD Musique de Scène

La compagnie Zabraka est subventionnée par le ministère de la Culture et de la Communication DRAC – Bretagne, le conseil régional de Bretagne et le conseil départemental du Morbihan. Avec le soutien de la ville de Lorient www.zabraka.fr
Création le 14 mars 2018 au Théâtre National de Strasbourg
Durée : 1h25

Théâtre National de Strasbourg
Du 14 au 28 mars 2018

Scènes du Golfe, Vannes
Le 17 avril

Théâtre de la Colline, Paris
Du 3 au 19 mai

3 mai 2018/par Vincent Bouquet
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