POURQUOI CYRANO?
Parce que donner cette pièce, c’est toujours donner une fête populaire au véritable sens du terme, fête qui rassemble les gens les plus différents pour un festin de mots, d’intelligence, d’énergie vitale, de dépense improductive. Parce que ce texte est une expérience de jubilation pure, tant pour l’acteur que pour le spectateur – et que cette jubilation propre au théâtre est un premier pas vers l’action.
Parce que la figure même de Cyrano nous inspire la liberté, l’insolence, l’insoumission, le désir d’insurrection pour un monde meilleur, le refus des compromissions, des paresses intellectuelles et des résignations – toutes choses dont notre société oublie petit à petit qu’elles sont possibles. Parce que Cyrano est une grande pièce de troupe. Après une liste de quarante-cinq personnages, on peut lire sur la page de garde : « La foule, bourgeois, marquis, mousquetaires, tire-laine, pâtissiers, poètes, cadets, gascons, comédiens, violons, pages, enfants, soldats espagnols, spectateurs, spectatrices, précieuses, comédiennes, bourgeoises, religieuses, etc. » La profusion essentielle de la pièce commence là. Elle dit quelque chose du théâtre que nous voulons faire. C’est une forme de résistance politique que de réunir, quel qu’en soit le prix, dix acteurs au plateau. C’est beaucoup pour le monde d’aujourd’hui, c’est peu pour jouer Cyrano.
Parce que j’ai rencontré Eddie Chignara. C’est un acteur-monde, un ogre de théâtre, un travailleur acharné, un rythmicien génial, doué d’une palette de jeu sans limites connues, doué surtout de cette générosité essentielle qui le fait toujours dépasser l’horizon d’attente des spectateurs. Il est pour moi une incarnation du théâtre populaire, par l’exigence qu’il a envers lui-même, par sa joie communicative, par le caractère héroïque de l’énergie qu’il offre, et surtout par une certaine manière de faire confiance à l’intelligence du spectateur. Je sais Eddie Chignara capable de marquer l’histoire du rôle. Depuis qu’ils l’ont vu jouer Shakespeare, Feydeau, Schwartz ou Sophocle, ses contemporains le savent capable de grandes choses, et attendent avec impatience sa révélation – ce qui est exactement le cas de Cyrano au début de l’acte I… Parce que je crois qu’il est possible de donner de la pièce une lecture politique radicale, profonde, sans concessions. Si Cyrano n’est qu’un conte pittoresque, folklorique, brillant et national, oublions-le. En revanche, nous pouvons rendre palpables pour le spectateur d’aujourd’hui l’héroïsme de Cyrano et la mélancolie de Rostand – l’héroïsme de Rostand et la mélancolie de Cyrano. Extrait de la note d’intention de Lazare Herson-Macarel
Cyrano d’Edmond Rostand
Mise en scène Lazare Herson-Macarel
Scénographie : Ingrid Pettigrew
Costumes : Alice Duchange Lumière : Jérémie Papin
Régie générale : Thomas Chrétien
Collaborateur artistique : Philippe Canales
Avec : Eddie Chignara – Cyrano Joseph Fourez – Christian Morgane Nairaud – Roxane Julien Campani – De Guiche Céline Chéenne – La D uègne, Carbon de Casteljaloux Philippe Canales – Le Bret David Guez – Ragueneau
Production(s) : Cie de la jeunesse aimable, co-production Théâtre Anne de Bretagne-Vannes, théâtre de la Coupe d’Or-Rochefort avec la participation du JTN.
Durée: 2h30Théâtre de la Tempête
Du 15 novembre au 16 décembre 2018THEATRE DES BERGERIES-NOISY LE SEC (93) : samedi 17 mars.
THEATRE EDWIGE FEUILLERE- VESOUL(70) : mardi 20 mars
THEATRE D’EAUBONNE(95) : vendredi 23 mars
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