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Ariane Mnouchkine utilise le rire comme arme contre la peur dans Une chambre en Inde

À la une, A voir, Les critiques, Paris, Théâtre
Vijayan Panikkaveettil, Shafiq Kohi, Samir Abdul Jabbar Saed, Ghulam Reza Rajabi, Duccio Bellugi-Vannuccini © Michèle Laurent

Vijayan Panikkaveettil, Shafiq Kohi, Samir Abdul Jabbar Saed, Ghulam Reza Rajabi, Duccio Bellugi-Vannuccini © Michèle Laurent

La dernière création du Théâtre du Soleil dresse le portrait d’une société en crise face au terrorisme. Ariane Mnouchkine plus politique que jamais convoque sur scène Shakespeare, Tchekhov mais aussi Daesh et Charlie Chaplin dans un tourbillon théâtral qui navigue entre le théâtre contemporain et le théâtre traditionnel.

Lorsque Ariane Mnouchkine emmène sa troupe en janvier 2016 pour écrire Une Chambre en Inde, c’est après les attentats sanglants de l’année 2015. Le Théâtre du Soleil atterrit à Pondichéry telle une troupe de théâtre réfugiée. Le spectacle raconte la violence de l’époque actuelle à travers le regard d’un petit groupe de français invités à créer un spectacle par l’Alliance Française. Mais face aux horreurs qui secouent la planète, que peut-elle raconter ? Quel est l’utilité du théâtre ? Ce sont toutes ces questions qui hantent le personnage central de la pièce Cornélia interprété par la magique Hélène Cinque. Ses nuits sont agitées. Les fantômes envahissent ses cauchemars.

Le cœur de la pièce se fonde sur le Theru koothu, un théâtre traditionnel Tamoul coloré et joué traditionnellement par les classes les plus pauvres. Il raconte des épisodes du Mahabharatha et du Ramayana. Les quatre scènes sont comme des marqueurs dans le spectacle pour se souvenir que le théâtre est un art ancestral. Mais la pièce est bien ancrée dans notre époque. Si Ariane Mnouchkine fait appel à Shakespeare ou Tchekov. Ils apparaissent comme deux personnages de cette épopée. Elle montre aussi toute la haine qui envahit nos sociétés. Elle représente notamment sur scène les terroristes de Daesh.

Shafiq Kohi, Omid Rawendah et Hélène Cinque © Anne Lacombe

Shafiq Kohi, Omid Rawendah et Hélène Cinque © Anne Lacombe

Le spectacle fait souvent froid dans le dos. Il dit les choses, de manière frontale, avec brutalité. Mais heureusement cette Nuit en Inde est aussi une comédie. Ariane Mnouchkine utilise le rire comme carapace pour se protéger des horreurs du monde. On adore la scène entre des dignitaires d’Arabie Saoudite qui demandent à la Ministre de la Culture islandaise comment remonter dans le classement des pays respectant les droits de l’Homme (et de la femme). Ils se font laminer et sont ridicules. Le Gouvernement français qui ferme les yeux sur le sort des femmes dans ce pays pour mieux vendre ses armes et ses avions en prend pour son grade. Le public se manifeste et applaudit. Avec le rire pour surmonter les peurs et pour dénoncer la haine, le spectacle fait mouche. On passera sur les quelques petites longueurs dans la deuxième partie (notamment la 4ème scène du Theru koothu qui paraît interminable) pour se concentrer sur l’essentiel, la matière théâtrale en prise avec l’époque. Ariane Mnouchkine utilise même la vidéo !

La dernière scène est un hommage au grand film Le Dictateur. On entend la voix de Voix de Charlie Chaplin dans son discours final. « Je suis désolé, mais je ne veux pas être empereur, ce n’est pas mon affaire. Je ne veux ni conquérir, ni diriger personne. » Ici le Dictateur n’est pas représenté en Hitler mais en Djihadiste. Jusqu’au bout des frissons nous parcourent le corps pendant ce spectacle.

Stéphane CAPRON – www.sceneweb.fr

Une chambre en Inde
une création collective du Théâtre du Soleil
dirigée par Ariane Mnouchkine
musique de Jean-Jacques Lemêtre
en harmonie avec Hélène Cixous
avec la participation exceptionnelle de
Kalaimamani Purisai Kannappa Sambandan Thambiran Durée prévue du spectacle
Première : 2h30 (sans entracte)
Deuxième Partie : 1h50 (sans entracte)
Intégrale : 5h (avec entracte)

18 novembre 2016/par Stéphane Capron
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