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Valérie Baran : « Nous sommes les fers de lance d’une société ouverte sur le monde »

À la une, Les interviews, Théâtre

Valérie Barran cadré

Le questionnaire du collectif « Décoloniser les arts ? » envoyé à toutes les directrices et directeurs de structures publiques permet de relancer le débat sur la diversité dans le monde de la culture en France. Cette initiative est saluée et encouragée par les structures en France qui œuvrent déjà depuis longtemps pour que toutes les composantes de la société française soient présentes sur les plateaux. C’est le cas du Tarmac, la scène internationale francophone, dirigé par Valérie Baran. Le Tarmac propose en ce mois de mars la 1ère édition de son festival Traversées Africaines du 9 mars au 16 avril. Rencontre avec une directrice engagée.

Que pensez-vous de l’initiative du collectif « Décoloniser les arts ? »

Je trouve cela très bien. C’est absolument nécessaire. Il faut décoloniser les esprits. C’est ce que nous faisons au Tarmac depuis plus de dix ans. Des siècles de colonisation ont laissé des traces importantes. Il faut aujourd’hui changer les modes de pensées.

Pensez-vous comme David Bobée que le monde de la culture est raciste ?

Je ne suis pas loin de partager cette pensée pour une certaine partie de la profession qui continue de véhiculer, comme le reste de la société française, un regard sur l’autre qui s’apparente à du racisme. Tout comme la misogynie ou l’homophobie sont présents dans nos métiers. La xénophobie est grandissante en France et malheureusement le milieu de théâtre n’y échappe pas.

Par exemple ?

Et bien notre profession est soumise à de fortes pressions politiques dans certains lieux qui heureusement ne représentent pas la majorité. Mais cela existe. Des lieux renoncent à la programmation de certains spectacles sous la pression d’élus locaux de peur de créer des remous parce qu’il y a de la nudité, parce que l’on parle du genre, parce que l’on parle des étrangers. Alors que nous devrions être les fers de lance d’une société ouverte sur le monde. La saison dernière nous avions produit le spectacle de Jacques Allaire autour de Franz Fanon, « Les damnés de la terre ». Beaucoup de mes collègues ont renoncé à le programmer par peur des réactions car le spectacle évoque la guerre d’Algérie. Je me suis entendue dire : « Il y a beaucoup de harkis dans ma ville, beaucoup d’algériens, il y a la montée du Front National… » Il y avait toujours des raisons pour refuser cette pièce. Alors qu’il est urgent de faire entendre la pensée de Fanon.

Comment faire pour que des artistes noirs puissent intégrer des distributions ?

Il faut sortir de la sidération des metteurs en scène pour les corps noirs. Il faut regarder l’homme et pas sa couleur. Il faut arrêter de regarder l’autre dans son étrangeté. Il faut avant tout regarder le talent. Il faut que cela change et c’est tout notre travail ici.

On pourra donc voir ces artistes dans le cadre du Festival Traversées Africaines. Quels seront les temps forts ?

Il y a le grand spectacle autour de l’immense texte d’Aimé Césaire, « Le cahier d’un retour au pays natal », habité par Etienne Minoungou. Autre artiste de talent, Dieudonné Niangouna qui porte le texte d’un autre grand génie de la littérature, Sony Labou Tansi avec « Machin la Hernie » dans une mise en scène de Jean-Paul Delore. Et puis il y aura « Africa« , pièce singulière de Oscar Van Rompay et Peter Verhelst qui sont flamands. Oscar vit la moitié de l’année au Kenya. Il raconte cette vie déchirée avec ce sentiment de n’être plus nul par chez lui. C’est le sentiment que connaissent beaucoup d’exilés dans ce grand écart entre deux cultures. Nous recevrons aussi les chorégraphes Herman Diephuis, Auguste Ouedraogo, Bienvenue Bazié et Simon Abbé.

Propos recueillis par Stéphane CAPRON – www.sceneweb.fr

9 mars 2016/par Stéphane Capron
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