Stéphane Braunschweig ouvre la saison avec la dernière pièce du dramaturge Luigi Pirandello, « Les géants de la montagne » écrite peu de temps avant sa mort en 1936, pièce lyrique inachevée. Claude Duparfait en Cotrone et Dominique Reymond en Ilse donnent les clés de ce texte compliqué sur la puissance du rêve dont Stéphane Braunschweig a imaginé une fin.
Les Géants de la montagne oppose une troupe d’acteurs (« La compagnie de la comtesse« ) qui donnent corps aux rêves, aux habitants d’une ferme (les « poissards ») qui tirent les rêves de leurs corps. Ces comédiens errants emmenés par la Comtesse Ilse croisent sur leur chemin le magicien Cotrone, créateur de sortilèges. Claude Duparfait en Cotrone et Dominique Reymond en Ilse sont les pivots de ce spectacle. Ces deux grands comédiens donnent toute la force poétique et magique à cette pièce sur l’exaltation du théâtre et ses pouvoirs imaginaires. Ils nous sauvent un peu de l’ennui.
Stéphane Branschweig, l’un des plus grands scénographes de la scène française, a imagine une boîte rectangulaire une sorte de petit théâtre au centre de l’espace nu de la scène. Dans la villa de Cotrone hantée par les rêves, les comédiens cherchent à jouer « La Fable du fils changé » (une pièce de Pirandello). Le dramaturge italien pose la question de la place de l’art et de la poésie dans la société face aux pouvoirs politiques. Il écrit la pièce en 36. On peut voir dans ces Géants de la Montagne les fascistes, symbole de l’incapacité à rêver. Stéphane Branschweig fait entendre des grondements dans la salle au moment où les comédiens s’avancent vers les Géants pour s’apprêter à jouer. « J’ai peur… j’ai peur» sont les derniers mots écrits par l’auteur.
On le répète la grande force du spectacle repose sur le jeu de Claude Duparfait et de Dominique Reymond. Stéphane Branschweig tente une approche du côté du théâtre fantastique. Les fantômes et les rêves prennent corps dans la maison de Cotrone. Ce n’est pas totalement abouti. Sa scénographie est un peu mois spectaculaire que d’habitude. Il a fait le choix de mettre en avant le jeu des comédiens, et surtout il a imaginé une fin à la pièce. On retrouve les comédiens emmenés par Ilse vingt après. Le fallait-il ? Ou fallait-il rester sur cette idée de la peur à l’approche de la mort ? Pour que chaque spectateur puisse donner libre cours à ses propres rêves ? On aurait aimé finalement rester sur l’incertitude du destin de ses personnages face à la barbarie annoncée par le vacarme des Géants de la montagne.
Stéphane CAPRON – www.sceneweb.fr
Les Géants de la montagne
de Luigi Pirandello
Traduction de l’italien
Stéphane Braunschweig
mise en scène et scénographie
Stéphane Braunschweig
avec
John Arnold, Elsa Bouchain, Cécile Coustillac, Daria Deflorian, Claude Duparfait, Julien Geffroy, Laurent Lévy, Thierry Paret, Romain Pierre, Pierric Plathier, Dominique Reymond, Marie Schmitt, Jean‑Baptiste Verquin, Jean‑Philippe Vidal
collaboration artistique
Anne-Françoise Benhamou
collaboration à la scénographie
Alexandre de Dardel
costumes
Thibault Vancraenenbroeck
lumières
Marion Hewlett
son
Xavier Jacquot
vidéo-animation
Christian Volckman
maquillage et coiffures
Karine Guillem
assistanat à la mise en scène
Amélie Énon
Production
La Colline – théâtre national
Le texte de la pièce est à paraître aux éditions Les Solitaires Intempestifs.
1h50Création à La Colline
Grand Théâtre
du 2 Septembre au 16 Octobre 2015
relâche du 18 sept. au 28 sept. inclus
du mercredi au samedi à 20h30, le mardi à 19h30 et le dimanche à 15h30
Surtitrage français dimanche 4 et mardi 13 octobre
Audiodescription mardi 6 et dimanche 11 octobre
Surtitrage anglais samedis 3 et 10 octobre
Bonlieu – Scène Nationale d’Annecy du 4 au 6 novembre
Théâtre du Gymnase à Marseille du 10 au 14 novembre
CDR de Tours du 18 au 26 novembre 2015
CDN de Besançon du 2 au 5 décembre
TNS du 10 au 19 décembre 2015
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