Pièce, chorégraphie, pièce chorégraphique, concept, objet chorégraphique, performance, sont les termes que l’on retrouve le plus souvent pour définir un spectacle de danse aujourd’hui.
Le « ballet » est, lui, relié directement à la « danse classique » ou « folklorique », ce qui reflète une certaine restriction et vulgarisation de ce terme.
Ce projet n’a pas pour point de départ de questionner l’évolution du ballet et ce qu’il représente aujourd’hui, ni de revisiter un classique et d’en offrir une version moderne.
Il s’agit d’essayer de reconnaître ce qui le définit et ce qu’il nous a inconsciemment transmis.
D’accepter la danse comme un plaisir, un divertissement, un langage, un acte politique, dans la narration ou dans l’abstraction.
En accepter la beauté, l’écriture, la rigueur, la fêlure, la passion, l’émotion.
D’interroger l’éloignement volontaire.
Pour cela, j’ai choisi de travailler sur des Lieder, forme musicale majeure de l’époque romantique, et d’en utiliser chaque texte comme un livret. Poèmes germaniques mis en musique, issus du milieu populaire (Volkslied : volk = peuple), ils laisseront place à des formes plus complexes (Kunstlied : kunst = art) comme avec Franz Schubert, Gustav Mahler ou Alban Berg. Leurs thèmes principaux, la nature, la nuit, le voyage et l’amour, sont également des sources d’inspirations fréquentes dans le ballet et l’art chorégraphique.
On peut alors remarquer, entre le lied et le ballet, deux évolutions différentes, voire inversées, mais dont les sources d’inspirations communes créent un lien rarement exploité. Ainsi, j’aimerais jouer des codes, ces fameux codes que tout artiste désire fuir, mais qui reviennent au galop, déguisés. Et l’on en revient à cette notion de patrimoine que je qualifierais d’évident. Considérer les références telles que la pantomime ou l’acte blanc. Le ballet « à entrées » ou « continu ». Jouer sur les termes : variation/solo, pas de deux/duo… Ce n’est pas parce que les termes changent que les codes disparaissent. Ils se dessinent autrement, changent, mais demeurent toujours.
Au plateau, huit danseurs contemporains, pour qui le mouvement et le plaisir de danser ne sonnent pas comme des freins à l’écriture contemporaine, mais en sont les moteurs principaux.
Bien que d’âges et de maturités différents, tous dégagent une conscience singulière, fine, et parfois instinctive, de l’importance du geste dansé, de l’état de danse.
Plonger dans une danse à vivre et pas seulement à penser. Note d’intention de Thomas Lebrun
Lied Ballet
Chorégraphie Thomas Lebrun
Création musicale David François Moreau
Musique Lieder d’Alban Berg, Gustav Mahler, Arnold Schönberg, Franz Schubert
Lumière Jean-Marc Serre
Son Mélodie Souquet
Costumes Jeanne Guellaff
Avec Benjamin Alunni (ténor), Thomas Besnard (piano), Maxime Camo, Anthony Cazaux, Raphaël Cottin, Anne-Emmanuelle Deroo, Tatiana Julien, Anne-Sophie Lancelin, Matthieu Patarozzi, Léa ScherProduction Centre chorégraphique national de Tours
Coproduction Festival d’Avignon, Maison de la Danse de Lyon, Les Quinconces-L’Espal Scène conventionnée du Mans, Maison de la Culture de Bourges Scène nationale, Scène nationale de Besançon, La Rampe-La Ponatière Scène conventionnée (Échirolles), Association Beaumarchais SACD
Avec le soutien de la Région Centre et la SPEDIDAM
du 6 au 13 juillet 2014 – Festival d’Avignon, Cloître des Carmes – CRÉATION –
7 et 8 octobre 2014 – Maison de la danse de Lyon
24 et 25 octobre 2014 – Grand Théâtre, Tours
21 et 22 janvier 2015 – Maison de la culture de Bourges, scène nationale
24 février 2015 – Les Quinconces-l’Espal, scène conventionnée, théâtres du Mans
26 et 27 mars 2015 – Scène nationale de Besançon
du 1er au 4 avril 2015 – Théâtre National Chaillot, Paris
5 mai 2015 – La Rampe, scène conventionnée, Échirolles
27 mai 2015 – Scène nationale d’Orléans
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