Mozart fera à l’ouverture de l’édition 2026 du Festival d’art lyrique d’Aix-en Provence, avec une nouvelle version de La flûte enchantée. Un festival qui connait des difficultés financières et « accélère la sortie de crise », ont annoncé vendredi ses organisateurs.
Du 2 au 21 juillet 2026, ce rendez-vous prestigieux considéré comme un « laboratoire » pour la création lyrique, présentera quatre opéras mis en scène, deux opéras version concert, seize concerts et récitals, selon le programme présenté lors d’une conférence de presse.
« Le festival va très bien », a assuré Olivier Leymarie, directeur général adjoint, interrogé sur les comptes. En 2024, après plusieurs années de déficit, le festival avait mis en œuvre un plan de redressement à la demande de ses partenaires publics (État, ville, métropole, département, région). Pour 2025, « des mesures ont été prises, la voilure a été réduite », a-t-il indiqué, ajoutant que cette édition avait « été excellente en terme de programmation, d’accueil public et aussi de chiffres », permettant « d’accélérer la sortie de crise ».
Le budget de 2026 s’établit autour de « 23,1 M d’euros, soit une réduction de 3% par rapport à 2025 et de 16% par rapport à 2023 », a-t-il précisé. « Un budget resserré, mais pas une programmation resserrée », a-t-il jugé.
La programmation du festival est largement celle de son ex-directeur général Pierre Audi, décédé brutalement en mai dernier. Elle démarrera par La flûte enchantée de Mozart, dirigée par Leonardo García-Alarcón et mis en scène par Clément Cogitore, avec Sabine Devieilhe dans le rôle de La reine de la nuit. Le duo à succès qui avait présenté Les Indes Galantes de Rameau en 2019 avec des danseurs de Krump à l’Opéra Bastille à Paris se reforme. Cette oeuvre « ensorcelle » Clément Cogitore depuis toujours. Il souhaite en révéler « les résonances contemporaines ». « L’oeuvre appelle à quelque chose de léger sur scène, il n’y aura pas de scénographie encombrante, mais des images projetées, pour une mise en scène entre le théâtre de trétreaux et la lanterne magique.» Clément Cogitore promet une forme légère. Ce sera aussi le cas pour La femme sans ombre de Richard Strauss, mis en scène par Barrie Kosky dans un décor « qui vise l’épure ». Le chef de l’Orchestre de Paris, le Finlandais Klaus Mäkelä, dirigera pour la première fois un opéra, avec dans la distribution Michael Spyres, Vida Miknevičiūtė, Tamara Wilson, Brian Mulligan et Nina Stemme.
La création mondiale contemporaine de l’édition 2026 est confiée à Francesco Filidei avec Accabadora. Le compositeur italien adapte un roman de 2009 de l’Italienne Michela Murgia, écrivaine et militante politique, un livret co écrit avec Manuelle Mureddu, dans une mise en scène de Valentina Carrasco . Le roman et l’opéra s’intéressent à « une figure traditionnelle sarde » qui aide à passer de la vie à la mort, a indiqué ce dernier. Selon la tradition sarde, l’accabadora est une « seconde mère » à qui l’on confie l’éducation d’un enfant à une seconde figure maternelle, en parallèle de sa mère biologique. La contrealto Noa Frenkel incarnera le rôle de L’Accabadora.
Enfin, dernière création, El Cimarrón à l’occasion du centenaire de Hans Werner Henze (1926-2012) dans une mise en scène de Elayce Ismail, avec le barython Eric Greene.
Interrogé sur son projet artistique, le nouveau directeur général, l’Américain Ted Huffman, qui prendra ses fonctions en janvier, a indiqué qu’il comptait « mettre en avant les jeunes talents, la création (contemporaines, ndlr), les formes légères, tout en équilibrant avec les grands artistes du répertoire ».
Avec Agence France-Presse


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