Soir de Première avec Julien Villa

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Julien Villa est acteur, auteur et metteur en scène. Il se forme au conservatoire du 5e arrondissement de Paris, puis au CNSAD. Proche du Festival de Villeréal, il écrit et met en scène en 2016 J’ai dans mon coeur un General Motors avec la compagnie Vous Êtes Ici. Il crée ensuite la compagnie La Propagande Asiatique. Il sera sur la scène du CDN des 13 vents, à Montpellier, pour la création de la nouvelle pièce de Céline Champinot, Le Mauvais Sort, avec Zakary Bairi, Anaïs Gournay et Cléa Laizé.

Avez-vous le trac lors des soirs de première ?

J’avais un trac fou jusqu’à ce que je rencontre un hypnotiseur.

Comment passez-vous votre journée avant un soir de première ?

C’est souvent le moment du travail de répétition le plus ingrat. Il faut faire des raccords, des réglages, jusqu’au dernier moment. La tension monte, c’est à devenir dingue. Mais, pour ce spectacle, ce sera différent. Les choses seront plus douces. Le cabaret du Mauvais Sort, c’est avant tout beaucoup d’amour. Les répétitions nous permettent de respirer. Le jour de première sera une fête.

Avez-vous des habitudes avant d’entrer en scène ? Des superstitions ?

Tout un tas de tics et de rituels dont le nombre augmente au fil des représentations. Céline Champinot s’en est d’ailleurs inspirée pour l’écriture de la pièce. Dans le spectacle, les loges sont à vue. Le public aperçoit les changements de costumes. Nous avons chorégraphié un certain nombre de nos rituels d’avant entrée en scène pour composer une sorte de ballet érotique.

Première fois où vous vous êtes dit « Je veux faire ce métier » ?

J’en ai eu d’abord le pressentiment en assistant à une représentation scolaire en CM2. Mais la véritable épiphanie était pendant une représentation de Vivipares, la première pièce de Céline Champinot en 2016. Je traversais une période de doute sur mon métier d’acteur. Beaucoup de solitude. Ce spectacle m’a guéri.

Premier bide ?

C’était dans une pièce absurde qui n’était qu’un enchaînement de numéros. L’actrice qui devait chanter en première s’est évanouie. Un acteur l’a aidée à sortir de scène. Une amie journaliste qui faisait ses premiers pas en tant qu’humoriste m’a forcé à entrer en scène pour improviser un sketch. Une catastrophe.

Première ovation ?

J’espère me souvenir de celle de ce soir.

Premier fou rire ?

Je ris tout le temps quand mes partenaires font des blagues.

Premières larmes en tant que spectateur ?

Je ne me rappelle plus du spectacle, ni du nom de famille de l’actrice qui jouait. Je me souviens juste de son prénom : Isabelle.

Première mise à nu ?

Dans le spectacle de ce soir, mon numéro de strip-tease sera annoncé par un magicien. Il dira : « Voici monsieur le policier… L’uniforme lui va très bien, mais il insiste pour l’enlever ! ».

Première fois sur scène avec une idole ?

Plusieurs idoles : Zakari Bairi, Anaïs Gournay et Cléa Laizé.

Première interview ?

Un micro-trottoir au sujet de la guerre en Irak. J’étais en CE2. Je me souviens que les journalistes annonçaient une troisième guerre mondiale. Les gens dévalisaient les supermarchés pour faire des provisions de pâtes.

Premier coup de cœur ?

J’hésite entre Crime et châtiment par Frank Castorf et La Bible, vaste entreprise de colonisation d’une planète habitable de Céline Champinot, deuxième volet de sa trilogie Biblico-Pop.