Aux côtés de Jang Ho Kim, président du Korea Arts Management Service, et de Kyu Choi, directeur artistique du Seoul Performing Arts Festival, Tiago Rodrigues a annoncé que le coréen serait la langue invitée du Festival d’Avignon 2026 / Photo Stéphane Capron
Après avoir concédé qu’il « aurait voulu avoir plus de théâtre en langue arabe » lors de cette 79e édition, le directeur du Festival d’Avignon, Tiago Rodrigues, a annoncé que le coréen serait la langue invitée l’an prochain.
Après une nuit d’orage à Avignon, qui a mis à mal les affiches des spectacles du Festival Off accrochées dans les rues, mais aussi bousculé la deuxième représentation du Soulier de Satin dans la Cour d’honneur, qui a dû s’interrompre après la première partie, le directeur du Festival, Tiago Rodrigues, s’est, à l’occasion d’une rencontre organisée ce lundi 21 juillet au Cloître Saint-Louis, excusé auprès du public présent ce soir-là – qui, pour partie, a pu dormir dans les loges du Palais des Papes sur des lits de camp prévus initialement pour les comédiennes et comédiens. Le metteur en scène a ensuite déroulé un pré-bilan de la 79e édition du Festival, marquée, cinq jours avant sa clôture, par une fréquentation inédite depuis plus de dix ans avec un taux de remplissage de 96,7% et 118 554 billets vendus en date du 21 juillet.
Avec 291 représentations payantes et 10 en entrée libre, 40 lieux de spectacles, dont 20 extra-muros, le Festival accueillait cette année 32 créations. 47% de la programmation était présentée en première mondiale et 55% des projets étaient produits ou co-produits par le Festival, avec une parité parfaite de 22 femmes pour 22 hommes. Parmi les nouveautés de cette année qui perdureront, Tiago Rodrigues mentionne la reconduction des avant-premières, à l’image de celles organisées le 4 juillet dernier, qui permettent aux partenaires médico-sociaux et éducatifs de la ville d’accéder aux oeuvres en priorité, ainsi que la poursuite du festival de La FabricA inauguré en avril dernier autour de la jeunesse et des territoires.
Point noir au tableau : seulement 30% de la programmation de cette 79e édition était en relation avec la langue invitée, l’arabe. « On aurait voulu avoir plus de théâtre en langue arabe », a reconnu Tiago Rodrigues, qui entend « les débats qui ont animé cette édition concernant la langue invitée ». Le directeur du Festival a évoqué « des contraintes de programmation » et précisé que deux spectacles de théâtre en langue arabe initialement prévus cette année seront présentés l’an prochain.
Après l’anglais en 2023, l’espagnol en 2024 et l’arabe en 2025, le coréen sera la prochaine langue invitée par le Festival. Aux côtés de Jang Ho Kim, président du Korea Arts Management Service, et de Kyu Choi, directeur artistique du Seoul Performing Arts Festival, et sans citer de nom concernant le·a prochain·e artiste associé·e, Tiago Rodrigues a précisé que « après avoir présenté trois langues globales qui touchent plusieurs régions du monde, mais qui sont aussi porteuses de complexité, car ce sont des langues qui en ont parfois colonisé d’autres », le Festival opère ici un choix inverse en s’associant à une langue présente « dans le monde entier à travers la musique, la fiction télévisée, le cinéma ou la littérature, sans jamais avoir été une langue dominatrice ». Tiago Rodrigues concède que le spectacle vivant de langue coréenne est assez peu représenté en France. « C’est un retard historique sur lequel il faut travailler », assène-t-il, en nous donnant rendez-vous l’année prochaine pour combler cette lacune.
Fanny Imbert – www.sceneweb.fr
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