L’Inde entre au Festival d’art lyrique d’Aix, qui « redresse » ses comptes
Du 4 au 21 juillet 2025, le 77e Festival d’art lyrique d’Aix, considéré comme un « laboratoire » pour la création lyrique, va présenter au total cinq opéras mis en scène, deux opéras version concert, douze concerts et récitals, dans une version allégée.
Des notes indiennes vont faire pour la première fois leur entrée au Festival d’art lyrique d’Aix-en-Provence en juillet prochain, une édition qui poursuivra le « redressement » de ses comptes avec un budget en baisse de près de 15%.
Parmi les opéras, une création mondiale contemporaine fait entrer dans le continent indien, « encore inexploré » par le festival, selon la Fondation Luma (fondation suisse de soutien à la création) qui a coproduit l’œuvre. Il s’agit de The Nine Jeweled Deer, sur une musique de la compositrice israélo-américaine Sivan Eldar, qui utilise l’électronique. Cet opéra sera interprété par la chanteuse américaine de tradition indienne Ganavya Doraiswamy et l’Indienne Aruna Sairam, spécialisée dans le style carnatique (musique classique d’Inde du Sud), dans une mise en scène de l’Américain Peter Sellars.
La fidélité à Mozart se poursuivra avec la huitième production de Don Giovanni (dirigée par Sir Simon Rattle dans une mise en scène de Robert Icke), le baroque italien sera illustré par La Calisto, troisième ouvrage de Cavalli programmé à Aix (direction musicale Sébastien Daucé, mise en scène de Jetske Mijnssen), et l’opéra français sera représenté avec Louise de Charpentier (direction musicale de Giacomo Sagripanti, mise en scène de Christof Loyet). Enfin, Ted Huffman va mettre en scène The Story of Billy Budd, Sailor, d’après Britten. Donnés en version de concert, Les Pêcheurs de perles et La forza del destino permettront à Brian Jagde et Anna Pirozzi de faire leurs débuts à Aix et donneront lieu à des prises de rôle attendus pour Pene Pati et Mané Galoyan.
Un festival fragile économiquement
Interrogé sur les comptes du festival, qui fait l’objet d’un plan de redressement après plusieurs années de déficit, le directeur général Pierre Audi affirme que « les finances se portent mieux ». « Nous avons eu une année difficile. Nous essayons de nous rétablir », ajoute-t-il, assurant appliquer « la feuille de route très stricte » demandée par les partenaires publics (État, ville, métropole, département, région) qui soutiennent le festival.
Ces derniers ont demandé au printemps à la gouvernance de la manifestation un plan d’économies et la mobilisation de financements privés à hauteur de 850 000 euros. Ils avaient également apporté 1,6 million d’euros sous forme d’avance de fonds remboursable. « Ça reste bien sûr un festival fragile. Nous avons une voile beaucoup plus réduite que d’autres années », précise Pierre Audi.
Selon le festival, le budget de l’édition 2025 sera d’environ « 24 millions d’euros, en baisse de 14% par rapport à 2024 ». Il est fait appel à des « productions plus légères en termes de coût, à des co-financements et des partenariats plus nombreux [avec les Chorégies d’Orange, par exemple, NDLR] et une diffusion plus grande ». En revanche, la programmation gratuite et l’élargissement du public ne seront pas touchés et seront mêmes renforcés, d’après le festival, auquel 68 000 spectateurs ont participé en 2024.
© Agence France-Presse
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