Les comédiennes et performeuses de Carte noire nommée Désir, mis en scène par Rébecca Chaillon, ont été victimes de plusieurs intimidations verbales et agressions physiques à caractère raciste, indique le Festival d’Avignon dans un communiqué.
« Depuis le 20 juillet 2023 à Avignon, les interprètes de Carte noire nommée désir de Rébecca Chaillon font face lors des représentations mais aussi dans les rues à des agressions verbales et physiques à caractère raciste », annonce le Festival d’Avignon. Programmée dans le cadre de la 77ème édition, Carte noire nommée Désir interroge la place des femmes afrodescendantes dans la société française à travers une performance où se mêlent le théâtre, la danse ou encore les arts plastiques.
Ce lundi 24 juillet, lors d’une représentation au Gymnase du lycée Aubanel, l’actrice et performeuse Fatou Siby a été frappée au bras par un spectateur. Lors d’un jeu participatif avec le public, la comédienne monte dans les gradins et s’empare des sacs à main au hasard dans l’assemblée. « On a très bien identifié que c’était un jeu, que c’était des comédiennes », raconte une spectatrice qui a assisté à l’incident. L’homme en question, âgé d’une soixantaine d’années, refuse alors de donner son sac. « Il a tiré dessus, il ne voulait pas lâcher. Il a tapé sur la main de la comédienne, assez violemment, et il est parti », précise une autre femme présente dans la salle, bouleversée par la scène. L’une des comédiennes s’exclame alors : « Voilà on peut frapper une actrice pendant un spectacle et partir tranquillement, c’est ce qu’on appelle le privilège blanc ! » devant une assemblée sidérée. Après l’intervention des services de sécurité, la performance reprend, malgré l’émotion des comédiennes. Mais Fatou Siby ne viendra pas saluer à la fin de la représentation.
Cette agression intervient après plusieurs intimidations verbales adressées aux performeuses de Carte Noire nommée Désir lors des représentations ou dans la rue. Le vendredi 21 juillet déjà, un homme avait interrompu la performance, exprimant son rejet de la pièce, la qualifiant de « déni de démocratie » avant de refuser de quitter la salle.
« Nous n’aurons pas la moindre tolérance à l’égard des comportements de ce genre, a affirmé Tiago Rodriguez, le directeur du Festival lors de la conférence de presse de clôture, ce mardi 25 juillet. Ils n’appartiennent ni au Festival d’Avignon, ni à son public. Je suis solidaire, au plus profond de mon cœur de Rébecca Chaillon, de son équipe et de son spectacle. »
Contactées, la metteuse en scène ainsi que l’ensemble de ses comédiennes n’ont pas voulu réagir à ces événements pour le moment, expliquant vouloir donner priorité à la dernière représentation prévue ce mardi 25 juillet. Après le Festival d’Avignon, le spectacle est notamment programmé au Théâtre de l’Odéon, du 28 novembre au 17 décembre prochain.
Fanny Imbert – www.sceneweb.fr
Pourquoi raciste? N’est ce pas un spectateur simplement agacé que l’on s’empare de son sac et qui a réagi un peu trop fermement ? Quel rapport avec la » race » ( sic)?
Euh… là c’est un peu le délire… racisme ? où ça ? ou alors, les informations sont partielles
Se foirer avec une prestation qui n’a pas plu à tout le monde et se cacher derrière le racisme, comme toujours, c’est quoi comme privilège ?
Quand on cherche un peu plus loin, voilà ce qu’on peu trouver par exemple: « Selon la Compagnie Dans le Ventre contactée par France Bleu, des violences ont eu lieu lors de trois représentations sur cinq, lors du festival In d’Avignon. Un soir, des doigts d’honneur ont été adressés de la part du public, lorsque les comédiennes ont parlé de violences policières. Une autre fois, la phrase « on est chez nous ! », a résonné dans la salle. » Des agressions verbales dans les rues ont également été dénoncées… Là on peu parler de racisme, ou ça ne vous suffit toujours pas? C’est toujours « un délire » ? Ou juste une façon d’exprimer que la prestation ne plait pas ?
Merci Clara pour ce message. C’est toujours insupportable de constater le déni des personnes blanches à propos du racisme profondément ancré en France.