Marie-José Malis dirige le CDN La Commune à Aubervilliers depuis 2014. Qui pour lui succéder en 2024 ? Voici la liste des artistes retenus par les tutelles.
Frédéric Bélier-Garcia
Après avoir étudié et enseigné la philosophie, en France et aux États-Unis, Frédéric Bélier-Garcia devient conseiller artistique à la Comédie-Française et au Conservatoire national supérieur d’art dramatique. Il signe sa première mise en scène sur une pièce de Max Frisch, Biographie : un jeu, avec Emmanuelle Devos, Eric Elmosnino… Suivront Un garçon impossible à la Comédie-Française, L’homme du hasard de Yasmina Reza, Un message pour les coeurs brisés de Gregory Motton, Une nuit arabe avec Lubna Azabal, Samir Guesmi, Niels Arestrup Zinedine Soualem…
Il crée alors la première pièce de Marie NDiaye, Hilda qui reçoit le Grand Prix du Syndicat de la Critique ; et signe l’écriture avec Emmanuel Bourdieu de la pièce Le mental de l’équipe, dont il cosigne la mise en scène avec Denis Podalydès.
À l’opéra lui est confiée la mise en scène du Don Giovanni de Mozart, Lucia di Lammermoor de Donizetti, des oeuvres de Rossini, Traviata aux Chorégies d’Orange et Macbeth de Verdi.
Fort de ce parcours, il est nommé directeur du Centre Dramatique National des Pays de la Loire à Angers qu’il dirige jusqu’en janvier 2020. Il y poursuit sa découverte d’auteurs contemporains, créant en France des textes inédits de Marius von Mayenburg, Fredrik Brattberg, Ivan Viripaev, Lars Noren. Et Marie NDiaye à nouveau dont il crée trois pièces notamment Royan, La professeure de Français présenté au Festival d’Avignon 2021, puis au Théâtre de la ville.
Au cinéma, Frédéric Bélier-Garcia est coscénariste des films, L’Adversaire, Selon Charlie, Un balcon sur la mer (tous trois en sélection officielle au Festival de Cannes). Il a aussi travaillé avec Brigitte Rouän, Éric Rochant, Emmanuel Bourdieu, Samir Guesmi…
Il écrit et réalise son premier court-métrage Le Dogsitter (avec au casting Samir Guesmi, Ophélia Kolb, Jean-Charles Clichet, Louise Chevillote), sélectionné en compétition nationale au Festival International de court-métrages de Clermont-Ferrand 2023, au Festival Côté court de Pantin, et diffusé sur France 2.
En 2023, il présente en juin à Montréal Royan, La professeure de Français de Marie Ndiaye, Puis en octobre, il mettra à la Comédie de Reims en scène Sur la côte sud de F. Brattberg, avec Dominique Valadié, Stéphane Roger, Joséphine de Meaux, Sébastien Eveno. Il réalisera en août Macbeth’s comédie, ou Toute sortie est définitive, court-métrage produit par Studio Canal.
Xavier Gallais
Xavier Gallais, élève de Daniel Mesguish au Conservatoire national supérieur d’art dramatique, a joué au théâtre plus d’une trentaine d’auteurs, d’Eschyle à Jean Genet, interprété certains des plus grands rôles classiques, comme Cyrano de Bergerac, Roméo, Roberto Zucco, Ruy Blas, Tartuffe ; et à l’opéra, notamment avec l’orchestre philharmonique national de Barcelone aux côtés de Marion Cotillard dans Jeanne d’Arc au bûcher de Paul Claudel.
En 2004, il obtient le Molière de la révélation masculine pour son interprétation de Roberto Zucco dans la pièce de Bernard-Marie Koltès, au théâtre des Bouffes du Nord, mis en scène par Philippe Calvario, qui révèle la richesse et l’étendue de son talent de comédien ; la critique conquise le compare à Patrick Dewaere.
En 2007, il est le premier acteur à obtenir le Raimu du meilleur comédien dans une comédie, pour Adultères de Woody Allen mis en scène par Benoît Lavigne. Remarqué très tôt par Jacques Weber3, ce dernier lui confie en 2001 le rôle-titre dans Cyrano de Bergerac avec Marina Hands, puis à nouveau un rôle en 2004 dans Ondine, aux côtés Laeticia Casta1. Jacques Weber lui offre en 2002 son tout premier rôle pour la télévision dans Ruy Blas, où il joue le rôle-titre face à Gérard Depardieu et Carole Bouquet.
En 2009, il est Silva Vaccaro dans l’adaptation de la pièce de Tennessee Williams Baby Doll, dont le rôle-titre est interprété par Mélanie Thierry, dans une mise en scène de Benoît Lavigne au théâtre de l’Atelier. Ce rôle, apprécié par la critique, marque un tournant dans sa carrière[réf. souhaitée]. En 2010, Michel Fau le met en scène, avec Julie Depardieu, dans Nono de Sacha Guitry.
À l’opéra, on le retrouve en 2012 avec l’orchestre symphonique de Barcelone dans l’oratorio Jeanne d’Arc au bûcher d’Arthur Honegger dirigé par Marc Soustrot à l’Auditori de Barcelone. Il interprète Frère Dominique aux côtés de Marion Cotillard.
En 2014, 60 ans après Gérard Philipe, il joue le rôle-titre dans Le Prince de Hombourg, dans la cour d’honneur du Palais des papes pour l’ouverture du festival d’Avignon, dirigé par Giorgio Barberio Corsetti.
En 2021, pour la naissance de la résidence d’artistes de Bourg-la-Reine et sa première année d’existence, la municipalité de cette commune des Hauts-de-Seine choisit d’y installer Xavier Gallais.
Laétitia Guédon
Laëtitia Guédon se forme à l’École du Studio d’Asnières en tant que comédienne, puis au Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique de Paris en mise en scène. Riche d’un métissage singulier, elle est en quête d’une esthétique indisciplinée, où se mêlent en permanence les arts et en particulier le théâtre, la vidéo, la danse et la musique live.
Passionnée de transmission artistique et de pédagogie, elle met un point d’honneur à accompagner toutes ses créations d’actions artistiques liées aux enjeux du spectacle. Pendant plusieurs années, elle développe ainsi d’ambitieux projets à destination des publics en partenariat, avec le Théâtre de la Commune – CDN d’Aubervilliers, le Théâtre des Quartiers d’Ivry – CDN du Val-de-Marne et La Comédie de Caen – CDN de Normandie.
Elle enseigne par ailleurs à l’Université Sorbonne Nouvelle, et est intervenue longtemps dans le cadre de Classes à Horaires Aménagés Théâtre (Collège Jean Vilar à La Courneuve) et en Option Théâtre (Lycée Le Corbusier d’Aubervilliers et Lycée Lamartine de Paris).
Elle fonde en 2006 la Compagnie 0,10, qui trouve son ancrage dans la création artistique, aussi bien que dans la transmission et le partage du processus de travail avec les publics.
À ce titre, tous les spectacles de la compagnie s’accompagnent de projets d’actions artistiques innovants (s’opérant en amont de la création). Ces projets, sur-mesure, développés à destination de tous les publics (et particulièrement la jeunesse) infusent sur le territoire dans lequel se déroule la création, en partenariat avec des structures culturelles, associatives et éducatives.
La compagnie est également particulièrement engagée dans la valorisation des écritures contemporaines. Ainsi, pour chaque création, une commande d’écriture est proposée à un auteur vivant. Kevin Keiss, Koffi Kwahulé, Marie Dilasser font partie des auteurices ayant collaboré avec la compagnie. Laurent Gaudé, Vanasay Kamphommala, Claudine Galéa, Nimmy Rafel (Inde) et Joséphine Serre prendront en charge l’écriture des cinq prochaines créations.
Elle dirige de 2009 à 2014 le Festival au Féminin dans le quartier de la Goutte d’Or à Paris. En 2009, sa première création, Bintou de Koffi Kwahulé est en résidence au Théâtre Gérard Philipe de Saint-Denis puis en création à la Chapelle du Verbe Incarné à Avignon, où il remporte le Prix de la Presse. Elle présente en 2010 et 2011 l’émission Pass Pass Théâtre sur Arte. En 2014, elle crée au Théâtre 13 à Paris, Troyennes – Les morts se moquent des beaux enterrements, traduit et adapté par Kevin Keiss d’après Euripide. En 2015, elle joue sous la direction de Serge Tranvouez dans une production de la Compagnie 0,10, Un dimanche au cachot d’après le roman de Patrick Chamoiseau (Théâtre des Quartiers d’Ivry, SN de la Guadeloupe et de la Martinique, Le Tarmac à Paris).
En 2015, Élise Vigier et Marcial Di Fonzo Bo, nommé directeur de La Comédie de Caen – CDN de Normandie, lui proposent de rejoindre leur collectif d’artistes associé·e·s. Elle y crée en 2017, SAMO. A tribute to Basquiat, un projet sur le peintre Jean-Michel Basquiat et retrouve la complicité de Koffi Kwahulé, à qui elle confie l’écriture du texte. Ce spectacle joue jusqu’en 2020 en tournée nationale : Théâtre des Quartiers d’Ivry, La Loge, Théâtre des Ilets – CDN de Montluçon, Théâtre de la Tempête…
En 2016, elle fonde Les Plateaux Sauvages, Fabrique Artistique et Culturelle de la Ville de Paris, où elle accompagne des artistes professionnel·le·s dans le développement de leur projet. Elle y dirige un projet au carrefour de la création professionnelle et de la transmission artistique, une pépinière de talents et un lieu de vie ouvert à tous les publics.
En 2018, la SACD lui confie pour le Festival d’Avignon la mise en scène des Intrépides Basta ! avec les autrices Céline Millat-Baumgartner, Natacha de Ponchara, Marine Bachelot NGuyen, Latifah Djerbi, Isabelle Wéry et Marie Dilasser, présenté au Conservatoire d’Avignon, aux Plateaux Sauvages et au Grütli à Genève.
En 2021, elle conçoit et met en scène pour la 75e édition du Festival IN d’Avignon, le spectacle Penthésilé.e.s – Amazonomachie sur la célèbre reine des Amazones, dont elle confie l’écriture à Marie Dilasser. Le spectacle est actuellement en tournée.
En 2023, elle mettra en scène Même si le monde meurt avec les jeunes acteurices de l’Atelier Cité du Théâtre de la Cité – CDN de Toulouse Occitanie, dont elle commandera l’écriture à Laurent Gaudé.
Elle imaginera également Violetta.s, une petite forme de La Traviata de Verdi, un projet commandé par l’Opéra National de Lorraine mettant en jeu des professionnel·le·s et des amateurices. Elle créera enfin Heroes un projet international en partenariat avec l’Ensatt de Lyon et l’Adishakti Theater de Pondichéry qui mettra en lien L’Iliade et La Bhagavad-Gîtâ.
En 2024, elle créera à la Comédie Française Trois fois Ulysse, autour de trois épisodes de L’Odyssée, dont elle commandera l’écriture à Claudine Galéa.
En 2025, elle a pour projet la mise en scène d’un opéra sur le mythe de Nausicaa et la question de l’hospitalité, avec le compositeur Grégoire Letouvet et dont le livret sera commandé à Joséphine Serre.
De plus, elle réalisera sa première création jeune public.
Célie Pauthe
En 2008, Célie Pauthe crée sa compagnie Voyages d’hiver et met en scène S’agite et se pavane d’Ingmar Bergman, produit par le Nouveau Théâtre de Montreuil, coproduit et présenté au Théâtre National de Strasbourg, à La Criée – Théâtre National de Marseille, au CDN de Sartrouville et au Nouveau Théâtre de Besançon. Elle met également en scène en 2011 Train de nuit pour Bolina de Nilo Cruz pour la biennale de création “Odyssées en Yvelines”.
De 2010 à 2014, Célie Pauthe est artiste associée à La Colline – théâtre national ; elle y crée, Long voyage du jour à la nuit d’Eugene O’Neill (2011) ; avec Claude Duparfait, Des arbres à abattre d’après le roman de Thomas Bernhard (2012). En mars 2013, elle met en scène Yukonstyle de Sarah Berthiaume, jeune autrice québécoise, dont la création française à lieu à La Colline- théâtre national, avant une tournée en France et en Suisse. En 2014, elle crée à La Comédie de Reims Aglavaine et Sélysette de Maurice Maeterlinck, qui sera ensuite présenté à La Colline-théâtre national. En septembre 2013, Célie Pauthe prend la direction du Centre Dramatique National Besançon Franche-Comté, où elle crée en janvier 2015 La Bête dans la jungle suivie de La Maladie de la mort, d’après Henry James et Marguerite Duras, avec Valérie Dréville, John Arnold et Mélodie Richard. En 2016, elle collabore, avec Claude Duparfait, à la mise en scène de La Fonction Ravel. Cette même année, elle crée Un amour impossible, d’après le roman de Christine Angot adapté par l’auteure, avec Bulle Ogier et Maria deMedeiros ; puis en janvier 2018, Bérénice de Racine, accompagnée de Césarée, court-métrage de Marguerite Duras. Ces deux pièces seront présentées en tournée pendant trois saisons après leur création, en France, en Suisse, en Espagne et au Portugal. Parallèlement à ces projets, entre 2015 et 2018, Célie Pauthe travaille avec la plateforme Siwa – laboratoire artistique conçu pour susciter des échanges entre des artistes, des intellectuels, des citoyens des mondes arabes et européens – sur un projet autour de L’Orestie d’Eschyle, mené par une équipe franco-iraquienne. Après plusieurs saisons de répétitions en France et en Irak, elle cosigne avec Haythem Abderrazak, metteur en scène irakien résidant à Bagdad, le chantier expérimental intitulé Looking for Oresteia présenté en septembre 2018 à Besançon, porté par une large troupe d’artistes dramatiques et musiciens français, tunisiens et irakiens.
En 2019, Célie Pauthe monte avec les jeunes artistes de l’Académie de l’Opéra national de Paris, La Chauve-Souris, opérette de Johann Strauss, qui sera créé à la MC 93 de Bobigny, avant d’être présentée en tournée.
En janvier 2021, elle crée à Besançon Antoine et Cléopâtre de William Shakespeare, dans une nouvelle traduction signée Irène Bonnaud, avec une large troupe d’artistes, dont Mélodie Richard et Mounir Margoum, déjà présents dans Bérénice. Les représentations sont reportées au printemps 2022 en raison de la pandémie. Emme met en scène en 2022 l’Annonce faite à Marie d’après Paul Claudel création mondiale du compositeur Philippe Leroux à Angers Nante Opéra et en tournée. En Octobre 2023 elle créera à Besançon Oui de Thomas Bernhard avec Claude Duparfait.
Myriam Marzouki et Sébastien Lepotvin
Née à Strasbourg, Myriam Marzouki grandit entre la France et la Tunisie. Normalienne et agrégée de philosophie, elle intègre l’école du Théâtre National Chaillot comme comédienne, mais c’est le désir de la mise en scène qui la pousse à créer en 2004 la Compagnie du dernier soir. Entre 2004 et 2010, elle crée ses premiers spectacles à partir d’un répertoire contemporain d’auteurs vivants, essentiellement issus du champ de la poésie contemporaine (Nathalie Quintane, Jean-Charles Massera, Véronique Pittolo, Patrik Ourednik, Emmanuelle Pireyre). En 2011, invitée par le Festival d’Avignon et Boris Charmatz, elle propose Invest in democracy, une performance sur la langue de la dictature tunisienne, qu’elle conçoit et interprète. En 2013, elle met en scène Le début de quelque chose d’après le texte d’Hugues Jallon au Festival d’Avignon avec 5 comédiens professionnels et un groupe de 8 comédiens amateurs. A partir de 2014, elle débute un nouveau cycle de son travail en collaboration avec le dramaturge Sébastien Lepotvin, autour de trois axes essentiels : une écriture théâtrale documentée qui recourt au montage de sources diverses, une exploration des imaginaires collectifs, la visée esthétique d’une poésie scénique qui convoque les arts visuels, la danse et la musique. Ensemble, ils créent Ce qui nous regarde (coproduit par les CDN de Dijon, Saint-Etienne, Valence, Limoges et la MC93), Que Viennent les Barbares (coprod MC93, CDN Reims, SN St-Brieuc), S-E-U-L-E-?, et en mars 2023, Nos Ailes Brûlent Aussi (MC93, Lieu Unique, CDN Colmar, L’Azimut d’Anthony). Depuis 2020, elle est invitée par la Comédie de Colmar et l’Opéra national du Rhin de Strasbourg pour donner des masterclass aux artistes de l’Opéra Studio. En 2021 elle conçoit et met en scène une petite forme itinérante, L’héroïne d’opéra doit-elle toujours mourir dans la dernière scène ? En septembre 2022, elle met en scène avec Emilie Capliez Histoire(s) d’Opéra pour les 50 ans de l’Opéra national du Rhin, forme opératique déambulatoire à travers 5 siècles d’art lyrique. En février 2024 elle mettra en scène Les Fantasticks, livret de Harvey Schmidt et musique de Tom Jones à l’Opéra national du Rhin.
Né en 1973 à L’Haÿ-les-Roses, Sébastien Lepotvin est historien de formation, spécialisé dans l’histoire culturelle de l’Afrique subsaharienne. Codirecteur de la Compagnie du dernier soir depuis 2014, il est le dramaturge et auteur des spectacles mis en scène par Myriam Marzouki. Ensemble, ils créent des spectacles qui questionnent les imaginaires contemporains et privilégient une écriture par le montage, en croisant plusieurs langages artistiques, associant texte, musique et image. En recherche d’une constante poésie scénique, ils allient la gravité et l’humour, et s’adressent au plus grand nombre sans sacrifier l’exigence de sens.
Egalement codirecteur du Théâtre l’Echangeur de Bagnolet entre 2017 et 2022, il avait été auparavant administrateur et co-programmateur du Théâtre Les Ateliers (Lyon), dédié aux écritures contemporaines, ainsi que membre de la commission littéraire de l’Agence Rhône-Alpes pour le Livre et la Documentation (ARALD) et du comité de lecture de la Maison-Antoine-Vitez. Avec Eric Vautrin, fondateur et directeur du festival Poésie/Nuit, il a organisé plusieurs éditions de cette manifestation dédiée à la poésie contemporaine sous toutes ses formes (Nathalie Quintane, Pierre Alféri, J-F Pauvros, Renée Gagnon, J-M Gleize…). Il a aussi accompagné des artistes de différentes disciplines artistiques tels que Rayess Bek, Alice Laloy, Simon Delétang, Clara Chabalier, Sébastien Derrey ou Frank Smith.
Laisser un commentaire
Rejoindre la discussion?N’hésitez pas à contribuer !