La metteuse en scène Néerlandaise Lotte de Beer a pris jeudi la direction de l’Opéra populaire de Vienne, devenant la première femme à occuper cette fonction dans un milieu qu’elle juge encore dominé par le « patriarcat ».
Née au Pays-Bas, Lotte de Beer âgée de 41 ans a été primée comme révélation par les « International Opera Awards » en 2015. Elle signe sa première production en France avec Aïda donnée lors d’une représentation unique sous couvre-feu à l’Opéra Bastille en février 2021, puis elle met en scène à Aix, des Noces de Figaro qui ont été beaucoup commentées.
Artiste expérimentale, elle souhaite « créer des liens avec le jeune public » et dit se se sentir paradoxalement « plus marginalisée » à mesure qu’elle prend de l’importance dans le paysage lyrique. Sa désignation pour cinq ans au Volksoper par la secrétaire d’Etat écologiste à la culture Andrea Mayer est d’autant plus importante à ses yeux qu’elle pourra « y établir ses propres règles ».
Elle entend adapter la programmation aux temps qui changent. « Quand les temps sont bons, l’art devrait secouer les gens et les réveiller », explique-t-elle sur le site internet de l’institution. « Mais quand les choses deviennent sombres et incertaines autour de nous, peut-être vaut-il mieux divertir ». Elle entend briser les barrières entre opéra, opérette et comédie musicale.
L’Opéra populaire (« Volksoper ») a été repeint en rose pour signaler le changement aux passants et inviter les spectateurs à voir la vie en rose le temps d’une représentation. Lotte de Beer compte mettre en scène elle-même plusieurs projets par an et entrelacera à l’automne deux œuvres de Tchaïkovski, l’opéra Iolanta et le ballet Casse-Noisette, pour en faire une seule histoire. Lotte de Beer succède au comédien allemand Robert Meyer, resté quinze ans à la tête de l’institution, un record.
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