Alexander Neef, le directeur général de l’Opéra national de Paris et Aurélie Dupont, la directrice de la danse, ont présenté les grandes lignes de la saison 2022/2023, qui permet à plus d’artistes féminines d’accéder à la mise en scène et à la direction d’orchestre.
L’Opéra de Paris va confier trois des six nouvelles productions lyriques à des metteuses en scène qui n’ont jamais été invitées dans l’institution : la Britannique Deborah Warner pour Peter Grimes de Benjamin Britten, l’Américaine Lydia Steier pour Salomé de Richard Strauss et l’Argentine Valentina Carrasco pour Nixon in China de John Adams qui fera son entrée au répertoire. Alexander Neef avait fait de la parité l’un des axes de son projet, il met ses paroles en conformité avec ses actes. Cela concerne aussi la direction d’orchestre avec la présence de l’Italienne Speranza Scappucci pour Les Capulet et les Montaigu de Bellini, l’Australienne Simone Young pour Salomé et l’Allemande Joana Mallwitz pour Peter Grimes. En revanche, il n’y a aucun opéra composé par une femme dans la programmation. Alexander Neef le reconnait : « il y a encore des efforts à faire ».
Les autres productions seront confiées à Krzysztof Warlikowski pour Hamlet d’Ambroise Thomas avec Ludovic Tézier dans le rôle-titre, Thomas Jolly pour Roméo et Juliette de Gounod et Robert Carsen pour Ariodante de Haendel avec Emily d’Argento dans le rôle-titre.
Dans la programmation danse, le Norvégien Alan Lucien Oyen et l’Américaine Bobbi Jene Smith chorégraphieront les deux créations de la saison. Une soirée hommage à l’ex-star française de la danse Patrick Dupond, décédé en 2021, sera présentée en février. Le Ballet de l’Opéra se produira les 20 et 21 juillet au célèbre Hollywood Bowl à Los Angeles, puis en septembre au Grand Théâtre de Provence, avec lequel l’Opéra national de Paris a signé une convention de partenariat pour trois années qui comprendra des master-classes et des ateliers avec les élèves des conservatoires d’Aix et Marseille. Un partenariat a également été signé avec le Conservatoire à rayonnement départemental de Cayenne en Guyane, afin de desceller de futurs talents, c’est l’autre grand chantier de l’Opéra national de Paris, celui de la diversité, à la suite du rapport de Constance Rivière et Pap Ndiaye rendu l’année dernière.
Côté finances, la pandémie a fait perdre à l’Opéra 175 millions d’euros de chiffre d’affaires sur 2020-2022. L’institution a réalisé plus de 70 millions d’euros d’économies et reçu une aide exceptionnelle de 86 millions d’euros de l’Etat, mais près de 20 millions d’euros restent à sa charge. L’Opéra vise un retour progressif à l’équilibre d’ici trois ans, en menant notamment un développement de ses ressources propres, la diminution des coûts de production et une maîtrise des charges internes. De 2010 à 2020, la subvention de l’Etat a baissé de 13% et s’établit désormais à 95,3 millions d’euros par an, soit 43% des ressources totales.
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