Membre de la troupe de la ComĂ©die de Reims durant les annĂ©es Schiaretti, Soir de PremiĂšre avec GisĂšle Torterolo est l’une des membres fondatrices du Collectif Oâ Brother Company qui est, avec Moon Palace, une des deux compagnies instigatrices du spectacle Fanny créé cette semaine Ă Reims, avant Théùtre Ouvert. Voici son interview Soir de PremiĂšre.
Avez-vous le trac lors des soirs de premiĂšre ?
Oui toujours. Mais les soirs de 2Úme aussi et les autres⊠Mais le trac de la 1Úre est un trac joyeux, un trac collectif, le trac de la premiÚre rencontre tant attendue.
Comment passez-vous votre journée avant un soir de premiÚre ?
En vrac, et dans le dĂ©sordre: rĂ©pĂ©ter, dire beaucoup de bĂȘtises, faire des cĂąlins Ă lâĂ©quipe, penser aux gens que jâaime pour me donner du courage, boire des tisanes, Ă©crire des mots doux, respirer, mâĂ©chauffer, essayer (sans rĂ©ussir ) de ne pas avoir le trac trop tĂŽt dans la journĂ©e, et frĂ©mir Ă lâidĂ©e que le rendez-vous avec le public approche.
Avez-vous des habitudes avant d’entrer en scĂšne ? Des superstitions ?
Jâai eu tout un tas de rituels , plus ou moins avouables, mais en vieillissant, jâai allĂ©gĂ© ! Jâaime rester dans ma bulle, je respire, je pense aux enjeux du spectacle, je mĂ©dite et je fais de italiennes (je suis une vraie flippĂ©e du texte).
PremiĂšre fois oĂč je me suis dit « je veux faire ce mĂ©tier ?
Jâai mis du temps Ă me lâavouer Ă moi-mĂȘme⊠Je crois que la 1Ăšre fois oĂč jâai ressenti ce frĂ©missement a Ă©tĂ© lorsque jâai vu LâEneide, adaptĂ© et mis en scĂšne par Denis GuĂ©noun Ă Chateauvallon. Jâavais moins de 20 ans je pense, et je me suis dit que jâavais envie dâĂȘtre sur scĂšne avec eux.
Premier bide ?
Premier quoi ? (je plaisante). Jâai dĂ» oublierâŠ
PremiĂšre ovation ?
Jâai eu la chance de jouer dans certains spectacles qui ont Ă©tĂ© trĂšs saluĂ©s. De façon individuelle, peut-ĂȘtre le Stabat Mater Furiosa, que Jean-Pierre SimĂ©on mâa fait lâhonneur dâĂ©crire pour moi et que Christian Schiaretti a mis en scĂšne, a Ă©tĂ© le spectacle oĂč la rencontre avec le public a Ă©tĂ© la plus forte et intense.
Premier fou rire ?
Je suis une grande rieuse sur le plateau, hĂ©las pour moi, car certains partenaires sâen sont donnĂ© Ă cĆur joie pour me faire craquer! Le 1er fou rire peut-ĂȘtre dans mon 1er spectacle, Monte-Christo de Jacques Weber, dans lequel jâavais un tout petit rĂŽle, un fou rire gĂ©nĂ©ral sur scĂšne sous lâĆil courroucĂ© (et bienveillant) du grand Jacques.
PremiĂšres larmes en tant que spectateur ?
Jâai beaucoup pleurĂ© devant CafĂ© Muller de Pina Bausch. Et aussi devant la scĂšne mythique entre Rodrigue et ProuhĂšze, interprĂštes par Ludmila MikaĂ«l et Didier Sandre et mis en scĂšne par Antoine Vitez. Des torrents de larmes.
PremiĂšre mise Ă nue ?
Emotionnellement souvent. Physiquement, jamais. Je suis trĂšs mal Ă lâaise sur scĂšne avec la nuditĂ©. Jâai la chance que les metteurs en scĂšne avec qui jâai travaillĂ© aient toujours respectĂ© cette pudeur (encore aujourdâhui RĂ©my BarchĂ© pour Fanny).
PremiĂšre fois sur scĂšne avec une idole ?
Jâai lâimmense privilĂšge de jouer plusieurs spectacles avec Nada Strancar; la joie et la chance de la regarder rĂ©pĂ©ter, de lâĂ©couter raconter, de partager des coulisses, des peurs, des rires. Jâaime infiniment cette grande dame.
PremiĂšre interview ?
Je ne sais pas. Câest un exercice que jâ ai rarement pratiquĂ©. Mais je me souviens avec tendresse dâun entretien dans lâUnion, certainement parce que jâĂ©tais enceinte de ma premiĂšre fille.
Premier coup de cĆur ?
Je suis toujours sous le choc de la découverte des spectacles de Pina Bausch, Anne Teresa de Keersmaeker. Au théùtre, un des derniers chocs reçu a été causé par Hate radio, mis en scÚne par Milo Rau.
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