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La poétique des parallèles de Frédéric Sonntag

À la une, A voir, Cergy-Pontoise, La Roche-sur-Yon, Les critiques, Montreuil, Sénart, Théâtre

Photo gaelic.fr

Au Nouveau Théâtre de Montreuil, le dramaturge et metteur en scène s’appuie sur la physique des particules et la science-fiction pour créer D’autres mondes. Un doux songe qui, malgré un trop-plein narratif, redonne un soupçon d’espoir.

Frédéric Sonntag n’aime décidément rien tant qu’explorer le champ des possibles. Dans B.Traven, déjà, le dramaturge et metteur en scène se lançait à la poursuite de ce mystérieux écrivain qui, pendant des dizaines d’années, est passé d’identité en identité, de vie en vie, jusqu’à totalement brouiller les pistes de son passé. Avec D’autres mondes, il passe au cran supérieur et plonge avec délectation dans la théorie des univers parallèles pour faire advenir le théâtre, la fiction et échapper, encore une fois, à la stricte réalité.

En s’appuyant sur les théories de l’état de la matière à l’échelle des particules élémentaires, sur les prédictions des collapsologues, mais aussi sur les analyses de la littérature de science-fiction du théoricien marxiste américain, Fredric Jameson, Frédéric Sonntag donne naissance à deux personnages complémentaires : le physicien français Jean-Yves Blanchot et l’auteur de science-fiction soviétique Alexei Zinoviev. A des milliers de kilomètres de distance, ils s’échinent à renverser la table du réel, à bouleverser les fondements de leur matière, sans pour autant réussir à devenir prophète en leur discipline. Considérés comme des hurluberlus plutôt que comme des génies par leurs pairs, ces pionniers des années 1960 tentent de prouver que des mondes parallèles au nôtre existent, jusqu’à se brûler les ailes. Bien des années plus tard, leurs enfants, marqués au fer rouge par la quête de leurs géniteurs, cherchent, chacun à leur manière, à perpétuer cet héritage, l’une par le biais de la futurologie, l’autre grâce à la musique rock expérimental.

Dans un monde où les alternatives se réduisent, dit-on, à la portion congrue, où le « There is no alternative » thatcherien fut longtemps la règle, où le pire, désormais, semble plus inéluctable que le meilleur, Frédéric Sonntag défriche, de façon labyrinthique et salutaire, la voie de l’imaginaire. Sans se départir complètement du substrat scientifique, le dramaturge et metteur en scène ne se pose pas en singe savant, mais plutôt en artiste, en poète, dont la mission serait de transfigurer le réel. Son projet va au-delà d’un simple « Et si ? » ou d’un cours de physique. Il déroule la pelote poétique, et vertigineuse, de tous ces choix, parfois microscopiques, qui forgent une existence. A ceux qui considéraient que la destinée des individus est tracée, sans libre-arbitre possible, il oppose un sursaut, un peu rêveur, d’espoir.

Avec une fluidité dramaturgique toujours remarquable, et un dispositif scénographique encore plus chiadé qu’à l’accoutumée, il passe allègrement du réel à la fiction, des images d’archives à la vidéo live et se sert de la musique comme d’une bulle d’énergie pour tonifier l’ensemble. Car, malgré l’engagement de sa vaillante troupe de comédiens-musiciens, D’autres mondes se laisse parfois prendre au piège du trop-plein narratif, qui ne rend pas grâce à la profondeur du propos originel. La douceur de l’approche de Frédéric Sonntag se meut alors, notamment dans la première partie, en un déroulé un peu trop sérieux, sage et alangui, qui contraste avec la légèreté de laquelle il est coutumiers. Pour plonger à pieds joints dans ces univers parallèles, il nous aura sans doute manqué un brin de folie, mais restera, malgré tout, l’image d’une belle poétique de l’imaginaire.

Vincent Bouquet – www.sceneweb.fr

D’autres mondes
Texte et mise en scène Frédéric Sonntag
Avec Romain Darrieu, Amandine Dewasmes, Florent Guyot, Antoine Herniotte, Paul Levis, Gonzague Octaville, Malou Rivoallan, Victor Ponomarev, Fleur Sulmont
Création et régie vidéo Thomas Rathier
Création musicale Paul Levis
Création et régie lumières Manuel Desfeux
Scénographie Anouk Maugein
Costumes Hanna Sjödin
Maquillage / coiffure Pauline Bry
Assistanat à la mise en Anne-Laure Thumerel

Production Cie AsaNIsiMAsa
Coproduction et résidence Nouveau Théâtre de Montreuil – CDN, Le Grand R – Scène nationale La Roche-sur-Yon, La Snat61 – Scène nationale Alençon / Flers / Mortagne-au-Perche, Théâtre-Sénart, Scène nationale, Points Communs – Nouvelle Scène nationale de Cergy-Pontoise / Val d’Oise
Soutien Fonds SACD, SPEDIDAM
La Cie AsaNIsiMAsa est conventionnée par la DRAC Île-de-France et par la Région Île-de-France au titre de l’aide à la permanence artistique culturelle.

Durée : 2h15

Nouveau Théâtre de Montreuil – CDN
du 22 septembre au 9 octobre 2020

Théâtre-Sénart – Scène nationale, Lieusaint
du 5 au 7 novembre

Snat61- Scène nationale d’Alençon / Flers / Mortagne-au-Perche
les 16 et 17 novembre

Points Communs, Nouvelle scène nationale de Cergy-Pontoise / Val d’Oise
les 21 et 22 janvier 2021

Le Grand R – Scène nationale de la Roche-sur-Yon
les 26 et 27 janvier

26 septembre 2020/par Vincent Bouquet
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2 réponses
  1. Louis Abibou
    Louis Abibou dit :
    26 septembre 2020 à 9 h 05 min

    Je partage votre avis.

    Répondre
  2. Raphy
    Raphy dit :
    5 mars 2021 à 21 h 42 min

    Quelqu’un aurait il une trace de la bande son de cette merveille?

    Répondre

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