De son long compagnonnage au début de sa carrière avec Denis Llorca, à Jean-Pierre Miquel, en passant par André Engel, Jorge Lavelli et Bernard Sobel, Anne Alvaro est l’une des plus grandes actrices du théâtre français. Molière de la comédienne en 2009 pour Gertrude (le cri) de Giorgio Barberio Corsetti, César César de la meilleure actrice dans un second rôle pour Le Goût des autres en 2001, Anne Alvaro n’a pas quitté le haut de l’affiche depuis ses débuts en 1970. Elle sera cette semaine à l’affiche de Vents contraires de Jean-René Lemoine à la MC93. Voici son interview Soir de Première.
Avez-vous le trac lors des soirs de première ?
Pas moins que les autres soirs , quelquefois le trac peut surgir en répétition
Comment passez-vous votre journée avant un soir de première ?
Les yeux ouverts et un peu endormie jusqu’au moment de retrouver l’équipe au théâtre pour les raccords qui vont devenir rituels pour toutes les autres représentations
Avez-vous des habitudes avant d’entrer en scène ? Des superstitions ?
Elles vont et viennent selon ….
Première fois où je me suis dit « je veux faire ce métier ? »
J’ai neuf ans et suis la seule élève dans la classe théâtre au conservatoire de Créteil
Premier bide ?
Avignon 80*. Cour d’honneur. Une bronca !!!
Première ovation ?
Aucun souvenir
Premier fou rire ?
Un rat qui passe, pièce d’Agota Kristoff mise en scène Michel Raskine. Je devais dire « On les a perdu …et on les a oublié …» en avançant gravement, perchée sur des hauts talons vers Marie Christine Orry et Charlie Nelson qui accueillaient cette nouvelle avec un air ahuri. Fou-rire et lutte à chaque représentation.
Premières larmes en tant que spectateur ?
Les dernières , assistant au spectacle d’Isabelle Laffon, Deux ampoules sur cinq
Première mise à nue ?
Nue ? Nue … complètement nue ? Gertrude , le cri d’Howard Barker
Première fois sur scène avec une idole ?
Ce soir on improvise de Pirandello mis en scène Lucian Pintilié. Je jouais avec Maria Casarès
Première interview ?
Je crois que c’était José Arthur au Fouquet’s pour Roméo et Juliette qu’avait monté Denis Llorca
Premier coup de cœur ?
Jean Perimony mon professeur de théâtre m’avait emmené voir Oncle Vania avec Sacha Pitoeff et Luce Garcia-Ville – douce , blonde , vaporeuse Héléna. Rencontrant les acteurs au foyer après la représentation, je n’ai pas reconnue Luce Garcia-Ville. Tout en elle était différent. Ça m’a impressionné pour toujours, je me suis dit c’est ça être une vraie comédienne !
* La Malédiction. Montage d’extraits d’œuvres d’Eschyle (Les Sept contre Thèbes), Sophocle (Antigone) et Euripide (Les Phéniciennes) dans une mise en scène de Jean-Pierre Miquel.
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