Inspiré de l’histoire de la jeune Natascha Kampusch, enlevée à l’âge de dix ans puis séquestrée pendant huit ans, le texte de Yannis Mavritsakis donne la place du protagoniste à Wolfgang, le tortionnaire.
Dans une banlieue pavillonnaire aseptisée, où les haies sont comme taillées au couteau, où l’idéal de vie familiale petit bourgeois demeure brandi comme un étendard, même si plus personne n’y croit, Wolfgang rêve d’un amour absolu et éternel.
Entre des valeurs transmises par des ancêtres écrasants ou dénaturés et un idéal social étriqué, Wolfgang ne sait pas sortir d’une adolescence fort prolongée et devient un Arnolphe pathétique à la cruauté naïve.
Yannis Mavritsakis convoque dans le fait divers les fantômes d’Hamlet et de Prométhée (la conception de la femme transmise à Wolfgang par son encombrant ancêtre semble héritée en droite ligne des pensées retorses qui ont présidé à l’invention de Pandora, la première femme…) pour tendre un miroir à notre monde en crise.
Il pointe également le désarroi de la jeune fille qui pendant des années n’a littéralement vu le monde que par les yeux de son geôlier. A l’heure où «l’affaire de Cleveland» fait ressurgir sur les plateaux de télévision des soignants de tout poil venus nous expliquer comme il est simple de se relever d’un tel traumatisme, la parole du poète nous place dans une
perspective plus ambiguë, plus déstabilisante, plus humaine.
On a pu croire que le mythe s’inspirait d’une réalité pour la magnifier. On fait ici le chemin inverse, comme si on retombait du mythe dans la réalité; et celui-ci ne nous aide plus à vivre, et la réalité est laide; comme un mauvais réveil; comme si on nous avait fait croire que nous étions des dieux alors que nous ne sommes que des hommes. Note d’intention de Laurence Campet – juin 2013
Wolfgang de Yannis Mavritsakis
traduit du grec par Dimitra Kondylaki et Emmanuel Lahaie
mise en scène Laurence Campet
avec
Joséphine De Surmont
Antoine Doignon
France Ducateau
Pascal Henry
Hélène Jupin
Dominique Verrier
lumières: Manon Geffroy
scénographie: Fanny Laplane
création des images projetées: Nathalie Hervieux
Wolfgang a obtenu le soutien de la Commission nationale de l’Aide à la création de textes dramatiques du CNT.
Co-production: Groupe Marcelle Proust – Compagnie RL
Producteur délégué: Compagnie RL
Création en France
A L’Atalante – 10 place Charles Dullin – 75018 Paris
Du 5 au 12 décembre 2014
lundi, mercredi et vendredi à 20h30
jeudi et samedi à 19h
dimanche à 17h
représentation professionnelle le jeudi 11 décembre à 15h30
et du 1 er au 12 avril 2015
lundi, mercredi et vendredi à 20h30
jeudi et samedi à 19h
dimanche à 17h
représentation professionnelle le jeudi 9 avril à 15h30
Théâtre Eurydice – 110 rue Claude Chappe – 78370 Plaisir
jeudi 19 mars 2015 à 14h30 et vendredi 20 mars 2015 à 20h30
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