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« Vivipares (Posthume) » : brève histoire, long ennui

À la une, Agenda, Décevant, Dijon, Les critiques, Paris, Théâtre

Vivipares (Posthume)

Le Théâtre de la Bastille accueille « Vivipares (Posthume) » de Céline Champinot. Un casting 100% féminin pratiquant un théâtre généreux et absurde mais qui malheureusement apparaît bien vite comme un spectacle sans forme ni fond.

Est-ce dans un garage, ou dans une cave ? Ce lieu indéfini où se déroule l’action a tout du débarras. Cinq femmes l’ont amménagé grâce à un amoncellement de pièces usées (transat, bâche, cartons, photos en tous genres) pour en faire leur terrain de jeu. Car, au départ, tout semble être un jeu tiré de cet amusement enfantin classique où une bande de gosses se crée un monde en ajoutant chacun leur tour la proposition : « et on dirait que… ».

« Et on dirait que » David Bowie et Charles Bukowski ont des enfants ensemble. Que Bukowski baiserait Marthe, qui n’est pourtant pas une femme, ou bien si – ce n’est pas clair – contre le frigidaire à intervalles réguliers. Il y aurait un « enfant handicapé » et un « enfant acteur ». Ces personnages au comportement absurde manquent de maîtrise, laissant leurs esprits dérangés courir sans filet sur le précipice du n’importe quoi, sans manquer de sauter, quelquefois à pieds joints, en plein dedans. Le sang sur le visage des comédiennes en témoigne.

Le plateau-vivarium, dans lequel on observe ces « Vivipares » (expérience de la mort incluse) laisse voir une vision particulière du genre humain. Un genre absolument moderne : chacun est ce qu’il veut être, chacun suit son idéal et personne ne peut l’en empêcher. L’ombre de « Jacques le Fataliste » plane sur la narration. Dans ce roman philosophique, Diderot manipule son lecteur jusqu’à l’agacement pour montrer à quel point l’auteur fait ce que bon lui semble. Dans le cas de « Vivipares », on le regrette un peu, tant la promesse de folie donne lieu à un empilement de clichés, un spectacle tombant dans tous les écueils de la création collective où « on montre que ».

Les actrices nous « montre qu’ » elles ont bien rigolé en répétition tant certains gags semblent découler de privates jokes de plateau. Les clichés s’empilent : les secrétaires de direction en prennent pour leur grade, incarnant la lie de la société, la Comédie Française est écornée et « on montre qu’ »on sait rire de Tchekhov en ajoutant sporadiquement des -ovna et des -ovitch à la fin du nom des personnages. C’est à qui sortira la phrase la plus inattendue, l’aphorisme le plus cinglant qui provoquera le rire – quasiment absent – du spectateur. Céline Champinot imite Marion Aubert sans l’assumer dans le texte, et Vincent Macaigne sans avoir les moyens dans sa mise en scène. Pas une seule fois sur les presque deux heures que dure le spectacle on ne voit une image forte sur le plateau. Lister tout ce qui ne va pas dans cette création prendrait plus de temps que d’assister au spectacle lui-même.

Il faut cependant reconnaître une grande générosité de la part des actrices et un vrai talent d’écriture à Céline Champinot. Il reste désormais à diriger ce travail en direction du spectateur afin qu’il trouve sa part à l’observation de ce vivarium car pour l’instant, il se sent de trop.

Hadrien Volle – www.sceneweb.fr

Vivipares (Posthume)
groupe LA gALERIE
Texte et mise en scène Céline Champinot
Avec Louise Belmas, Maëva Husband, Elise Marie, Sabine Moindrot, Adrienne Winling
Collaboration artistique Nicolas Lebecque Scénographie Emilie Roy Lumière Claire Gondrexon Chorégraphie Céline Cartillier Arrangements PEM Braye-Weppe, Antoine Girard Musique Céline Champinot, Antoine Girard, Mozart Chants classiques Marion Gomar Postiches Gwendoline Quiniou Production, diffusion Mara Teboul – L’œil écoute
Production groupe LA gALERIE Coproduction Théâtre Dijon Bourgogne – CDN Aide à la coproduction et à la résidence La Loge Avec l’aide de DRAC Rhône-Alpes, Région Rhône-Alpes, Le Centquatre – Paris, Maison des Métallos, Théâtre Ephéméride – Val de Reuil, le Collectif 12 – Mantes la Jolie, La Ferme du Buisson, Théâtre Gérard Philipe – CDN de Saint Denis. CNSAD, Theatre 95 – CergyPontoise
Durée: 1h45

Le 4 mars 2016 > Théâtre de la Tête Noire, Saran
• Les 10 et 11 mai 2016 > L’Hexagone, Meylan
• Du 27 au 29 mai 2016 > Festival Théâtre en mai, Théâtre Dijon Bourgogne – CDN
• Du 5 au 19 octobre 2016 > Théâtre de la Bastille, Paris

6 octobre 2016/par Hadrien Volle
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