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Avec Solène Wachter et Suzanne de Baecque, un « Vive le sujet ! » entre polyphonie et transmission

A voir, Festival d'Avignon, Les critiques, Théâtre
Vive le sujet ! Tentatives – Série 3 avec Solène Wachter et Suzanne de Baecque
Vive le sujet ! Tentatives – Série 3 avec Solène Wachter et Suzanne de Baecque

Photos Christophe Raynaud de Lage / Festival d’Avignon

Pour la troisième et dernière série de Vive le sujet ! Tentatives, proposé par le Festival d’Avignon et la SACD, les deux artistes Solène Wachter et Suzanne de Baecque ont chacune singulièrement fait résonner un rapport à la chanson et à l’incarnation.

Depuis trois ans désormais est adjoint à l’intitulé Vive le sujet ! le substantif « Tentatives », façon de rappeler que ces formes sont des essais, des expériences emportant avec elles leur lot de fragilités. Pour sa troisième série, donnée dans le cadre de la 79e édition du Festival d’Avignon, cette programmation a invité les artistes Solène Wachter et Suzanne de Baecque. Danseuse formée à l’école P.A.R.T.S. d’Anne Teresa De Keersmaeker, à Bruxelles, Solène Wachter a débuté son parcours d’interprète en 2017 auprès de Boris Charmatz. Collaborant avec des chorégraphes tels que Charmatz, Némo Flouret et Ashley Chen, elle est cette année créditée dans plusieurs spectacles : en tant que conseillère artistique (sur Derniers Feux) et comme collaboratrice à la chorégraphie (dans Nexus de l’adoration). Comédienne, Suzanne de Baecque s’est formée à la Classe Libre du Cours Florent et à l’École du Théâtre du Nord. Jouant autant au théâtre qu’au cinéma, celle qui a pour père l’historien et critique de cinéma Antoine de Baecque – commissaire de l’exposition Les Clés du Festival – s’est fait remarquer avec son spectacle Tenir debout.

Tout comme le premier Vive le sujet !, qui déployait dans ses deux volets des signes communs, cette dernière série permet de voir, sans rien renier de la singularité de chaque forme, des résonances se créer. Soit, ici, de façon ludique, un rapport aux musiques non-savantes et une réflexion sur la manière dont les chansons populaires (pop ou de variété) s’incarnent, comment elles sont incarnées, ce qu’elles nourrissent intimement en nous comme sentiment de familiarité et rapports de transmission. Pour Logbook – qu’on peut traduire par « carnet » ou « journal de bord » –, Solène Wachter invite la chorégraphe, danseuse et écrivaine (formée, entre autres, à P.A.R.T.S.) Bryana Fritz. L’idée de tressage de mondes multiples et de correspondances s’énonce dès la découverte de leur tenue. Si toutes deux portent un vêtement élimé, délavé, troué – un t-shirt pour Solène Wachter, un jean pour Bryana Fritz –, elles ont également deux sublimes et saisissants habits de tulle transparents couleur chair : sur la jupe de la première est inscrit Ode à la mer, le poème de Pablo Neruda, et sur le débardeur de l’autre les paroles de Born This Way de Lady Gaga.

Ces costumes signalent le goût pour les attelages dissonants, l’alliance du sacré et du profane, et contiennent le caractère polyphonique de ce qui va suivre. Car après s’être donné le « la », le duo commence à chanter en mode polyphonique, soit en superposant des mélodies indépendantes. Un motif qui architecture leur carnet de bord musical et chorégraphique respectif. Évoluant d’abord de concert et emportées dans leurs mouvements par une danse des bras intense, ces derniers étant les moteurs du mouvement, elles suivent ensuite chacune leur ligne chorégraphique. La forme alterne ainsi entre des danses à l’unisson ou en polyphonie, du lipsync, des chants a capella ou d’autres travaillant le mix et le mashup. Donna Donna de Joan Baez s’entremêle à Bed de Nicki Minaj (ft. Ariana Grande), Zombie des Cranberries au Campo Santo. Proposition s’ancrant historiquement à Avignon – Bryana Fritz explique que l’arrivée du pape dans la cité sera suivie de la conversion de la papauté à la polyphonie moderne –, Logbook tresse les mondes personnels, mais aussi culturels des deux artistes, et ouvre de nouvelles incarnations pour nombre de mélodies, avant de se retrouver à l’unisson pour une revendication finale : Mourir sur scène de Dalida.

Quand Suzanne de Baecque rencontre… Hervé Vilard

Avec son intitulé intrigant, Charles Péguy, ta mère et tes copines, j’en ai rien à foutre travaille dans sa proposition et sous une forme joyeuse et légère – quoique traversée de traits de gravité – la confrontation de Suzanne de Baecque à la question de l’héritage. Expliquant avoir souhaité imaginer une rencontre avec un artiste qui n’aurait lieu nulle part ailleurs, offrant un écart culturel et générationnel, Suzanne de Baecque a choisi d’inviter… Hervé Vilard. Il est assez clair que l’homophonie du patronyme du célèbre auteur-compositeur-interprète avec celui du fondateur du Festival d’Avignon, Jean Vilar, n’est pas pour rien dans l’affaire. C’est d’ailleurs Hervé Vilard qui entre en scène en premier, et qui, ensuite, ponctuera le spectacle de remarques tantôt désinvoltes, tantôt laconiques, souvent avec une pointe de distance goguenarde (tempérament qui rappelle le titre du spectacle).

Après une présentation par la comédienne de sa note d’intention et de son souhait d’aboutir à la mise en place d’un « protocole performatif dont le spectacle serait le témoignage », le duo se lance. Sous l’œil de Zakary Bairi, attablé devant son ordinateur, il réalise une série de questions-réponses. Suzanne de Baecque y confie alors sa volonté de régler ses comptes avec les hommes de la génération de Vilard, ces hommes « despotes, lubriques » dont les œuvres l’ont émue. Le duo enchaîne ensuite les saynètes, danse, l’un ventriloquant l’autre, et inversement, avant qu’Hervé Vilard ne raconte un épisode vécu en Colombie. Un récit incroyable qui, par ses détours et contours, débouche sur l’arrestation de Klaus Barbie.

À l’image de cette séquence, Charles Péguy, ta mère et tes copines, j’en ai rien à foutre fonctionne par bifurcations, associations d’idées en liberté, sauts d’une forme à l’autre. Si l’ensemble demeure survolé, le spectacle porte la patte de Suzanne de Baecque, iconoclaste dans sa présence et sa spontanéité. Surtout, il dessine, plus qu’un désir de régler ses comptes, celui de comprendre et de faire de l’écart et de toutes les différences l’endroit d’une rencontre. Celle-ci se clôt sur, là encore, une chanson populaire partagée : Tout fout l’camp, morceau enregistré par Édith Piaf en 1937, puis par Damia en 1939, et chanté à l’unisson. Ou comment, par la chanson, s’incarne la possibilité d’une rencontre et de l’acceptation d’une transmission.

caroline châtelet – www.sceneweb.fr

Vive le sujet ! Tentatives – Série 3

Logbook
Chorégraphie et interprétation Bryana Fritz, Solène Wachter
Régie son Justine Pommereau

Production Supergroup
Coproduction Festival d’Avignon, SACD, Ménagerie de Verre (Paris), Espace Pasolini (Valenciennes), QWERTY (Marseille)
Avec le soutien de La Place de la Danse – CDCN Toulouse – Occitanie, Théâtre Garonne (Toulouse)
Résidences Teatro comunale di Badolato, KLAP – Maison pour la Danse (Marseille), La Place de la Danse – CDCN Toulouse – Occitanie, Théâtre Garonne (Toulouse), Pavillon Noir – CCN Aix en Provence

Charles Péguy, ta mère et tes copines, j’en ai rien à foutre
Texte et mise en scène Suzanne de Baecque
Avec Suzanne de Baecque, Hervé Vilard, et Zakary Bairi
Écriture Noham Selcer
Collaboration artistique Zakary Bairi
Régie générale Thomas Cottereau
Régie son Simon d’Anselme de Puisaye

Production CDN Orléans / Centre-Val de Loire
Coproduction Le Festival d’Avignon, la SACD et La Criée Théâtre national de Marseille CDN
Résidences CDN Orléans / Centre-Val de Loire et le Centquatre-Paris
Avec le soutien du Centquatre-Paris, la Ménagerie de Verre dans le cadre du dispositif StudioLab

Durée : 1h30

Festival d’Avignon, Jardin de la Vierge du Lycée Saint-Joseph
du 23 au 26 juillet 2025, à 10h30 et 18h

25 juillet 2025/par Caroline Chatelet
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