Caroline Verdu, la Présidente du Syndicat national du théâtre privé, a convié cette semaine au Théâtre Mogador, les professionnels du secteur pour la traditionnelle présentation de rentrée. La dernière sous la banière du SNTP, car il va fusionner dans un grand syndicat regroupant le Prodiss et le Camulc.
L’union syndicale fait la force ! A partir de 1er janvier 2024, un grand syndicat du spectacle vivant verra le jour. Son nom n’est pas encore connu, mais il regroupera les adhérents du Prodiss, le Syndicat national des producteurs, diffuseurs, festivals et salles de spectacle musical et de variété, ceux du CAMULC, le Syndicat National des Cabarets, Music-halls & Lieux de Création et ceux du Syndicat national du théâtre privé, actuellement présidé par Caroline Verdu. Les assemblées générales des trois syndicats doivent encore entériner le projet d’ici la fin de l’année. « On représente en France 850 000 emplois, ce n’est pas rien » explique la directrice du Théâtre de la Pépinière. « Et pourtant, on est un secteur qui a été considéré comme non essentiel, il n’y a pas si longtemps. Tous ensemble nous souhaitons pérenniser nos outils économiques. Les problèmes ne sont pas forcément les mêmes pour le théâtre, le cabaret ou la musique, mais on va se battre collectivement pour être plus forts face aux institutions et face à l’ensemble de la vie économique française. »
Mais il n’est pas question de fusionner les dispositifs d’aide. La taxe fiscale pour soutenir la création, la production et la diffusion théâtrale gérée depuis 1964 par l’Association pour le Soutien du Théâtre privé (ASTP) continera de revenir aux théâtres privés. Et le secteur de la musique conservera les dispositifs générés par le Centre National de la Musique. Caroline Verdu estime qu’il « serait extrêmement nuisible de fusionner les dispositifs et d’ailleurs, personne ne le souhaite, ni les acteurs du CNM, ni les acteurs de l’ASTP. Je pense même que nos institutions ne le souhaitent pas. »
On ne connait pas encore les chiffres de fréquentation du 1er semestre 2023 dans les théâtres privés, mais les professionnels s’attendent déjà à une baisse de fréquentation dès le printemps 2024 avec la préparation des Jeux Olympiques. « On peut voir ce qui s’est passé à Londres » explique Caroline Verdu. « Les JO ont été absolument désastreux pour la culture. Les salles se sont vidées. Nous sommes confrontés depuis plusieurs années à des diffucultés pour se déplacer à Paris, cela ne va pas s’arranger cette année. Les gens qui vont venir voir des manifestations olympiques ne sont pas là pour voir une pièce dans un théâtre. Nous devons anticiper cette baisse programmée ». Les directrices et directeurs des théâtres privés misent tout sur cette rentrée, qui compte plus de créations que la rentrée dernière.
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