La Vie parisienne, dans la mise en scène de Christian Lacoix / Photo Guillaume Benoit, Opéra de Rouen Normandie
De Nice à Toulouse, de Grenoble à Rennes, de Lille à Versailles, de Nancy à Lyon, voici un tour d’horizon de quelques ballets, opéras et spectacles musicaux pour bien finir l’année 2025.
Il y a vingt ans, Benjamin Millepied créait son premier grand ballet, Casse-Noisette, pour le Ballet du Grand Théâtre de Genève. Cette version mêlait le vocabulaire académique à une liberté imaginative, nourrie par ses années en tant que danseur au New York City Ballet. Il retrouve cette histoire dans une nouvelle production avec le Ballet de l’Opéra Nice Côte d’Azur et le scénographe Paul Cox (du 17 au 31 décembre 2025 à Opéra de Nice, avant La Seine Musicale en janvier). Autre version du ballet sur la musique de Tchaïkovski, à Toulouse, dans une chorégraphie de Michel Rahn avec le Ballet du Capitole (du 19 au 31 décembre 2025 à l’Opéra national du Capitole). Enfin, la Comédie-Française offre une réécriture éclatante du conte d’Hoffmann. Sous la houlette de Johanna Boyé, Casse-Noisette ou le Royaume de la nuit (jusqu’au 4 janvier 2026) est un hommage à nos fêlures, un appel à contacter nos ressources enfouies, un levier cathartique pour se relever de ses blessures. Un spectacle magistral et flamboyant qui donne à rire et à rêver pour les nuits d’hiver.
Une nouvelle jeunesse pour Cendrillon. L’œuvre écrite par Pauline Viardot d’après le conte de Perrault se réinvente sous les arrangements musicaux de Jérémie Arcache et théâtraux de David Lescot pleins d’humour et de malice. Produit par la co[opéra]tive, créé au Théâtre-Sénart, le spectacle continue sa tournée (à la MC2: Maison de la Culture de Grenoble du 10 au 12 décembre, au Théâtre de Cornouaille, Scène nationale de Quimper du 17 au 20 décembre, puis à l’Opéra de Rennes du 27 décembre au 6 janvier 2026).
L’Opéra de Lille propose une mise en scène immersive du Château de Barbe-Bleue de Bartók par Jeffrey Döring. Le jeune metteur en scène s’engage depuis des années pour un théâtre inclusif, point de départ d’un spectacle musical immersif et documentaire. Présenté d’abord à Lille (les 18 et 19 décembre 2025), le spectacle sera ensuite en tournée dans le Nord.
Le château de Versailles ouvre grand ses portes pour Noël, avec la visite-spectacle Le Parcours du roi dans la Galerie des Glaces, les Grands Appartements, la Galerie des batailles, le Salon d’Hercule (du 13 décembre au 3 janvier). L’Opéra Royal (du 27 décembre 2025 au 4 janvier 2026) présente la reprise de La Vie parisienne d’Offenbach dans la mise en scène de Christian Lacroix.
David Geselson met en scène son premier opéra à l’Opéra national de Nancy-Lorraine : La Bohème de Puccini (du 14 au 23 décembre 2025). Sa mise en scène place La Bohème en perspective des mouvements révolutionnaires du XIXe avec Delacroix en référence politique et picturale. Mimì et Musetta sont les figures emblématiques de cette liberté sociale qui cherche à triompher respectivement dans la mort et dans l’amour.
De retour à l’Opéra de Lyon, le metteur en scène Damiano Michieletto met en scène Les Contes d’Hoffmann de Jacques Offenbach (du 16 décembre 2025 au 5 janvier 2026). Il voit dans l’œuvre préférée d’Offenbach une réflexion onirique sur trois étapes de l’existence : l’enfance, l’âge adulte et la maturité. Hoffmann, un artiste entouré de ses figures imaginaires, remonte le temps jusqu’à ses souvenirs d’écolier, afin de faire le deuil des blessures de la vie. Toujours à Lyon, mais au Théâtre des Célestins, Ambre Kahan présente sa dernière création, SANTA PARK (du 16 au 26 décembre 2025). Elle remonte à l’enfance et à ce qu’il nous reste de la première époque de notre vie. Des livres lus et relus, des films vus bien avant d’en avoir l’âge, les premiers cris, les peurs des premières fois…
À Paris, Sammy El Ghadab dirige Le petit Faust, la version parodique d’Hervé de l’opéra de Gounod au Théâtre de l’Athénée (du 13 au 20 décembre 2025) dans une mise en scène de Sol Espeche. En 1859, Charles Gounod signe l’un de ses plus grands succès à l’opéra, inspiré de la tragédie de Goethe : Faust. Dix ans plus tard, le compositeur Hervé, père de l’opérette, en propose une version parodique et inventive, où la morale est tournée en dérision. La danseuse Victoria Dauberville, star des réseaux sociaux, présente Classique ? au Théâtre Libre à Paris (du 17 décembre 2025 au 4 janvier 2026). Le Rond-Point reprend Madame Ose Bashung (du 26 au 30 décembre). Sous la houlette de Sébastien Vion, les belles créatures Brenda Mour, Corrine et Patachtouille revisitent avec leur aréopage musical l’univers de l’auteur-compositeur-interprète mort en 2009. Une création aussi sincère que génialement fantasque.



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