La femme comme symbole d’une quête sociale toujours en mouvement. La difficulté d’être une femme et plus largement la difficulté d’un être humain dans nos sociétés contemporaines. Cette femme est proche de mon histoire personnelle mais je ne suis pas cette femme. Je me nourris de mes expériences pour poser des questions. Pour tenter de comprendre. La scène me permet de vivre, de lutter. Le climat de crise actuelle fragilise mes résistances mais n’atteint pas mes convictions.
Il me serait difficile de continuer de vivre sans la scène. Car vivre pour moi, c’est inventer des formes où l’on peut parler à l’autre. Ces formes peuvent avoir comme point de départ un mot, un geste, un souvenir. Vivre pour moi, c’est vivre en paix parmi les autres dans une histoire commune.
Ce qui me pousse à vouloir réaliser ce projet est la question de l’héritage. Donc la France puisque je suis née en France mais aussi l’Afrique puisque mon père est né en Afrique. Je dois trouver « l’image », « le mouvement » de ce double regard dans le patrimoine culturel Français et Africain. Bien au-delà de l’héritage familial. Il ne s’agit pas de raconter mon histoire personnelle mais de toucher l’intime par l’universel.
L’œuvre de Jean Rouch me permet d’approcher ce que je recherche. Il a filmé dans différents pays d’Afrique dès 1950 et il était Français. Cela fait plus d’un an que je regarde tous les films que j’ai pu trouver de Jean Rouch.
Un film a retenu particulièrement mon attention. Il s’agit de Mamy Water un documentaire sur les pêcheurs ghanéens tourné en 1958. A partir de ce documentaire, je poursuis ma recherche ayant comme cible le mouvement, le mot, le son. Mes intentions sont de découvrir et d’interroger la valeur de l’héritage des films de Jean Rouch. Peut-on construire une histoire commune grâce au patrimoine culturel ethnographique laissé par Jean Rouch ? Quelle vision avons-nous de l’Afrique d’hier et celle d’aujourd’hui ? Jean Rouch a créé un œuvre à partir du vivant, de l’existant. De la rencontre avec l’Autre. Il a approché des vies, des corps en mouvement dans une société.
Note d’intention de Danielle Gabou d’après dossier de presse.
Transe
Création à Chaillot
Avec le film de Jean Rouch Mammy Water (1956)
Conception
Danielle Gabou
Coordination du projet
Jean-Yves Camus
Chorégraphie
Julien Ficely
Musique
Marco Marini
Vidéo, lumières
Olivier Bauer
Costumes
Rachel Brayer
Avec Danielle Gabou
Production Compagnie Sans Sommeil
Coproduction Théâtre National de Chaillot / Centre chorégraphique national Ballet de
Lorraine / Théâtre Ici et Là – Mancieulles
Mécénat – Roger M’Bengue – Architecte DPLG Paris/ Abidjan.
Théâtre National de Chaillot
Durée 40 minutes
Salle Maurice Béjart
Du 5 au 9 novembre 2013
Mardi, mercredi, jeudi, vendredi, 20h30
Samedi, 17h
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