C’est un évènement, Thomas Ostermeier met en scène avec une distribution française Les Revenants d’Ibsen. Le metteur en scène berlinois a choisi le texte pour Valérie Dréville et Eric Caravaca. Il a adapté la pièce avec l’écrivain Olivier Cadiot, ce qui donne une traduction elliptique.
Thomas Ostermeier est adulé sur toutes les scènes européennes. Ce génie de la mise en scène a déjà travaillé sur la pièce d’Ibsen. Mais il n’était pas satisfait de son travail et a souhaité partager sa vision du texte avec une troupe française. Evénement donc pour ce spectacle produit par le Théâtre Vidy-Lausanne, la future maison de Vincent Baudrillier.
Sur un plateau nu tournant, la maison de Frau Alving (Valérie Dreville) est coupée par une paroi mobile. La communauté est réunie autour de la table à manger et Oswald le fils (Erci Caravaca) filme des objets : un passeport, une pipe… Thomas Ostermeier tente d’installer d’entrée de jeu un tension dramatique : musique jouée au piano, le plateau se met à tourner et emporte cette famille dans un tourbillon.
La pièce d’Ibsen sent la honte, le mensonge, les non-dits. La maison des Alving est souvent plongée dans l’obscurité et parfois éclairée par de très belles projections de Sébastien Dupouey. Le retour d’Oswald, fils malade dans la maison familiale va lever les zones d’ombre sur la véritable identité de chacun. Le père autoritaire, alcoolique et décédé hante les murs de la maison. « Je suis détruit, brisé, je ne vais plus pouvoir travailler (…) je ne suis plus vivant » dit Oswald. « Les fautes des pères retombent sur les enfants » et a empêcher Oswald de se marier avec Régine (Mélodie Richard) qui est en fait sa demi sœur.
Dans cette mise en scène, avec cette traduction d’Olivier Cadiot qui brouille les pistes et laisse deviner le destin de chacun des personnages, Thomas Ostermeier s’est attaché à préserver le secret. Tout sera mis à jour après l’incendie de l’orphelinat. Ostwald déboule dans la maison et la met sans dessus dessous la maison avec un extincteur, les visages vont tomber. On reconnaît ici la patte du metteur en scène berlinois. Tout détruire pour mettre à nu la vérité.
Malgré la très belle image de fin lorsque Frau Alving enserre dans ses bras son fils en train de mourir, on ne sort pas tout à fait convaincu par le spectacle.
Stéphane CAPRON – www.sceneweb.fr
Les Revenants D’après Henrik Ibsen
Mise en scène Thomas Ostermeier
Traduction et adaptation Thomas Ostermeier et Olivier Cadiot
Scénographie Jan Pappelbaum
Dramaturgie Gianni Schneider
Vidéo de scène Sébastien Dupouey
Lumières Marie-Christine Soma
Costumes Nina Wetzel
assistée de Marie Abel
Musique Nils Ostendorf
Assistante à la mise en scène Elisa Leroy
Avec
Osvald Eric Caravaca
Frau Alving Valérie Dréville
Menuisier Engstrand Jean-Pierre Gros
Pasteur Manders François Loriquet
Régine Mélodie Richard
Production : Théâtre Vidy-Lausanne
Coproduction : Théâtre Nanterre-Amandiers, MC2 Grenoble, Théâtre de Caen, Maison de la
Culture d’Amiens
Avec le soutien de la Loterie Romande.
Remerciements particuliers à Sacha Zilberfarb
Le texte Les Revenants est publié dans le recueil Théâtre d’Henrik Ibsen aux éditions Gallimard,collection La Pléïade.
Durée : environ 1h40
Du 15 au 29 mars 2013 – Théâtre Vidy-Lausanne
Du vendredi 5 avril au samedi 27 avril 2013 – Théâtre Nanterre-Amandiers – Grande Salle
Les 6 et 7 mai 2013 – L’Hippodrome, Scène nationale de Douai
Du 15 au 17 mai 2013 – Le lieu unique – Scène nationale de Nantes
Du 23 au 24 mai 2013 – Maison des Arts – Thonon-Evian
Du 29 au 30 mai 2013 – Théâtre de Cornouaille – Scène nationale de Quimper
Du 5 au 7 juin 2013 – Théâtre de Caen
Du 12 au 14 juin 2013 – Printemps des comédiens – Montpellier
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