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Thomas Jolly relève le défi de la Cour d’honneur

À la une, Festival d'Avignon, Les interviews, Théâtre

photo Jean-Louis Fernandez

Thomas Jolly est désormais un metteur en scène habitué du Festival d’Avignon. Après son intégrale Henry VI en 2014, puis Le Radeau de la méduse, avec les élèves de l’école supérieure d’art dramatique de Strasbourg et Le Ciel, la Nuit et la Pierre glorieuse, spectacle sous forme de feuilleton quotidien et véritable chroniques du Festival d’Avignon en 2016, il s’attaque à la Cour d’honneur avec Thyeste de Sénèque pour l’ouverture de la 72ème édition.

La question est classique, elle posée à tous les metteurs en scène de la Cour d’honneur. Comment avez-vous appréhendez le mur ?
Déjà j’évite de me le prendre ! J’ai choisi une pièce qui se déroule devant un mur, devant le palais. Sénèque en fait un vrai personnage de l’histoire, il tremble, il frémit, les pierres rugissent, la charpente craque. Le mur je n’attendais que lui. Je n’attendais que ce lieu pour en faire le palais d’Atrée. Dès le départ, le projet a été pensé pour la Cour d’honneur, avec ce lieu. La version de la tournée en salle sera différente. C’est une aventure artistique incroyable, de pouvoir se saisir du vent, des fenêtres, des chauves-souris, des martinets et du chat ! Et à certains moments, le public à l’extérieur verra jaillir certaines choses.

Cette aventure artistique vous permet d’élargir votre famille théâtrale et de travailler avec des nouveaux acteurs. Pourquoi ?
Je sors de neuf ans passés avec Shakespeare, les plus belles années de ma vie théâtrale. Quand la proposition est venue de me confier la Cour d’honneur, j’ai tout de suite eu envie de Thyeste, et en même temps je me disais que Lorenzaccio de Musset dans la cour se serait quand même canon. Mais je restais alors dans une zone de confort. Une grande pièce avec une grande distribution, où on alterne le comique et le tragique. J’avais envie de remettre l’ouvrage sur la table et de repartir plus loin dans les racines du théâtre en reprenant des piliers de la compagnie et en y associant de nouveaux comédiens. Ce qui me plait, c’est d’être bousculé et d’être remis en question par les auteurs. Ce qui m’intéresse c’est d’être un traducteur scénique. Ici il s’agit de faire sortir un fantôme des enfers, de créer du fantastique en faisant bouger le palais, de faire craquer le ciel… Il faillait que je réponde aux commandes de l’auteur. J’ouvre ainsi une nouvelle page de la Piccola Familia.

Et pour compliquer le tout, vous êtes aussi sur scène !
Ce qui me plait c’est de relever des défis. Oui il y a de l’impossibilité dans tout ça. C’est déjà une pièce impossible car c’est un texte vénéneux. La cour d’honneur est un défi. Et puis il y avait ce personnage d’Atrée. Il est beaucoup plus froid que Richard, mais Shakespeare s’est beaucoup inspiré de Sénèque. J’avais envie de poursuivre la thématique du monstre. Et puis j’aime les grands metteurs en scène qui sont aussi acteur comme Chéreau, Sivadier, Py, Nordey, Vilar, Vitez, Lacascade, McBurney…Je me sens proche de leur démarche.

Cette pièce va loin, on y croise l’adultère, le vol, l’infanticide, le cannibalisme. Comment représenter tout cela sur scène ?
On est dans la tragédie la plus noire, la plus horrible, la plus désespérée du répertoire. J’avais envie d’interroger cette situation insoluble qui reste coincée; la violence est là. C’est moins de tuer des enfants et de les manger – même si évidemment ce n’est pas bien – qui est violent. Ce qui est violent c’est d’être dans les ténèbres. Il ne faut pas s’attendre à un spectacle gore. J’ai dit dans certaines interviews qu’il n’y avait pas une goutte de sang, au fil des répétitions, ce n’est pas tout à fait vrai. Mais il n’y a aucune violence faite aux enfants. Là où s’est vénéneux, c’est que Sénèque compte sur la représentation mentale des spectateurs. Mon travail est de permettre cette imagination. Cela se passe dans la direction d’acteurs et dans la très belle traduction de Florence Dupont.

Les enfants sont présents sur le plateau, avec deux maîtrises, celle de l’Opéra-Comique et celle de l’Opéra d’Avignon. Il est important de faire figurer ce chœur d’enfants sur le plateau ?
On est très sensible à l’éducation artistique avec la compagnie tout au long de l’année. Sénèque écrit pour un chœur censé représenter l’humanité toute entière. Voilà un beau défi. Et pour moi c’était évidemment l’avenir, donc l’enfance qui s’interroge sur l’avenir, sur ce soleil qui ne lève plus. Je voulais que l’enfance vienne crier son désarroi et chanter ce requiem de l’humanité composé par Clément Mirguet.

Propos recueillis par Stéphane CAPRON – www.sceneweb.fr

6 juillet 2018/par Stéphane Capron
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