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The Collection, une question d’endurance

A voir, Danse, Les critiques, Lyon, Paris
Marc Domange

photo Marc Domange

Alessandro Sciarroni transmet au Ballet de l’Opéra de Lyon sa passion pour les danses traditionnelles tyroliennes et bavaroises. En renonçant à tout folklore, il en refait la matière d’un geste artistique éminemment contemporain et un terrain de jeu à la fois jubilant et exténuant pour les danseurs.

FOLK-S will you still love me tomorrow ? est la pièce qui a fait connaître et largement popularisé le chorégraphe italien en 2012. Elle contenait en germe les pas déclinés et répétés à loisir que l’on retrouve toujours médusés dans The Collection récemment entré au répertoire du Ballet de l’Opéra de Lyon. Avec Untitled _I will be there when you die, plus proche des arts du cirque, Aurora qui s’intéressait plutôt à la pratique du goalball, un sport paralympique, ou bien encore TURNING_Motion sickness qui se basait sur le mouvement de derviches tourneurs, l’artiste italien a toujours donné l’impression de vouloir repousser les limites du corps et du mouvement en réclamant aux interprètes un radical exploit physique. C’est encore le cas dans The Collection où dix danseuses et danseurs sur un simple sol blanc nimbé de couleurs continuellement changeantes, se livrent sur un temps indéterminé à la répétition de gestes empruntés aux danses folkloriques principalement pratiquées en Autriche et dans le sud de l’Allemagne.

Coudes levés et symétriques, jambes et bras parfaitement mobiles et enlevés, les interprètes enchainent les séries de sauts légers et de jetés tout en formant une espèce de bataillon. Comme son nom l’indique (« platteln » signifie « frapper » en dialecte bavarois), la danse fait marteler non sans fracas les pieds au sol, et claquer les mains nues sur les talons des chaussures, sur les cuisses et les mollets. Ainsi, les corps bondissants produisent une rythmique précise et obsédante qui, rigoureusement répétée, et presque sans répit, donne des airs quasi militaires et martiaux à l’exercice. Totalement décontextualisée, la danse traditionnelle ne supporte plus aucun folklore. Le short et les baskets de training ont remplacé la fameuse culotte de cuir et les souliers vernis. Extraite de son jus et ainsi débarrassée de son apparat convenu, elle affiche un caractère brut et pur, sans fioritures, pour adopter un style beaucoup plus urbain et contemporain qui lui sied bien.

Vaillante, véloce, vigoureuse, la troupe du Ballet de l’Opéra de Lyon – formée au répertoire classique mais rompue à une vaste variété de styles (Forsythe, Childs, Morau sont au programme cette saison) – affiche une stimulante diversité et se montre toujours désireuse et poreuse de nouveaux univers. Sur le plateau se forme un collectif très attentif aux regards et aux présences des uns et des autres. Avec une belle aisance, tous réalisent une sacrée performance, l’enchainement quasi-invariant de mêmes mouvements, et confinent à la transe sans jamais donner à voir l’épuisement.

Les règles du jeu impitoyable ont clairement été énoncées au micro en début de séance : la pièce durera tant qu’un interprète restera sur scène ou qu’un spectateur restera dans la salle. Au Centquatre, où Alessandro Sciarroni est artiste associé et où il présentera bientôt sa prochaine création DREAM, ce sont d’abord deux danseurs qui ont quitté la piste, donnant ensuite libre champ de s’éclipser à quelques grappes de public puis des morceaux de rang entier. L’endurance réclamée par la performance est aussi bien celle de ses exécutants que celle de ses spectateurs.

Christophe Candoni – www.sceneweb.fr

The Collection
CHORÉGRAPHIE
Alessandro Sciarroni
MUSIQUE
Pablo Esbert Lilienfeld
LUMIÈRES
Rocco Giansante
COSTUMES
Ettore Lombardi
Ballet de l’Opéra de Lyon

1h20 sans entracte

Opéra de Lyon
Du 9 au 13 septembre 2022

Le CENTQUATRE-PARIS
28 au 30 Septembre 2022

29 septembre 2022/par Christophe Candoni
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