Sceneweb
  • À la une
  • Actu
  • Critiques
    • Coup de coeur
    • A voir
    • Moyen
    • Décevant
  • Interviews
  • Portraits
  • Disciplines
    • Théâtre
    • Danse
    • Opéra
    • Cirque
    • Jeune public
    • Théâtre musical
    • Marionnettes
    • Arts de la rue
    • Humour
  • Festivals
    • Tous les festivals
    • Festival d’Avignon
    • Notre Best OFF
  • Rechercher
  • Menu Menu

Sylvie Des Bois met en scène 4.48 Psychose de Sarah Kane

Agenda, Ivry, Nantes, Quimper, Rennes, Théâtre

Dans une splendide descente aux enfers, la fille se meut en une héroïne épique qui affronte une série d’épreuves. Comme Don Quichote, ivre d’amour et d’absolu, elle se rêve une vie plus grande et se débat contre les moulins à vent des modèles imposés. De cercles en cercles, comme dans l’œuvre de Dante, on suit l’héroïne dans son parcours du combattant où chaque fragment, comme une épreuve à surmonter, se singularise par son langage : le langage médical, le journal intime de la dépression, l’abstraction poétique, le crédo du développement personnel…

Cette quête vertigineuse d’un idéal la mène à la disparition. Dans 4.48 Psychose, cette dissolution du soi s’opère dans un élan paradoxal et presque obscène, sous les yeux du spectateur, la fille nous dit « Regardez-moi disparaître ». Si la mort nous attend tous au bout du chemin, elle choisit comment s’y rendre. Elle mettra en scène la sienne, comme une dernière course, splendide et fracassante.

Car ce n’est pas le renoncement apathique mais l’intégrité redoutable d’un idéalisme fracassé qui la guide vers cette issue fatale. Lucide, absolue, radicale, elle plonge dans le néant pour rester honnête avec elle-même.

L’hermaphrodite brisé.e et la joie grave

Elle est accompagnée dans cette épopée par un autre, il est peut-être son médecin, ou son double – la partie manquante de « l’hermaphrodite brisé.e » -, ou juste une projection de son imagination. Le mythe d’un être double qui aurait été scindé en deux, comme dans le discours d’Aristophane, traverse la pièce. C’est peut-être cela, ce grand manque que la fille cherche à tout prix à combler.

Sa quête d’un idéal la mène au sacré. De sa honte intime elle fait une terrible sentence mystique. Mais sous le masque de l’illumination, elle aborde les questions vertigineuses de la dissociation du corps et de l’âme – est-ce qu’on a un corps ? Est-ce qu’on est un corps ? – et du sens à donner à sa vie dans un monde qui semble devenu fou.

Bien qu’il soit trop tard pour elle, elle ne cesse d’exhorter les autres à « arrêter de juger d’après les apparences », à « lever le rideau », à « déchirer le voile ». Elle semble nous tendre la main, comme si une autre voie était possible, tout près de nous, et que nous n’avions qu’un pas à faire pour y parvenir. Elle met fin à ses jours oui, mais dans ce sacrifice consenti il y a une « joie grave »[1], un paradoxe, où de la mort et du désespoir émergent une furieuse envie de vivre.

4.48 Psychose c’est la dernière danse d’une grande idéaliste porteuse d’une blessure béante qui cherche à tout prix à étreindre le monde. Sarah Kane opère ici une sublimation formidable en puisant dans la noirceur la plus pure pour en extraire une pièce d’une lumière électrique et dangereuse, irradiée du « soleil noir de la mélancolie »[2].

[1] Le théâtre de la cruauté – Antonin Artaud

[2] El Desdichado – Gérard de Nerval

4.48 Psychose de Sarah Kane
Mise en scène : Sylvie Des Bois
Traduction : Evelyne Pieiller
Avec Sylvie Des Bois et Thomas Nolet
Collaboration artistique : Milena Mc Closkey
Régie : Nicolas Flageul, Création lumières : Jules Poucet
Regard chorégraphique : Ségolène Gessa
Administration et diffusion : Ondine Policand

Co-production : Théâtre du Cercle de Rennes

Soutiens : CDN de Lorient via le dispositif de soutien à l’activité des compagnies théâtrales bretonnes, Ville de Quimper et le Théâtre Max Jacob, 48h en scène, La Martofacture, l’Orfèvrerie et l’Ecole Auvray Nauroy

La pièce 4.48 Psychose de Sarah Kane (traduction de Evelyne Pieiller) est publiée et représentée par L’ARCHE – éditeur & agence théâtrale. www.arche-editeur.com

25 février 2022 – création au Théâtre du Cercle à Rennes (35)

28 février et 1er mars 2022 – Théâtre El Duende à Ivry-sur-Seine (94)

31 mars 2022 – Théâtre Max Jacob de Quimper (29)

29 et 30 avril 2022 – Terrain Neutre Théâtre à Nantes (44)

20 février 2022/par Dossier de presse
Partager cette publication
  • Partager sur Facebook
  • Partager sur X
  • Partager sur WhatsApp
  • Partager sur LinkedIn
  • Partager par Mail
  • Lien vers Instagram
Vous aimerez peut-être aussi
Manque de Sarah Kane par la compagnie Roland furieux
Phèdre(s): un labyrinthe sans issue
Sara Llorca est Sarah Kane : en route vers la joie
Marion Lécrivain met en scène Manque de Sarah Kane
Fucking Psychose 4 : 48
Wally Bajeux monte Blasted de Sarah Kane et le Journal d’un fou de Gogol
Christophe Raynaud de LageAnéantis, une plongée retenue dans la violence humaine
Un nouveau portrait Sarah Kane par Christian Benedetti
0 réponses

Laisser un commentaire

Rejoindre la discussion?
N’hésitez pas à contribuer !

Laisser un commentaire Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Dans le moteur de recherche, plus de 22 000 spectacles référencés

© Sceneweb | Création site et Maintenance par Limbus Studio
  • L’actualité du spectacle vivant
  • Qui sommes-nous ?
  • Newsletter
  • Politique de confidentialité
  • Signaler un abus
  • Contact
  • Politique de cookies (UE)
Faire défiler vers le haut