Le récit singulier de cette famille nous est raconté par Paule, la sœur aînée de Jeannot. Les surgissements de ses souvenirs nous font traverser la grande et la petite histoire et nous portent avec une grande délicatesse au plus près de la folie. La violence de la guerre d’Algérie se mêle à celle de la famille et laisse paisiblement surgir l’impensable.
« L’écriture de ce roman dit mon refus catégorique de la dichotomie (les désaxés d’un côté / les sains d’esprit de l’autre) qui rassure et permet l’exclusion. La dérive mentale est d’une tragique banalité et je n’éprouve ni fascination ni attrait morbide pour ce qu’on appelle « la folie ». Je suis simplement obsédée par la simplicité du réflexe de l’abandon, le retour spontané à l’archaïque bannissement dès lors qu’une société (grande, petite) frémit, confrontée à l’Autre différent. Dans mon livre, il n’est jamais question du Plancher et moins encore de sa gravure. Il est question d’un père, d’une mère, d’une fratrie, d’une campagne, « d’un dehors [qui] a quatre côtés et une ferme en plein milieu », dehors qu’on enferme, et d’un rapport au monde que le langage ne dit pas mais désigne brusquement. »
Ingrid Thobois
Le plancher de Jeannot
Texte Ingrid Thobois
Mise en scène, adaptation Sylvain Gaudu
Lumières Antoine Gautier, scénographie Alix Boillot
Compositeur Jean Galmiche
Jeu Catherine AndreucciDurée : 1h10
Les Déchargeurs
Du 2 au 25 janvier 2022, du dimanche au mardi à 19h
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