Artiste transformiste et provocateur, Steven Cohen se produit partout, sur scène, en galerie et dans l’espace public. Se définissant comme un « monstre » aux identités multiples, sud africain, blanc, homosexuel, juif, il nourrit une obsession de la Shoah. Cherchant à perpétuer la mémoire du génocide et de la souffrance des minorités, il expose le martyr de son propre corps. Pour son premier passage à Rouen, il choisit d’investir le plus ancien monument juif de France, la Maison Sublime, lieu de patrimoine exceptionnel placé sous le Palais de Justice, relativement méconnu car peu ouvert à la visite. Mene Mene Tekel uPharsin – « Tu as été compté, mesuré et tu as fait défaut », inscription apparue miraculeusement dans le Livre de Daniel – évoquera la mémoire pluriséculaire du lieu, où des graffiti en hébreu subsistent et interrogera la notion de mur. L’espace clos, autour de cette résidence privée ou école rabbinique du XIIE siècle, est marqué par un contraste entre les murs d’origine, fragiles et chargés d’Histoire, et les murs de béton, bunker protégeant le vestige. Le mur y devient métaphore de l’Histoire dans sa complexité : du site le plus sacré du judaïsme, le mur des Lamentations, au mur de séparation entre Israël et la Cisjordanie.
Festival Automne en Normandie
La Maison Sublime, Rouen
vendredi 22 novembre – de 17h à 19h30
samedi 23 et dimanche 24 novembre – de 15h à 18h30
Séances toutes les 30 min
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