Sceneweb
  • À la une
  • Actu
  • Critiques
    • Coup de coeur
    • A voir
    • Moyen
    • Décevant
  • Interviews
  • Portraits
  • Disciplines
    • Théâtre
    • Danse
    • Opéra
    • Cirque
    • Jeune public
    • Théâtre musical
    • Marionnettes
    • Arts de la rue
    • Humour
  • Festivals
    • Tous les festivals
    • Festival d’Avignon
    • Notre Best OFF
  • Rechercher
  • Menu Menu

Fable noire, Soleil blanc

À la une, Brest, Chalon-sur-Saône, Dijon, Jeune public, Les critiques, Maubeuge, Moyen, Nantes, Paris, Saint-Etienne, Théâtre, Valence, Vannes

photo Axelle de Russé

Fidèle à sa pratique d’une « dramaturgie plurielle », Julie Berès aborde dans Soleil Blanc la question environnementale en mêlant fable et documentaire. En tentant, en vain, de se frayer un langage personnel entre cinéma, jeu et théâtre d’objet.

Certains sont perchés comme le baron d’Italo Calvino dans des arbres dont ils font des royaumes. D’autres flottent sur un radeau qu’ils ont eux-mêmes bricolé avec quelques bouteilles en plastiques et des planches de bois, tandis qu’une dernière dit en quelques mots et force moues sa liberté réduite par le contrôle parental. Et sa manière de s’en accommoder. Issus de milieux sociaux et scolaires divers, les très jolis enfants interrogés par Julie Berès et filmés par Christian Archambeau, Jonathan Michel et Clémence Diard, introduisent à travers un court métrage d’une dizaine de minutes la question centrale de Soleil Blanc : le lien entre la « crise écologique » et l’éducation. Tentative de séduction, ou prologue à une enquête béton ? On hésite, avant que le cinéma ne laisse place au théâtre.

Sans transition, les enfants plus ou moins sauvages du documentaire sont remplacés par cinq comédiens réunis pour interpréter L’Île interdite. Un conte inédit de Joël Jouanneau, où le thème mythique de l’enfant sauvage est traité de manière plus mythique encore. À travers une histoire située au commencement du monde : celle de Korb (Valentine Alaqui), élevé dans la forêt par des loups après la mort de sa mère puis recueilli par un Maître (Laurent Cazanave) aussi étrange qu’autoritaire. Isolés sur une île, avec pour seule compagne la jeune et mystérieuse Annj (Mélanie Couillaud). On pense bien sûr à Victor de l’Aveyron, dont le destin a inspiré à François Truffaut l’inoubliable Enfant sauvage (1969). D’autant plus que L’Île interdite est loin d’être à sa hauteur.

Montrées à travers une série de tableaux très visuels, les différentes étapes du « dressage » de l’enfant sont trop clichées pour dire autre chose que le désir de Julie Berès d’échapper au didactisme. Ce qu’elle parvient en effet à faire, mais sans réussir à proposer autre chose. Manifeste dès les origines de sa compagnie Les Cambrioleurs, née en 2001 de la réunion d’artistes issus de différentes disciplines (interprètes, vidéastes, plasticiens, circassiens, marionnettistes et musiciens), sa quête d’une « dramaturgie plurielle » aurait pu inviter à un questionnement des représentations de la figure de l’enfant sauvage. Elle en brouille plutôt la lecture, jusqu’à rendre confus son lien avec la crise environnementale dont elle voulait pourtant faire le sujet de son spectacle.

Entre le documentaire initial et un court oratorio composé avec l’aide de Kevin Keiss, la fable centrale se perd en effet dans les explorations multiples menées par Julie Berès et les artistes qu’elle a réunis dès le début du processus de création. Agrandies et transformées en paysages vidéo grâce à des caméras qui circulent à vue sur le plateau, les très belles maquettes construites par l’Atelier du Grand T et par le Théâtre de Loire-Atlantique perdent de leur pouvoir d’émerveillement. Les chants de Kyrie Kristmanson, affublée comme la conteuse Mia Delmaë de très kitchs robes blanches et de couronnes de fleurs, n’empêchent pas le massacre. Au contraire, ils en soulignent l’étendue en accompagnant l’imagerie platement onirique des vidéos. « D’où vient notre rapport au monde et à la nature, sinon de notre éducation ? », s’interrogeait Julie Berès à l’origine de Soleil Blanc. La question restera en suspens.

Anaïs Heluin – www.sceneweb.fr

Soleil Blanc
Conception et mise en scène : Julie Berès, Compagnie Les Cambrioleurs

Conte librement inspiré d’une fable inédite de Joël Jouanneau, L’Île interdite. Épilogue composé avec l’aide de Kévin Keiss, mise en contraste de déclarations de scientifiques, journalistes, chercheurs ou philosophes

Avec : Laurent Cazanave, Valentine Alaqui, Mélanie Couillaud, Mia Delmaë, Kyrie Kristmanson

Documentaire : Julie Berès, Christian Archambeau, Jonathan Michel, Clémence Diard

Collaboration artistique : Aurélie Droesch-Du Cerceau

Dramaturgie : Pierre Chevallier

Création sonore et musicale : David Bichindaritz et Kyrie Kristmanson

Création lumières : Christian Dubet

Création vidéo : Christian Archambault et Jonathan Michel

Scénographie : Julien Peissel

Costumes : Marie-Cécile Viault

Coiffes et maquillages : Cécile Kretschmar

Confection des costumes : Atelier du Théâtre des Célestins

Chorégraphie : Jessica Noita

Régie générale : Marco Benigno et Sylvain Ricci

Régie son : Chloé Levoy

Régie lumières : Jérémie Fally

Régie plateau : Benjamin Vigier

Administration : Béatrice Catry et Annabel Decoust

Photographies : Axelle de Russé

Avec la contribution artistique de : Armel Veilhan, Elise Boch, Leslie Six, Karim Bel Kacem, Azéline Cornut, Julien Schaferlee, Nicolas Guichard, Camille Riquier

Production déléguée : Théâtre des Célestins – Lyon

Coproductions & Résidences : Théâtre de la Ville – Paris / Théâtre des Célestins – Lyon / Théâtre Romain Rolland – Villejuif / Théâtre de Chelles / Le Grand R, Scène nationale Roche-sur-Yon / Scènes du Golfe, Théâtres Arradon – Vannes / Comédie de Saint-Etienne, Centre dramatique national / Le Grand T, théâtre de Loire-Atlantique / Pont des Arts – Cesson-Sévigné / Compagnie Les Cambrioleurs

Avec la participation artistique du Jeune Théâtre National

Avec le soutien du Conseil Départemental du Finistère, Fonds de dotation du Quartz (Brest)

Durée : 1h30

Théâtre des Abbesses
Du 22 novembre au 1er décembre 2018

Le Grand T, théâtre de Loire-Atlantique
Les 5-6-7 décembre 2018

Théâtre Dijon-Bourgogne, Centre dramatique national
Les 11-12-13 décembre 2018

L’Hexagone, Scène nationale Arts-Sciences de Meylan
Les 10-11 janvier 2019

Théâtre des Célestins de Lyon
Du 16 au 23 janvier 2019

Espace des Arts de Chalon-sur-Saône
Les 29-30 janvier 2019

Pont des Arts, Cesson-Sévigné
Le 2 février 2019

Le Manège de Maubeuge
Le 12 mars 2019

Comédie de Valence
Les 19-20 mars 2019

Scènes du Golfe – Théâtres Arradon – Vannes
Le 29 mars 2019

Le Quartz, Scène nationale de Brest
Les 4-5 avril 2019

 

24 novembre 2018/par Anaïs Heluin
Partager cette publication
  • Partager sur Facebook
  • Partager sur X
  • Partager sur WhatsApp
  • Partager sur LinkedIn
  • Partager par Mail
  • Lien vers Instagram
Vous aimerez peut-être aussi
Oréstie, une ragédie antique – Human beat box de D’ de Kabal et Arnaud Churin
Dormir 100 ans : Pauline Bureau conte les tourments adolescents
Tous les enfants veulent faire comme les grands de Laurent Cazanave
Laurent Cazanave Sur une île
État des lieux d’un champ de bataille de Delphine Lalizout et Laura Pelerins
Dominique A, Jeanne Added, Camille, élise Caron, Judith Chemla, Hugh Coltman, John Greaves, Piers Faccini, Camélia Jordana, Philippe Katerine, Kyrie Kristmanson, JP Nataf, Sandra Nkaké, Himiko Paganotti et Rosemary Standley dans la cour d’honneur en clôture du 72ème Festival d’Avignon pour célébrer Gabriel Fauré
Je me suis assise et j’ai gobé le temps de Laurent Cazanave
Caroline MoreauOn purge bébé : le joyeux cauchemar d’Émeline Bayart
1 réponse
  1. Karminhaka
    Karminhaka dit :
    25 novembre 2018 à 14 h 51 min

    Il y a des aspects relativement intéressants dans la pièce, mais qui sont purement formels : l’utilisation (façon d’être à la mode) de la vidéo qui donne une allure de théâtre d’ombres assez féérique aux projections sur grand écran) ; la manière dont des cameramen filment par exemple un aquarium pour faire basculer l’image, du microcosme au macrocosme de l’écran. Visuellement, c’est pas mal. Ça ne rend que plus accablant, le reste, qui est d’une désuétude confondante (à la limite, s’il n’y avait eu que ça, on se serait dit que c’est un spectacle pour enfants et basta). Le texte de Jouanneau est d’une grande pauvreté – surprenant de la part d’un metteur en scène qui a livré des adaptations remarquées de pièces de Beckett – et qui tente quelques échappées poétiques limitées (la forêt du jadis). Quant aux chansons, comme sorties d’une comédie musicale au rabais, elles sont vraiment mièvres et sirupeuses. On peut comprendre la démarche de Julie Bérès de vouloir sensibiliser sur des questions environnementales. On peut dire que le résultat est raté.

    Répondre

Laisser un commentaire

Rejoindre la discussion?
N’hésitez pas à contribuer !

Laisser un commentaire Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Dans le moteur de recherche, plus de 22 000 spectacles référencés

© Sceneweb | Création site et Maintenance par Limbus Studio
  • L’actualité du spectacle vivant
  • Qui sommes-nous ?
  • Newsletter
  • Politique de confidentialité
  • Signaler un abus
  • Contact
  • Politique de cookies (UE)
Faire défiler vers le haut