Parce qu’il est ouvert aux interrogations du monde, le Théâtre questionne notre humanité. En prise directe avec son temps, il éveille. Au coeur de la cité, il témoigne. Le Théâtre est vivant.
Didier Long, directeur du Théâtre de l’Atelier
PREMIÈRE PARTIE / LECTURE
LAMPEDUSA BEACH
Texte de Lina Prosa
Traduction Jean-Paul Manganaro
Mise en scène de Irina Brook, avec Romane Bohringer
Une production du TNN
Le texte a été présenté au Théâtre national de Nice dans le cadre de la programmation Réveillons-Nous !
Les histoires de passeurs et de clandestins m’ont toujours bouleversée. Je n’ai jamais compris que des priorités économiques prennent le dessus sur l’hospitalité humaine. Comment pouvons-nous refuser de tendre la main à ceux qui risquent tout pour venir dans nos pays ? Comment l’homme réussit-il à ne pas se reconnaître dans l’autre ?
J’ai été marquée par l’histoire extraordinaire de ce village déserté du Sud de l’Italie qui a repris vie en ouvrant ses portes aux migrants. En 1998, le maire de Riace a commencé à accueillir les réfugiés sans papier et réinventer l’avenir de son village qui ne comptait plus qu’une centaine d’habitants. Tout a repris vie petit à petit. En redémarrant l’artisanat local et en l’enrichissant par leurs propres traditions, les étrangers sont devenus les acteurs de cette utopie contemporaine. Aujourd’hui, l’émigration est un sujet brûlant. On ne peut plus se taire. Tant qu’on juge qu’une vie a plus de valeur qu’une autre, on est loin d’une solution. Comme le dit si justement l’auteure sénégalaise Fatou Diome : « On sera riche ensemble ou on se noiera tous ensemble.
Irina Brook
Une charrette de la mer pleine de réfugiés coule dans le détroit en face de Lampedusa. Les réfugiés dans l’obscurité de la nuit se débattent dans l’eau. La plupart d’entre eux se noient, meurent, on le comprend en raison du silence qui descend graduellement sur l’endroit du désastre. Une jeune femme réussit à s’accrocher à ses lunettes de soleil tombées dans l’eau. Pendant quelques instants, Shauba parvient à rester à la surface comme si ses lunettes étaient une bouée de sauvetage. Puis, comme une bouée de sauvetage percée, elles la font aller lentement vers le bas, toujours, plus bas, lentement, si lentement. Lina Prosa, Lampedusa Beach [extrait]
DEUXIEME PARTIE / CONCERT
LE CHOEUR DES FAITOUCH’ de l’Association les Musiterriens et les apprenants de l’ENS
Chef de choeur & direction artistique: Marianne Feder
« Chant de fête, c’est le chant qui me donne de l’espoir et que je partage avec toi, qui nous réunit au-delà de toutes frontières, nous fait vibrer, chanter, danser, s’essouffler au même tempo par-delà nos différences. » Marianne Feder, directrice artistique du projet.
Les Musi’terriens est une association de musiques Actuelles du Monde située à Paris 11.
Ses adhérents chantent et jouent les musiques du monde entier depuis des années, il était temps pour eux d’aller à la source de ces chants qui les enrichissent et surtout à la rencontre des personnes qui les chantent.
On parle actuellement beaucoup des migrants en France sans trop savoir de qui on parle…
D’ailleurs réellement qu’est-ce que c’est qu’un migrant au- delà des fantasmes et des a priori ?
Nous avons tous des identités multiples liées à nos origines diverses, mais aussi à notre environnement social et culturel et aux passions qui nous animent ; et à défaut d’en choisir une et de cacher l’autre, nous sommes fiers de partager toutes les cultures qui nous habitent et font de nous cet être complexe. Aller à la rencontre de nouvelles cultures voulait dire faire un projet commun, chanter, danser, parler, apprendre ensemble. Ne pas juste observer la culture de l’autre mais interagir, vivre ensemble le temps d’un projet et se comprendre un peu mieux à travers la musique.
C’est ainsi que Les Musi’Terriens et l’ENS (École Normale Sociale) ont décidé de se réunir autour d’une création à partir d’une collecte de Chants de fête du monde entier.
Avec un groupe d’adultes volontaires venant apprendre le français en cours du soir à l’ENS, nous avons partagé un patrimoine musical de chants de fête français et découvert les cultures qui nous entourent à travers des chants du Bangladesh, du Congo, d’Egypte, d’Inde, du Maroc, du Pakistan, du Soudan, du Tchad, du Tibet…pays d’origine des apprenants.
L’ENS (Ecole Normale Sociale) gère et anime un centre de formation en travail social et un centre social, l’Espace Torcy dans le 18ème, qui dispense des cours de français dans des ateliers sociolinguistiques à destination de migrants. Elle anticipe et accompagne l’évolution des métiers de l’intervention sociale et de la solidarité.
Tarifs : 22,00 € / 42,00 € / 80,00 €
Placement libre
Réservations : 01 46 06 49 24
ou sur le site www.theatre-atelier.com
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