Marine Bachelot Nguyen a lancé un défi à cinq autre autrices, Penda Diouf, Karima El Kharraze, Essia Jaïbi, Marina Keltchewsky et Émilie Monnet : écrire un texte poéticopolitique, avec la contrainte d’utiliser comme catalyseur le “White Spirit”, à la fois force oppressive et héritage que nous portons en nous, malgré nous.
Certaines sont françaises ou doubles nationales, avec des familles issues de l’immigration ou des diasporas. D’autres viennent de pays colonisés par la France. Chacune a un rapport particulier à ce pays, à sa culture et à sa langue. Toutes connaissent la discrimination, la charge raciale et l’influence systémique du privilège blanc sur les traditions minorisées, les corps et les esprits.
Comment les rapports Nord-Sud influencent-ils encore notre façon de vivre ensemble ? Comment se définir entre deux cultures – oppresseuse et opprimée – sortir des schémas insidieux, retrouver la fierté des traditions ancestrales décapées par la blanchité ? Une lecture-performance essentielle, pour porter haut la voix intersectionnelle des femmes aux racines mêlées.
« […] Plusieurs d’entre nous sont françaises ou de double-nationalité, avec des ancêtres et familles issues de l’histoire des immigrations, des diasporas et de la colonisation. D’autres viennent de pays ayant été colonisés par la France. Toutes parlent et écrivent en français, et certaines également dans leurs autres langues, maternelles, nationales et ancestrales. Chacune a son rapport singulier à la France et à ses autres pays et cultures, chacune a ses héritages génétiques, culturels, sociaux et politiques, sa façon de les investir dans son œuvre, ses obsessions et leitmotiv, son humour, ses lignes de fuite.
Avec toutes, j’ai partagé des conversations passionnantes sur nos vécus communs ou différenciés, autour du racisme et de la charge raciale, des aspects insidieux et systémiques du privilège blanc, sur les cultures et les langues minorées, sur l’histoire de la domination occidentale et ses traces dans les structures du monde contemporain, dans les corps et les esprits, sur les mécanismes entremêlés de l’oppression et de l’aliénation.
Le « White Spirit » n’est pas hors de nous, comme une simple force extérieure oppressive. Il nous traverse, et nous concerne tou.tes intimement. Nous le respirons, nous en héritons, nous nous débattons avec. Il n’est pas une essence, plutôt un processus.
Alors parlons-en. Interrogeons-le, invoquons-le, disséquons-le, dans ses constantes et ses métamorphoses, affrontons-le et déplions ses sémantiques, furieusement et joyeusement. » – Marine Bachelot Nguyen
White spirit
Sur une idée et une commande de Marine Bachelot Nguyen
Textes et jeu Marine Bachelot Nguyen (France-Viêtnam), Penda Diouf (France-Sénégal) / Nina Mélo *, Karima El Kharraze (France-Maroc), Essia Jaïbi (Tunisie), Marina Keltchewsky (France-Russie), Émilie Monnet (Québec-1ère nation anishnabe)
Création sonore Lundja Medjoub* Nina Mélo est actrice et prendra en charge le texte de Penda Diouf lors des représentations
À partir de 15 ans
PRODUCTION Lumière d’août – compagnie théâtrale/collectif d’auteur·ices (Rennes)
COPRODUCTION Mixt, terrain d’arts en Loire-Atlantique
SOUTIEN Fondation Inkermann ; Institut français dans le cadre du programme « Des Mots à la Scène » ; La Chartreuse de Villeneuve lez Avignon – Centre national des écritures du spectacle
Lumière d’août est conventionnée par le Ministère de la Culture-DRAC Bretagne, et reçoit le soutien de la Région Bretagne, du Département d’Ille-et-Vilaine, de la Ville de Rennes, et ponctuellement de Spectacle Vivant en Bretagne et de l’Institut Français.CRÉATION
13 mai 2025
Université Sorbonne Nouvelle (Paris)15 mai
Théâtre Ouvert (Paris)Puis en tournée
Théâtre Populaire Romand (la Chaux-de-Fonds, Suisse)
Maison du théâtre (Brest)
Institut Français de Tunisie (Tunis et Sousse )
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