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De Baltimore à Bobigny, un bal baroque d’essence trans

A voir, Bobigny, Danse, Les critiques, Rennes

photo Marc Domange

Avec Singulis et simul, Frédéric Nauczyciel crée un singulier spectacle plein d’un séduisant et provocant mélange entre le divertissement de cour et la danse de rue, porté par une belle troupe de performeurs vogueurs.

Être soi-même et ensemble, c’est le sens même de la maxime latine qui donne son titre à la pièce Singulis et simul. Empruntée à la troupe de la Comédie-Française, la devise manifeste un profond désir de porter et déployer au plateau une expression artistique qui met en valeur aussi bien sa dimension collective que l’expression des fortes individualités qui la composent. Elle est aussi l’opportunité de voir s’exposer et dialoguer des performeuses et performeurs au geste libre car pleinement affranchi des rôles et normes auxquels la société assigne.

Homme-orchestre de ce vaste projet libératoire, le plasticien, vidéaste et chorégraphe Frédéric Nauczyciel explore, depuis une dizaine d’années, au sein de son Studio House of HMU, des esthétiques radicales, minoritaires, alternatives tel que le voguing. Ce mouvement né dans les quartiers noirs américains à la fin des années 1960, porte fiévreusement la revendication des communautés homosexuelles, travestis et transgenres qui imitent en les parodiant les poses des mannequins blancs faisant les couvertures du magazine Vogue pour mieux s’affirmer et flamboyer.

Sortie des ghettos de Harlem, le voguing gagne la scène de la MC93 à Bobigny avant celle de la Maison des arts de Créteil le mois prochain, puis le TNB de Rennes. Sa dimension politique et urbaine apparaît à travers des images vidéo où s’exhibent le bitume et le béton des villes de banlieues, parisiennes comme américaines, au rythme d’un trajet en voiture. Mais l’originalité de Singulis et simul est de voir s’hybrider cette danse afro-américaine à la rencontre d’un tout autre faste d’inspiration baroque. Un clavecin accompagne une fanfare. Ainsi, la Cour et la rue s’amalgament de façon à délibérément bousculer et renverser les genres.

Dale Blackheart ouvre le bal. L’homme noir, torse et bras nus, tatoué d’un « Beloved » qui s’étend sur toute la poitrine, cheveux de couleur violette comme les volants de son pantalon, entame une longue ligne qui rappelle celles des podiums de mode puis développe une gestuelle lascive, aussi ironique que délicate. Sorte de faune réinventé entre rêverie et érotisme latent, il est rejoint par une cohorte de pom-pom girls et d’instrumentistes survoltés. Les drags queens narguent et flambent en costumes extravagants, arborant chaussures haut perchées, entre autres perruques, lingeries et accessoires féminins. Leurs élans physiques oscillent entre suggestion et hypersexualisation du corps épris de sensualité. Le danseur oriental de baladi Alexandre Paulikevitch et le chanteur Matyouz Ladurée partagent également l’espace joyeusement inclusif et bigarré, où se mêlent les arts, les danses, où s’assume et se reconnaît la pluralité identitaire et culturelle des individus. S’ils font montre de forts tempéraments et d’une belle virtuosité organique, les interprètes pourraient compter sur un ensemble plus tenu et une dynamique plus renforcée, pour pleinement électriser. Néanmoins, l’ambiance est à la fête pour célébrer l’altérité.

Christophe Candoni – www.sceneweb.fr

Singulis et Simul
chorégraphies Studio House of HMU
conception et images Frédéric Nauczyciel
assisté de Vinii Revlon
conception musicale Sylvain Cartigny
assisté de Blaise Cardon Mienville
pratique Feldenkrais et assistanat Sara Lindon
danse baroque Corine Miret
textes Lisalo
performeuses et performeurs Diva Ivy Balenciaga, Dale Blackheart, Blaise Cardon Mienville, KEIONA, Missy,
Frédéric Nauczyciel, Kory BlackSjuan Revlon, Marquis Revlon, Vinii Revlon, Yumi Rigout (en alternance avec
Corine Miret), Riya Stacks
danse baladi Alexandre Paulikevitch
voix et chant Matyouz Ladurée
clavecin Laure Vovard et Sibylle Roth
avec l’Orchestre de Spectacle de Montreuil
Thomas Bocquet, Blaise Cardon Mienville, Nils Kassap, Alexandre Koneski, Vincent Kreyder, Gauthier Lottin,
Steve Matingu, Bryann Mayaut

Production Le Grand Gardon Blanc, Studio House of HMU

Avec le soutien de la Direction Générale de la Création Artistique – ministère de la Culture et de la Fondation d’entreprise Hermès dans le cadre du programme New Settings

Coproduction L’Onde Théâtre Centre d’art de Vélizy-Villacoublay, Maison des Arts de Créteil, MC93 – Maison de la Culture de Seine-Saint-Denis – Bobigny, Scène nationale d’Orléans, Espace Lino Ventura – Garges-lès-Gonesse, Théâtre National de Bretagne – Rennes, La Filature scène nationale de Mulhouse

Avec l’aide à la création de la Région Île-de-France, du Conseil départemental du Val-de-Marne, de l’ADAMI et de la SPEDIDAM
Avec le soutien exceptionnel de la DILCRAH (Délégation Interministériel à la Lutte contre le Racisme, l’Antisémitisme et la Haine anti-LGBT)

Durée : 1h20

MC 93
ven 22 avril 2022 – 20h00
sam 23 avril 2022 – 18h00

MAC
jeudi 12 mai – samedi 14 mai 2022 – 20h

ESPACE LINO VENTURA – GARGES-LES-GONESSE
samedi 21 mai 2022

SCÈNE NATIONALE D’ORLEANS
samedi 28 mai 2022

TNB Rennes
9 et 10 juin 2022

23 avril 2022/par Christophe Candoni
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