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Robert Wilson, messie de la rentrée lyrique à Paris

À la une, A voir, Les critiques, Opéra, Paris

Au Théâtre des Champs-Elysées, Le Messie de Haendel réorchestré par Mozart s’offre comme un vertigineux voyage dans le clair-obscur Wilsonnien.

Plasticien, magicien, de la lumière, Robert Wilson ne pouvait qu’être inspiré par une œuvre dont le propos décrit l’errance d’un peuple qui passe des obscurs ténèbres à l’irradiante clarté après que lui soit apparu le sauveur de l’humanité. Convaincu que la religion n’a pas sa place sur la scène de théâtre, le metteur en scène et scénographe américain écarte la dimension chrétienne de l’oratorio au profit d’une lecture primordialement contemplative. Non exempte de spiritualité, elle est aussi ponctuée de trouvailles insolites. Très en voix, le rédempteur éponyme est campé par Stanislas de Barbeyrac qui adopte l’allure d’un dandy bonhomme en costume trois pièces et qui twiste aisément tout en faisant ses vocalises. A ces côtés, Elena Tsallagova est un idoine ange céleste, sorte de double de Mélisande qu’elle a beaucoup interprétée. Robert Wilson invente autour des quatre solistes que compte la distribution et des membres du chœur, indistinctes silhouettes noirâtres, une succession de tableaux méticuleux et foisonnants dans lesquels il convoque son langage éminemment reconnaissable : abstraction géométrique, gestuelle anguleuse et lignes éthérées. La relative étroitesse d’une haute boite close servant de décor devient un monde suspendu entre le jour le plus resplendissant et la nuit la plus ténue. Dans cette cosmogonie bleu-glacée, les corps, les arbres, les objets, les éléments dansent, flottent, tournent, se renversent, se présentent sens dessus-dessous.

Au carrefour du plein et du vide, de l’aride et de l’organique, du grave et du léger, de la jeunesse et de la vieillesse, le plateau réunit ainsi tous les contraires et les possibles. Robert Wilson renonce à la tentation de la binarité. Lieu de passage comme de la stagnation, la scène est aussi une fenêtre sur l’ailleurs. L’utilisation de la vidéo donne à voir des images plus figuratives qu’à l’accoutumée mais jamais simplement illustratives, telles que la projection grandiose d’une mer étale ou bien déchaînée, ou la fonte de glaces prenant la forme d’un gigantesque feu d’artifice. Le spectateur dérouté mais éblouit est à la fois confronté au cataclysme et gagné par l’espérance.

En fosse, on retiendra l’abondante lumière qui émane de la direction très énergique de Marc Minkowski. Sa jouissive gaieté contraste avec la lenteur et l’immobilisme scéniques mais sans les heurter. Avec un souffle et une rythmique particulièrement élancés, le chef d’orchestre dirige avec rondeur et chatoyance le Philharmonia Chor Wien et son propre ensemble Les Musiciens du Louvre dont l’ampleur sonore et la palette de couleurs rendent pleinement justice à l’intervention Mozartienne. En effet, le compositeur autrichien revisitait l’oeuvre à la mode viennoise quelques décennies après sa création. C’est tout naturellement que la production signée Robert Wilson et Marc Minkowski a été créée à Salzbourg l’année dernière avant l’arrivée malheureuse de la Covid-19. Reprise pour trois dates à Paris en ouverture de saison, elle refait l’événement.

Christophe Candoni – www.sceneweb.fr

Messiah
Georg Friedrich Haendel – Wolfgang Amadeus Mozart

Marc Minkowski | direction
Robert Wilson | mise en scène, scénographie, lumières
Nicola Panzer | co-metteur en scène
Stephanie Engeln | co-scénographe
Carlos Soto | costumes
Tomasz Jeziorski | vidéo
Konrad Kuhn | dramaturgie

Elena Tsallagova | soprano
Helena Rasker | contralto
Richard Croft | ténor
José Coca Loza | basse
Alexis Fousekis | danseur

Les Musiciens du Louvre
Philharmonia Chor Wien | direction Walter Zeh

Oratorio chanté en allemand, surtitré en français et en anglais

PRODUCTION de la Fondation Mozarteum de Salzbourg, en coproduction avec le Festival de Salzbourg, le Théâtre des Champs-Elysées et le Grand Théâtre de Genève
En partenariat avec France Inter

Durée : 1ère partie : 55 mn – entracte : 20 mn – 2e partie : 1h15.

Théâtre des Champs-Elysées
MERCREDI 16 septembre
19H30
VENDREDI 18 septembre
19H30
SAMEDI 19 septembre
19H30

18 septembre 2020/par Christophe Candoni
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