Sans donner aucune leçon sur cette affaire qui a défrayé la chronique en 2004, Gilbert Désvaux souligne cependant avec finesse l’emballement médiatique de l’époque. On entend les commentaires de confrères journalistes (David Pujadas, Claire Chazal, Philippe Harrouard…). Aujourd’hui ils font forcément sourire. Tout comme la récupération politique de Jacques Chirac, et malheureusement l’on n’est pas à l’abri aujourd’hui d’un nouveau recommencement, même si certaines rédactions sont vigilantes dans leur traitement de l’information, mais avec les nouveaux média il serait difficile d’éviter l’amplification d’un tel fait divers.
Mais revenons au spectacle, et tout d’abord à l’excellence de sa distribution. Le duo Besset-Désvaux s’est entouré d’un sacré casting. Quel plaisir de retrouver Andréa Ferréol et Didier Sandre ! Leur scène de fin est un moment magnifique. Le rôle de la jeune fille du RER est interprété par Mathilde Bisson. Fraîchement sortie du Conservatoire national supérieur d’art dramatique après des débuts au Conservatoire de Bordeaux, elle s’impose d’entrée dans ce rôle et se hisse au niveau de ses aînés, et la barre est haute avec Andréa Ferréol qui joue sa mère. Elle a le ton juste, un phrasé qui régale entre la BB des années 60 et Arletty. Elle est naturelle et bouleversante de sincérité. Le tout est joué dans un dispositif scénique efficace, en mouvement, mais qui n’étouffe pas les comédiens.
Stéphane CAPRON – www.sceneweb.fr
RER de Jean-Marie BESSET
Mise en scène Gilbertl DESVEAUX
avec
Andréa Ferréol – Madame Argense
Didier Sandre – Herman
Marc Arnaud – Jo
Mathild Bisson – Jeanne
Brice Hillairet – un vendeur, un policier
Chloé Olivères – Onyx
Lahcen Razzougui – A.J.
Durée: 2h
du 23 septembre au 9 octobre
Théâtre de Grammont
Montpellier
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