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À Théâtre Ouvert, une (ré)ouverture en trompe-l’oeil

Actu, Paris, Théâtre
Théâtre Ouvert accueille Jacques Bonnaffé dans L'Acteur du Nord de Mohamed El Khatib
Théâtre Ouvert accueille Jacques Bonnaffé dans L'Acteur du Nord de Mohamed El Khatib

Photo Vincent Bouquet

Alors qu’il devait lever le voile sur son nouvel écrin de l’avenue Gambetta samedi 22 mai, le Centre national des dramaturgies contemporaines a finalement dû renoncer à recevoir du public. Un imprévu qui n’a pas empêché Jacques Bonnaffé d’empoigner, devant des professionnels, L’Acteur du Nord de Mohamed El Khatib.

Après plusieurs mois de très lourds travaux, Théâtre Ouvert se tenait prêt. Fin prêt, même, pour faire découvrir aux spectateurs son lieu flambant neuf du 159 avenue Gambetta (Paris XXe) où il a désormais ses quartiers. Las, un grain de sable s’est glissé, à la dernière minute, dans les rouages et a finalement empêché le Centre national des dramaturgies contemporaines d’ouvrir ses portes au public samedi 22 mai. En cause : une autorisation administrative qui, malgré la conformité du site, assure sa directrice, Caroline Marcilhac, n’a pas été obtenue dans les temps.

Comme un malheur n’arrive jamais seul, Théâtre Ouvert avait déjà essuyé, il y a quelques jours, une première déconvenue et été obligé, in extremis, d’amender sa programmation. Alors qu’il devait mettre en voix L’Acteur fragile de Mohamed El Khatib, Eric Elmosnino, soumis à des contraintes d’agenda, avait dû être remplacé au pied levé par Jacques Bonnaffé, placé aux commandes d’un autre texte du dramaturge, L’Acteur du Nord. Un aléa en forme de symbole pour le lieu, tant le tandem est lié à son histoire construite sous la coupole de la Cité Véron.

En dépit de cette série d’imprévus, le comédien s’est donc prêté, devant un parterre restreint de professionnels, au défi singulier proposé par l’auteur. Sur la petite table en bois qui trône au milieu du plateau de la grande salle de Théâtre Ouvert, figure une enveloppe. A l’intérieur, se cache un texte que Mohamed El Khatib a écrit à son attention – comme il l’a fait pour Eric Elmosnino et comme il le fera bientôt pour Nathalie Baye et Benoît Poelvoorde. Du contenu de ce portrait, composé à l’issue d’un dîner-rencontre entre les deux hommes, Jacques Bonnaffé n’a aucune idée. Il sait simplement qu’il devra le lire dans son intégralité, didascalies comprises, et que ne pourront lui être accordées, au mieux, que trois digressions à son sujet.

Godard et Rimbaud

L’exercice est évidemment périlleux, mais n’en reste pas moins vivant car Mohamed El Khatib n’est pas sans avoir malicieusement disséminé, çà et là, quelques peaux de banane. Avec la gourmandise et l’habileté de l’acteur aguerri qui, toujours, retombe sur ses pattes, Jacques Bonnaffé se prend rapidement au jeu de cet autoportrait non maîtrisé. Entre deux références bien senties à l’actualité, se dessine alors le parcours d’un homme du Nord qui, jamais, n’a renié ses racines ; qui ne peut pas s’empêcher, parfois, de reprendre les intonations du patois de Douai, sa ville natale ; qui, alors qu’il est passé par le Conservatoire de Lille, a officié sur les plus grandes scènes françaises et a tourné avec Jean-Luc Godard – délicieusement croqué –, n’a jamais oublié le public des salles des fêtes du Nord où il s’est bien souvent rendu. « Elitaire et pomme de terre », conformément à l’épitaphe qu’il souhaiterait voir gravée sur sa tombe.

Au gré des pleins et des déliés formés par la plume sensible d’El Khatib, le comédien se laisse, de temps à autre, rattraper par la surprise, voire par l’émotion, toujours contenue. Malgré la façade de l’homme fier et le masque imperturbable du comédien, il laisse transparaître le plaisir, rarement visible au plateau, que peut ressentir un acteur lorsqu’il découvre un texte. Surtout, il montre, dans les dernières encablures, sa facette la plus engagée, celle qui lui fait saluer le récent manifeste de Wajdi Mouawad sur le mouvement d’occupation des théâtres, mais aussi celle qui lui fait réciter, en guise de conclusion, avec la ferveur des prêcheurs, la quasi-intégralité de « L’Orgie parisienne ou Paris se repeuple » qu’Arthur Rimbaud avait écrit au sujet de la Commune de Paris : « Le Poète prendra le sanglot des Infâmes, / La haine des Forçats, la clameur des maudits ». Et de prouver que le chaos en soi peut accoucher d’une étoile qui danse.

Vincent Bouquet – www.sceneweb.fr

25 mai 2021/par Vincent Bouquet
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