Emmanuel Macron, le Président de la République vient de nommer Édouard Philippe, Premier Ministre. On connaitra d’ici demain le nom du nouveau locataire de la rue de Valois au ministère de la culture. Il ou elle aura la charge d’appliquer le programme du candidat Macron qui souhaite ouvrir 7 jours sur 7 les bibliothèques, rapprocher les sociétés audiovisuelles publiques, maintenir l’effort financier de l’État en faveur de la culture, créer un Pass Culture de 500 € pour tous les jeunes de 18 ans, ou encore pérenniser et adapter le statut d’intermittent du spectacle. Voici le profil de cinq personnalités proches d’Emmanuel Macron qui pourraient devenir Ministre de la Culture.
Pierre-Olivier Costa. Il a été le chef de cabinet pour la campagne d’Emmanuel Macron. Il a débuté sa carrière à la Réunion des musées nationaux (RMN). De 2001 à 2007, il évolue au sein de la direction du développement des médias, rattachée à Matignon. En 2007, est directeur de cabinet d’Alain Seban au Centre Pompidou. Après un bref passage au Centre national du cinéma (CNC), il devient le chef de cabinet de Bertrand Delanoë à la mairie de Paris en mai 2012. Après l’arrivée d’Anne Hidalgo, il travaille à la direction de l’information et de la communication de la ville de Paris avant de devenir en février 2017 le chef de cabinet d’Emmanuel Macron pour la campagne d’En Marche.
Jean-Marc Dumontet. Il a participé au sein de l’équipe d’En Marche à la mise en scène des meetings d’Emmanuel Macron. Il débuté sa carrière dans le journalisme à Bordeaux, il est aujourd’hui l’un des plus importants producteurs de spectacles et de théâtre dans le privé. Il possède Le Point-Virgule, Le Grand Point-Virgule, Bobino et, en association avec Laurent Ruquier, le Théâtre Antoine. Il est notamment le producteur des humoristes Nicolas Canteloup et Alex Lutz. Il est aussi le Président des Molières
Laurence Haïm. L’ancienne journaliste de Canal + a été porte-parole sur les questions internationales pendant la campagne. En 1989, trois ans après le début de sa carrière à RTL, cette journaliste réalise des reportages télévisés pour diverses chaînes de télévision françaises, avant de partir s’installer aux États-Unis en 1992. Elle y devient correspondante de l’agence CAPA – qu’elle a aidé à fonder – et de Canal+. Au début des années 2000, elle est embauchée comme correspondante d’i-Télé, pour laquelle elle couvre les élections et mandatures des présidents américains de 2004 à 2016. En 2013, elle devient présidente de l’association de la presse étrangère de la Maison Blanche. Elle rencontre Emmanuel Macron en 2015 à New York pour une interview, l’année de sa remise de l’insigne de chevalier de la légion d’honneur. En janvier 2017, elle quitte son poste à i-Télé après la grève du personnel contre l’actionnaire Vincent Bolloré et rejoint la campagne d’En marche !
Erik Orsenna. Académicien, Prix Goncourt en 1988 pour L’Exposition Coloniale, il a été la plume de François Mitterrand au début de son premier septennat, et a cofondé Cytale, première entreprise ayant commercialisé en France la liseuse électronique.
Axelle Tessandier. Déléguée nationale d’En marche !, elle est intervenue régulièrement dans les meetings pour faire la promotion de la mondialisation numérique heureuse. Elle est gérante d’Axl Agency qui conseille les entreprises comme My Little Paris, Puma, LeWeb ou Kickstarter. Elle a mis son activité professionnelle entre parenthèses pour se consacrer à la campagne d’Emmanuel Macron – contribuant notamment au projet du candidat sur l’égalité femmes-hommes.
Les grandes lignes du programme culture et communication de la campagne d’Emmanuel Macron
100% des enfants auront accès aux actions d’éducation artistique et culturelle. Les projets d’initiation à la pratique artistique collective (orchestres, chorales, troupes de théâtre) ou de rencontre avec des œuvres et des artistes seront encouragés.
Ouvrir les bibliothèques le soir et le dimanche. Les bibliothèques sont ouvertes 41h par semaine dans les grandes villes de France, contre 98h à Copenhague. C’est une inégalité fondamentale : ce sont ceux qui n’ont pas accès, chez eux, à la lecture ou à une activité culturelle, qui en pâtissent le plus. Dans une logique de contractualisation avec les collectivités locales, l’État prendra à sa charge les dépenses supplémentaires liées à l’ouverture en soirée et le dimanche des bibliothèques municipales et poursuivra le plan de mobilisation en direction des bibliothèques universitaires.
Créer un Pass Culture de 500 € pour tous les jeunes de 18 ans, qui leur permettra, via une application, d’accéder aux activités culturelles de leur choix : musée, théâtre, cinéma, concert, livres ou musique enregistrée. Il sera cofinancé par les distributeurs et les grandes plateformes numériques, qui bénéficieront du dispositif.
Professionnaliser et ouvrir les nominations dans le secteur culturel afin qu’elles reflètent la diversité de la société. Les femmes représentent plus de la moitié des étudiants en spectacle vivant, mais seulement 12 % des directeurs de théâtres nationaux. La parité doit devenir la règle pour que davantage de femmes dirigent des institutions culturelles – et notamment les plus grandes.
Maintenir l’effort financier de l’État en faveur de la culture, en contrepartie d’une exigence d’efficacité : toutes les politiques publiques en faveur de la culture seront évaluées. Le soutien au mécénat sera conforté et l’exonération des œuvres d’art de l’assiette de l’ISF sera maintenue.
Favoriser la diffusion du spectacle vivant notamment en multipliant les spectacles coproduits et adapter le soutien au cinéma et à l’audiovisuel aux nouveaux formats.
Pérenniser et adapter le statut d’intermittent du spectacle, qui est un outil au service de la politique culturelle ; revoir la formation initiale des artistes par l’interdisciplinarité, les troncs communs entre écoles d’art, la mobilité internationale.
Investir dans les industries créatives et culturelles françaises en créant un fonds d’investissement dédié de 200 millions d’euros.
Lancer un Erasmus des professionnels de la culture pour favoriser la circulation des artistes, des commissaires d’exposition et des conservateurs.
Créer les conditions de l’émergence d’un « Netflix européen » exposant le meilleur du cinéma et des séries européennes
Créer un nouveau statut de l’entreprise de presse, sur le modèle des trusts anglo-saxons pour garantir l’indépendance éditoriale et journalistique.
Simplifier la réglementation audiovisuelle en matière de publicité, de financement et de diffusion, pour lever les freins à la croissance de la production et de la diffusion audiovisuelles et préparer le basculement numérique, tout en préservant la diversité culturelle.
Renforcer le secteur public de l’audiovisuel pour qu’il réponde aux attentes de tous les Français et accélère sa transformation numérique, en concentrant les moyens sur des chaînes moins nombreuses mais pleinement dédiées à leur mission de service public.
Rapprocher les sociétés audiovisuelles publiques pour une plus grande efficacité et une meilleure adéquation entre le périmètre des chaînes et leurs missions de service public. Leurs conseils d’administration seront plus indépendants et plus ouverts dans sa composition. Ils seront chargés de designer les dirigeants, après appel public à candidatures.
Laisser un commentaire
Rejoindre la discussion?N’hésitez pas à contribuer !